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Politique

La participation en force de protestataires de Tripoli suscite une polémique

La participation en force de jeunes, venus de Tripoli et du Liban-Nord en général, aux violences et aux actes de vandalisme samedi dans le centre-ville de Beyrouth a suscité une polémique, notamment après une déclaration du Premier ministre sortant Saad Hariri dans laquelle il s’est adressé aux habitants de la capitale du Liban-Nord.

« Je sais que vous avez à cœur de défendre le caractère pacifique des manifestations populaires », a affirmé M. Hariri, mettant en garde contre « des groupes de personnes qui se livrent à des actes de vandalisme à Beyrouth au nom des Tripolitains ». M. Hariri avait auparavant affirmé dans un tweet que « les scènes d’affrontements, d’incendies et d’actes de vandalisme » étaient inacceptables et que « Beyrouth ne sera pas une arène pour les mercenaires ».

Cette déclaration a suscité la colère de certains habitants du Liban-Nord en général et des Tripolitains en particulier. Interrogé par L’Orient-Le Jour, un activiste de Tripoli ayant requis l’anonymat a répondu à M. Hariri : « Si Beyrouth appartient strictement aux Beyrouthins, pourquoi n’appliquez-vous pas la décentralisation administrative pour que les gens de Tripoli n’aient pas à se rendre dans la capitale pour un tout ou un rien ? »

Avant de poursuivre : « De toute façon, Beyrouth est la capitale du Liban et elle appartient à tous les Libanais sans exception. »


(Lire aussi : De quelle violence parle-t-on ?, l’édito de Émilie SUEUR)


Quant à l’implication des jeunes de Tripoli dans des actes de vandalisme, l’activiste assure que ces manifestants se sont rendus dans la capitale parce que la manifestation devant le Parlement concerne tous les Libanais. Samedi après-midi, des manifestants s’étaient rendus à bord de bus à Beyrouth et auraient, selon certains médias, commis des actes de vandalisme dès leur arrivée dans la capitale. L’activiste tripolitain dément ces informations mais reconnaît que les Tripolitains ont été bel et bien impliqués dans les heurts opposant les manifestants aux forces de l’ordre. « L’action de ces personnes n’est orchestrée par aucune partie, affirme-t-il. Nous connaissons tous les manifestants de Tripoli qui ont été à Beyrouth dans la nuit de samedi et ce sont des citoyens libanais qui sont en colère contre la classe politique, comme tous les autres manifestants qui occupent la rue depuis le 17 octobre. »

De son côté, Abou Mahmoud Chok, responsable du groupe Gardiens de la ville, un groupe de jeunes volontaires tripolitains qui veillent sur la sécurité des manifestants sur la place al-Nour, a démenti les rumeurs propagées notamment par des messages sur WhatsApp selon lesquelles le groupe est encouragé par des leaders tripolitains ainsi que par des services de renseignements turcs. « Nous étions à Beyrouth parce que nous sommes la voix de tous ceux qui souffrent de la situation actuelle dans laquelle sombre le pays », a lancé M. Chok dans une vidéo diffusée sur la page Facebook du groupe. Selon lui, les membres du groupe qui étaient présents à Beyrouth samedi ont manifesté de façon pacifique et ont aidé à soigner les manifestants blessés comme ils le faisaient dans leur ville.

Pour sa part, l’ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, incriminé dans les messages anonymes sur WhatsApp, a démenti tout lien avec les manifestants et affirmé que de telles rumeurs « visent à défigurer et diaboliser le soulèvement populaire ».


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