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Politique - Crise migratoire

Bassil propose sa « solution », ses partisans dans la rue

Bassil propose sa « solution », ses partisans dans la rue

Des partisans du CPL à la manifestation organisée dans le centre-ville de Beyrouth devant le bâtiment de l’Escwa, la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale, le 9 mai 2024. Photo João Sousa

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a estimé que « la solution (à la crise migratoire, NDLR) n’est pas de soutenir l’armée libanaise pour lutter contre l’émigration vers l’Europe, mais d’aider à renvoyer les migrants en Syrie ». Le leader chrétien a tenu ces propos mercredi soir, lors d’une interview accordée à la chaîne pro-Kremlin Russia Today, après l’annonce la semaine dernière d’une aide d’un milliard de dollars de l’Union européenne pour aider le Liban dans sa crise et pour lutter contre l’immigration clandestine. Un chèque qui a suscité de vives critiques sur la scène politique, étant perçu par nombreuses parties comme un « pot-de-vin » des Européens pour que le Liban maintienne quelques deux millions de réfugiés et migrants syriens sur son territoire. « Le problème est la soumission de la classe politique libanaise à la volonté étrangère », affirme M. Bassil. Et de proposer : « Chaque migrant économique syrien doit être renvoyé, tandis que les réfugiés qui ont un problème politique ou de sécurité (avec le régime syrien) devraient être traités d’une manière différente, soit qu’ils aillent dans un pays tiers, soit qu’ils restent temporairement au Liban jusqu’à ce que leur problème soit résolu. » Il a également suggéré d’envoyer les partisans de l’opposition à Bachar el-Assad dans les « quelques zones » contrôlées par les groupes antigouvernementaux en Syrie, faisant ainsi écho à une proposition de Samir Geagea, chef des Forces libanaises, parti chrétien rival du CPL.L’ancien ministre des Affaires étrangères a également affirmé que la communauté internationale allait finir par devoir coopérer avec le président syrien, dont le régime est au ban des nations depuis 2011, quand il a réprimé dans le sang les manifestations prodémocratie. « Des pays comme l’Arabie saoudite, entre autres, traitent avec la Syrie de nouveau », s’est-il réjoui. « Il faut que le blocus contre la Syrie soit levé pour que les Syriens puissent y retourner et la reconstruire », a-t-il ajouté, reprenant la rhétorique de Damas et ses alliés. La grande majorité des observateurs indépendants et organisations internationales accusent Bachar el-Assad d’être le principal obstacle au retour des Syriens dans leur pays.

Sur le terrain aussi...

La formation de Gebran Bassil a toujours fait de la présence des réfugiés et migrants syriens au Liban son cheval de bataille. C’est d’autant plus le cas depuis que cette question est devenue brûlante sur la scène politique libanaise depuis le meurtre de Pascal Sleiman, responsable FL de Jbeil tué début avril par un gang de malfaiteurs syriens. Jeudi, des partisans du CPL se sont rassemblés l’après-midi sur la place Gibran Khalil Gibran, en face du bâtiment de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (l’Escwa), dans le centre-ville de Beyrouth, pour appeler au retour des « migrants syriens ». Les quelques centaines de participants rassemblés étaient munis de drapeaux du Liban et de leur parti, et ont entonné des slogans tels que « Le Liban aux Libanais, pas à un autre peuple », « Le Liban n’est pas à vendre » ou encore « Je suis libanais sur ma terre, je ne veux pas d’un autre peuple ».« L’immigration syrienne représente un danger pour notre pays, c’est pourquoi nous demandons le rapatriement de ceux qui sont en situation irrégulière, affirme Roland Kassis, moukhtar à Sin el-Fil, à notre journal. Je dis toujours que si nous rapatrions tous les Syriens, il n’y aura plus de boulangeries fonctionnelles ni de ramassage des ordures. Mais ceux qui ne sont pas en règle doivent partir. » « Ce qui se passe, c’est qu’on les pousse à rester au Liban au lieu de les aider dans leur propre pays, déplore de son côté Joseph, originaire de Zghorta. Cela les incite à rester ici et à demander de l’argent, cela nous affecte négativement. »Abir Haïdar, une jeune femme venue de la banlieue sud de la capitale et qui se présente comme une partisane du Hezbollah, s’est également jointe au mouvement : « Nous sommes ici contre la présence des Syriens au Liban, pas contre les Syriens eux-mêmes. Aucun pays ne leur accorderait l’aisance que le Liban leur a offerte. »Des chèques symboliques d’une valeur de 14 000 livres libanaises, représentant, selon les calculs de Gebran Bassil, la part de chaque Libanais du don de l’UE, ont également été distribuésLes aounistes s’activent également au niveau politique, ayant mené cette semaine une tournée auprès des hauts responsables et diplomates. Après le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib et l’ambassadrice de l’UE Sandra De Waele, une délégation du CPL s’est entretenue jeudi avec le président du Parlement Nabih Berry. Vendredi, ils seront reçus par le Premier ministre sortant Nagib Mikati.

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a estimé que « la solution (à la crise migratoire, NDLR) n’est pas de soutenir l’armée libanaise pour lutter contre l’émigration vers l’Europe, mais d’aider à renvoyer les migrants en Syrie ». Le leader chrétien a tenu ces propos mercredi soir, lors d’une interview accordée à la chaîne pro-Kremlin Russia Today,...
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AVEC BESSIL DANS SA REQUETE SI... AJUSTEE. RAPATRIEZ-LES TOUS ! OU LOUEZ UN BATEAU, CHARGEZ-LES TOUS... ET CAP POUR L,EUROPE ! UN SECOND EXODUS...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 59, le 10 mai 2024

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Commentaires (3)

  • AVEC BESSIL DANS SA REQUETE SI... AJUSTEE. RAPATRIEZ-LES TOUS ! OU LOUEZ UN BATEAU, CHARGEZ-LES TOUS... ET CAP POUR L,EUROPE ! UN SECOND EXODUS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 59, le 10 mai 2024

  • Il faut voir le monde en 3 dimensions. Pourquoi l'UE aimerait garder les syriens au Liban avec un contrôle strict pour les empêcher d'aller à Chypre? parce que s'ils rentrent chez eux, cette même UE sera obligée de négocier avec le Gouvernement syrien qui risque de leur prendre 6 milliards à l'instar du président Erdogan. "1 petit milliard au rabais". Madame Von der Leyen va se vanter devant ses collaborateurs d'avoir rouler dans la farine le plus redoutable homme d'affaires. 1 milliard n'est qu'un trait de crayon pour elle, c'est rien. Pour les vaccins elle a acheté pour 33 milliards.

    Céleste

    09 h 39, le 10 mai 2024

  • Ils font bien. On ne peut pas en dire autant des FL qui sont encore une fois sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres en dessous des attentes.

    Moi

    07 h 54, le 10 mai 2024

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