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À La Une - Liban

En attendant les consultations parlementaires, Hariri et Bassil prennent langue

Aoun plaide à nouveau pour un dialogue avec les manifestants.

Le Premier ministre sortant, Saad Hariri (d), recevant en décembre 2018 à la Maison du Centre, le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Photo d'archives

Alors que les protestataires contre la classe dirigeante maintiennent la pression dans la rue depuis 19 jours et qu'aucune date n'a encore été fixée pour le début des consultations parlementaires contraignantes pour la nomination du futur Premier ministre, le chef du gouvernement sortant Saad Hariri s'est longuement entretenu lundi avec le chef de la diplomatie Gebran Bassil, loin des médias.

C'est sous la pression du soulèvement populaire, qui a commencé le 17 octobre, que Saad Hariri a annoncé sa démission mardi dernier. Le lendemain, le président Aoun avait chargé le gouvernement sortant d'expédier les affaires courantes. Les manifestants, eux, réclament la formation d'un gouvernement de technocrates. Sauf que, selon une source proche de la présidence, aucune date pour les consultations parlementaires n'a encore été fixée. Selon cette source, le traditionnel communiqué convoquant les députés au palais présidentiel pourrait être publié mercredi et les consultations se tenir jeudi.

Samedi, le bureau de presse de la présidence libanaise avait publié un communiqué se défendant de tout retard dans le lancement des consultations parlementaires contraignantes par le chef de l’État pour désigner un nouveau Premier ministre, ajoutant qu'il était nécessaire de gérer la situation calmement et sans précipitation.

En attendant une percée à ce niveau, le Premier ministre sortant a reçu lundi dans l'après-midi le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, cible privilégiée du mouvement de contestation. Aucune déclaration n'a été faite à l'issue de ces discussions, mais cette réunion semble paver la voie aux tractations devant déboucher sur la formation d'un nouveau gouvernement. Selon notre correspondante Hoda Chédid, citant des sources proches de M. Bassil, la réunion a duré près de quatre heures et a été qualifiée de "très positive". Ces sources ont ajouté que "les résultats de ces discussions apparaîtront dans les prochaines heures".  

Selon des informations non confirmées, le leader druze Walid Joumblatt devrait lui aussi dépêcher en soirée un responsable de sa formation auprès du Premier ministre sortant.

Depuis le 17 octobre, des centaines de milliers de manifestants sont mobilisés à travers le Liban pour crier leur colère face à une classe politique accusée de corruption et d'incompétence, dans un pays en proie à une grave crise économique. Après la démission du gouvernement Hariri, saluée comme une "première victoire", les manifestants affirment vouloir accentuer la pression pour accélérer la formation d'un cabinet de technocrates. Utilisant des bennes à ordures, assis au milieu de la route, garant des voitures en travers de la chaussée, ils ont bloqué lundi plusieurs autoroutes et des axes de circulation importants.


(Lire aussi : Pour que la révolte devienne révolutionle commentaire d’Élie FAYAD)



Aoun veut un "dialogue"
Dans ce contexte, le président Michel Aoun a de nouveau appelé lundi à un "dialogue" avec les protestataires. "Il faut dialoguer avec les manifestants afin d'aboutir à une entente sur les questions soulevées" par les protestataires, a déclaré le chef de l’État lors d'un entretien au palais de Baabda avec le représentant du secrétaire général des Nations unies au Liban, Jan Kubis, rappelant avoir lancé à plusieurs reprises des appels au dialogue avec les manifestants, notamment lors de sa première prise de parole, une semaine après le début de la vague de contestation. "L'une des premières tâches du nouveau gouvernement sera de poursuivre la lutte contre la corruption", a-t-il ajouté, soulignant que "les enquêtes concerneront tous les responsables dans les administrations, à tous les niveaux". "Le soutien des Libanais est nécessaire pour faire les réformes", a-t-il ajouté. 

Dimanche, le chef de l’État s'était adressé en direct du palais présidentiel aux milliers de partisans du Courant patriotique libre qu'il a fondé et qui est aujourd'hui dirigé par Gebran Bassil. Aux fidèles du CPL qui s'étaient rassemblés devant le palais, Michel Aoun avait notamment mis en garde contre un "affrontement des rues". Parallèlement à ce rassemblement, le mouvement de contestation contre le régime actuel au Liban, qui avait quelque peu baissé d'intensité ces derniers jours, reprenait de plus belle pour le "dimanche de l'unité".

Selon des propos rapportés par le quotidien al-Joumhouria dans son édition du jour, le président du Parlement Nabih Berry s'est de son côté à nouveau prononcé en faveur de la nomination de représentants du mouvement populaire de contestation. "Le mouvement doit être représenté au sein du futur Exécutif. Le vrai mouvement porte des revendications auxquelles nous croyons tous, pas celui qui insulte les gens", a déclaré M. Berry. Refusant de dire s'il allait nommer Saad Hariri pour diriger la prochaine équipe ministérielle, le chef du mouvement Amal a exprimé son opposition à un cabinet composé de technocrates, comme le demandent les manifestants, plaidant pour un gouvernement "techno-politique".


Alors que les protestataires contre la classe dirigeante maintiennent la pression dans la rue depuis 19 jours et qu'aucune date n'a encore été fixée pour le début des consultations parlementaires contraignantes pour la nomination du futur Premier ministre, le chef du gouvernement sortant Saad Hariri s'est longuement entretenu lundi avec le chef de la diplomatie Gebran Bassil,...

commentaires (17)

C est Terrible cette photo !!! Que les manifestants prennent garde lool

Bery tus

22 h 54, le 04 novembre 2019

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Commentaires (17)

  • C est Terrible cette photo !!! Que les manifestants prennent garde lool

    Bery tus

    22 h 54, le 04 novembre 2019

  • Pourquoi les médias ne sont pas là pour savoir ce qui se dit Hein? Ils discutent de notre sort et ça se transforme en secret d'état? Que cachent ils? Dans le monde entier lorsque les responsables, ministres députés maires et autres se réunissent pour discuter d’un problème national les médias sont là pour communiquer le contenu de ces réunion et les transmettre au citoyens. mais aussi un porte parole du gouvernement révèle les décisions prises. Nous sommes pris au dépourvu à chaque fois qu’il s’agit de régler un problème de n’importe quel ordre. Le couperet tombe sans qu’on soit informé du moindre détail des tenants et des aboutissants. Et du coup nous savons même pas si pendant ces heures passées ensemble ils n’ont pas discuté des dîner à venir ou de parties de tennis... Puisque rien ne flotte avant ni pendant ni après. C’est du foutage de gueules. POURQUOI ce dédain du peuple? Et pourquoi on continue à laisser faire?

    Sissi zayyat

    20 h 54, le 04 novembre 2019

  • La mascarade continue. On se moque du peuple en lui proposant des ministères au sein d'un gouvernement régi par les magouilles des politiciens et en regardant les décisions dans l'espoir que les révolutionnaires se fatiguent... Allah yisseiidak ya baladna

    Wlek Sanferlou

    20 h 54, le 04 novembre 2019

  • Il faudra aller plus vite pour que M Saad Hariri puisse diriger la prochaine équipe ministérielle le peuple se révolte .

    Antoine Sabbagha

    20 h 27, le 04 novembre 2019

  • "Il faut dialoguer avec les manifestants afin d'aboutir à une entente sur les questions soulevées" Non monsieur! Les demandes sont claires, il n’y a rien à discuter. Yalla, au boulot, le temps presse! "Le mouvement doit être représenté au sein du futur Exécutif." Non monsieur! Le Peuple veut juste des personnes compétentes et libres de toute affiliation politique ou religieuse. Contrairement à la "classe" politique traditionnelle, le Peuple n’est pas avide de pouvoir. Ça te la coupe, avoue!

    Gros Gnon

    19 h 39, le 04 novembre 2019

  • Miracle Libanais pour les nabots Triomphant avec leur grands sabots Peuple patient tu seras récompensé Du pouvoir ils en seront décompensés Le pouvoir cédera le pas à la déficience Peuple Libanais elle a payé la patience !

    PROFIL BAS

    19 h 10, le 04 novembre 2019

  • Donc on nous aurait menti quant au mouvement de contestation, le guide suprême à déclaré que la tache du nouveau gouvernement sera de poursuivre la lutte contre la corruption" on se doutait bien qu’elle avait commencé... demain.

    C…

    19 h 05, le 04 novembre 2019

  • Je pense que M. Nabih Berri veut inclure les manifestants dans le gouvernement pour pouvoir mieux introduire des ministres de son parti.

    Mike

    18 h 44, le 04 novembre 2019

  • Un dialogue pour quoi faire ? Le peuple a dit clairement ce qu'il veut : - formation immédiate - et pas dans six mois - d'un gouvernement de spécialistes honnêtes et apolitiques - élections anticipées selon une loi juste ( rien à voir avec la pantalonnade de la dernière fois) - ce processus achevé d'émission du président de la république et élection d'un nouveau président en respectant la Constitution ( également, pas comme la dernière fois!). Il n'y a là dedans aucune matière à discussion. Pourquoi donc un dialogue ? Juste pour noyer le poisson et faire perdre du temps !

    Yves Prevost

    18 h 43, le 04 novembre 2019

  • J'AURAI AIME VOIR UNE PHOTO DE LA RENCONTRE D'AUJOURDH'UI CAR EN 2018 ILS SONT TOUS LES DEUX TOUT SOURRIR APRES OU AVANT DE SE METTRE D'ACCORD SUR UN NOUVEAU PROJET JUTEUX TOUS CAD TOUS AU VU DE CETTE COMPLICITE SUR CETTE PHOTO MEME SI JE PREFERE HARRIRI A BASSIL AU GOUVERNEMNT MAIS CERTAINEMENT PAS LES DEUX ENSEMBLE

    LA VERITE

    18 h 37, le 04 novembre 2019

  • Qu'est-ce qui les rend si obtus? L'appât du gain. Pourquoi ont ils attendu des décennies pour arriver à la conclusion que le pays est au bord de l'abîme? Ils ont toujours compté et comptent encore sur leur maître et ses armes et la division des Libanais. Qui a permis tout ça? La lassitude du peuple ployés sous des décennies de guerre reeled et de guerres des nerfs et criblé de dettes. Quelle est la solution! aller les déloger un par un de chez eux direction le tribunal d’instance. Comment les condamner? En trouvant les documents bien dissimulés et les sociétés offshore. Leurs alliés qui, ne nous trompons pas peuvent ne pas être des membres de leur famille mais un ami ou autre de leur entourage. Ça s’est déjà vu. Cherchons et trouvons. Ils ont l’air tellement dédaigneux en jouant aux Vertueux alors que ça crève les yeux qu’ils ont tous volé et nous la jouent c’est pas moi c’est l’autre. L’argent ne peut pas s'évaporer ça se saurait.

    Sissi zayyat

    15 h 51, le 04 novembre 2019

  • Le Phare Aoun est un homme de dialogue. Ecoutons le, avant quil ne soit trop tard pour les libanais manipulés.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 46, le 04 novembre 2019

  • Les girouettes nationales No 1 et 3, reliées à la souterraine au turban noir, semblent pas mal déstabilisées. Si elles rendaient tout simplement leurs tabliers et nous laissaient vivre en paix et dignement, dirigés par des plus capables...et surtout...!!!...plus jeunes...??? Le problème est qu'elles se sentent encore toujours indispensables à la bonne marche de ce malheureux Liban ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 18, le 04 novembre 2019

  • LA PROPOSITION DE BERRY EST UNE TENTATIVE POUR JUGULER LA REVOLTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 44, le 04 novembre 2019

  • IL FAUT QUE LES MANIFESTANTS FORMENT IMMEDIATEMENT UN COMITE QUI POURRAIT DIALOGUER AVEC LE CHEF DE L,ETAT ET LUI PRESENTER LEURS REVENDICATIONS. LE TEMPS PRESSE. LE PAYS EST SUR LA VOIE DE L,EFFONDREMENT. D,UN AUTRE COTE LE CHEF DE L,ETAT NE DOIT PAS RETARDER LA FORMATION D,UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES TABLANT A GAGNER DU TEMPS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 37, le 04 novembre 2019

  • Non, mais quelle mascarade... Juste ces remarques de Aoun et de Berry, le premier pour soi-disant dialoguer avec les manifestants et le deuxième se prononçant en faveur de la nomination de représentants du mouvement populaire montrent à quel point ces gens-là vivent dans leurs tours d’ivoire et complètement déconnectés de leurs citoyens... Quelle condescendance: Ils se considèrent inamovibles, au-dessus de la mêlée de cette racaille de moutons de panurge, ces ingrats qui sont manipulés par un complot occidental pour détruire l’axe de la résistance et permettre l’implantation des réfugiés syriens et qu’il faut à tout prix combattre... Mais oui, il faudrait se mettre à leur place, analyser leur psychologie pour comprendre cet appel du CPL, au rassemblement des quelques milliers de leurs partisans hier pour les soutenir et débuter la contre-révolution... Et en plus, on n’a pas encore vu la réaction de HN, qui semble coincé dans son coin comme un fauve blessé et qui pourrait avoir une réaction violente de survie. Ce qui n’augure rien de bon, hélas, pour le proche avenir, car tout ceci peut déraper rapidement: pourvu que ces braves gens aient les moyens et le courage d’aller jusqu’au bout de leur revendications!

    Saliba Nouhad

    14 h 29, le 04 novembre 2019

  • Les AOUN? BERRY ET HN ne savent pas comment s'en sortir d'une situation qu'ils ont généré C'est seulement maintenant qu'ils constatent que le dialogue avec le peuple libanais était indispensable

    FAKHOURI

    14 h 26, le 04 novembre 2019

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