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Les « déplacés syriens » qui ne sont pas en règle « doivent partir » : manifestation du CPL à Beyrouth

Les « déplacés syriens » qui ne sont pas en règle « doivent partir » : manifestation du CPL à Beyrouth

Des partisans du CPL à la manifestation organisée dans le centre-ville de Beyrouth devant le bâtiment de l'Escwa, la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale, le 9 mai 2024. Photo João Sousa

Des partisans du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) se sont rassemblés jeudi après-midi sur la place Gibran Khalil Gibran, en face du bâtiment de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Escwa) dans le centre-ville de Beyrouth, pour appeler au retour des « déplacés syriens » dans leur pays.

Ce rassemblement a eu lieu une semaine après l'annonce par l'Union européenne (UE) de l'octroi d'un programme d'aide d'un milliard d'euros au Liban. Ces fonds, qui seront progressivement débloqués jusqu'en 2027, doivent être attribués à toute une série d'acteurs responsables de la gestion de la présence des réfugiés du pays voisin, dont le nombre est estimé à 779.645 personnes par les dernières estimations du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) en mars 2024. À noter que leur enregistrement n'est plus effectué par l'agence de l'ONU depuis mai 2015 à la demande des autorités libanaises.

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La formation aouniste présidée par Gebran Bassil a fait de cette question son nouveau cheval de bataille après qu'elle soit devenue brûlante sur la scène politique libanaise depuis le meurtre de Pascal Sleiman, responsable des Forces libanaises (FL) dans la région de Jbeil, tué par un gang de malfaiteurs syriens en avril dernier. Les centaines de participants rassemblés jeudi, brandissant des drapeaux du Liban et du parti aouniste, ont entonné des slogans tels que « Le Liban aux Libanais, pas à un autre peuple », « Le Liban n'est pas à vendre », ou encore « Je suis libanais sur ma terre, je ne veux pas d'un autre peuple ».

« On les pousse à rester ici »

« L'immigration syrienne représente un danger pour notre pays, c'est pourquoi nous demandons le rapatriement de ceux qui sont en situation irrégulière, lance Roland Kassis, mokhtar (fonctionnaire de l'état-civil) du quartier de Sin el-Fil, à notre journaliste Wael Taleb présent sur place. Je dis toujours que si nous rapatrions tous les Syriens, il n'y aura plus de boulangeries fonctionnelles ni de ramassage des ordures. Mais ceux qui ne sont pas en règle doivent partir ».

« Nous sommes ici contre la présence des Syriens au Liban, pas contre les Syriens eux-mêmes. Aucun pays ne leur accorderait les facilités que le Liban leur a offertes », abonde Abir, une jeune femme venue de la banlieue-sud de la capitale et qui se présente comme une partisane du Hezbollah. Des chèques symboliques, représentant selon les manifestants la part que chaque Libanais aurait reçue si le don de l'UE leur avait été dédié, ont également été distribués.

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« Ce qui se passe, c'est qu'on les pousse (les Syriens) à ne pas quitter le Liban au lieu de les aider dans leur propre pays, déplore Joseph, originaire de Zghorta. Cela les incite à rester ici et à demander de l'argent, ce qui nous affecte négativement ».

En parallèle, le HCR a confirmé, jeudi, la baisse annoncée la semaine passée de ses dépenses liées à la couverture des soins médicaux pour les réfugiés syriens identifiés sur ses registres, dès le mois de juin.

Des partisans du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) se sont rassemblés jeudi après-midi sur la place Gibran Khalil Gibran, en face du bâtiment de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Escwa) dans le centre-ville de Beyrouth, pour appeler au retour des « déplacés syriens » dans leur pays.Ce rassemblement a eu lieu une semaine après...