
L'intérieur de Mamaz Kitchen. Photo envoyée par Mamaz Kitchen
Après Gemmayzé et Damour, c’est à Furn el-Hayek que Michel Abchee a choisi d’implanter le dernier-né de l’univers Lost. Le 20 mars 2025, à l’occasion de la fête des Mères, il inaugurait Mamaz Kitchen, un restaurant niché au cœur d’un immeuble des années 50, restauré pour l’occasion, en plein cœur d’Achrafieh. L'hôtel-boutique Lost va, lui, ouvrir ses portes dans les jours à venir, avec seize chambres réparties sur plusieurs étages d’une bâtisse longtemps abandonnée.
« Quand je rentre dans un espace délaissé, je veux m’imprégner de l’histoire et du passé de ce lieu », raconte Michel Abchee. L’immeuble en question, laissé à l’abandon depuis la guerre, a été loué en entier par l’équipe de Lost après son rachat. L’investissement total pour l’hôtel et le restaurant s’élève à 1,5 million de dollars. « Nous arrivons à reprendre des anciens immeubles et maisons libanaises que nous essayons de sauvegarder et remettre en état, et créons une ambiance d’hôtel dans des maisons revisitées », poursuit-il.
Le lieu, d’une superficie de 200 m², cuisine comprise, peut accueillir 80 personnes assises à l’intérieur et une vingtaine en terrasse. Le restaurant s’ouvre depuis le lobby de l’hôtel, où l’on sert également les petits déjeuners. L’espace a été entièrement pensé en interne : « L’architecture est signée maison », précise Michel Abchee, qui s’est inspiré d’un style colonial pour accompagner un menu de cuisine libanaise « originale et modernisée ».
Baptisé Mamaz Kitchen en hommage aux mères libanaises, le restaurant met à l’honneur des recettes traditionnelles revisitées. « On voulait un menu original qui reste dans le registre libanais comme par exemple un hommos mhamassa, un hommos épicé avec de la viande, ou encore une kebbé nayyé revisitée », explique-t-il. Le ticket moyen s’élève à 35 dollars. La livraison, elle, est déjà disponible via Toters.
Avec une équipe d’une trentaine de personnes, dont dix en cuisine, l’établissement reste ouvert de 8h à minuit. Fidèle au concept Lost, le bar occupe une place centrale dans le restaurant : « Il y a toujours cette idée de convivialité autour du bar, où l’on peut s’orienter ensuite vers sa chambre ou vers sa table », explique le fondateur.
Mamaz Kitchen et le nouveau Lost s’inscrivent dans une démarche de revitalisation urbaine : « Le secteur Saïfi Haut et Monnot est une destination intéressante, une partie oubliée de la ville qui reprend vie. C’est un bistrot de quartier où on vient boire un verre ou inviter ses amis. »
Né à Gemmayzé en 2019, juste avant la crise, le concept Lost s’est progressivement étendu : Lost at Sea à Damour en été, puis ce nouvel hôtel à Achrafieh, qui pourrait bien ne pas être le dernier. En effet, malgré le départ de ses partenaires, Michel Abchee a décidé de continuer l’aventure Lost seul. « Nous continuerons à chercher d’autres emplacements toujours au Liban, avec le même nom, Lost, car il est facile de se perdre à Achrafieh ! »
Pour Michel Abchee, le fil rouge de son concept est clair : « Chaque immeuble reprend la vie d’autrefois. La mission est de faire revivre l’architecture libanaise selon la maison ou l’immeuble que nous travaillons, et d’offrir une expérience unique dans le confort et la simplicité, avec notre personnel qui fait toute la différence. »
Si Lost Gemmayzé évoque les années 1950, la nouvelle adresse d’Achrafieh plonge ses hôtes dans une atmosphère du début du XXe siècle. Même esprit chaleureux, même souci du détail et même volonté de proposer un havre de beauté et de simplicité au cœur du tumulte beyrouthin.

Bof....
11 h 04, le 15 avril 2025