Le chef du CPL, Gebran Bassil, lors d'un bain de foule au milieu de ses partisans, le 3 novembre 2019 à Baabda. REUTERS/Goran Tomasevic
Le président libanais Michel Aoun a mis en garde dimanche contre un affrontement des rues, alors que le Liban est le théâtre, depuis le 17 octobre, d'un mouvement de protestation inédit, traversant tout le Liban, contre la classe politique. Michel Aoun s'exprimait dans le cadre d'un rassemblement de soutien au chef de l'Etat au cours duquel le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'est, lui aussi, adressé aux milliers de partisans du CPL réunis à Baabda.
"Vous êtes venus pour me soutenir. Je vous dis que je suis avec vous. Je vous aime tous, c'est-à-dire tous", a lancé le président Aoun lors d'une allocution télévisée prononcée au palais de Baabda et diffusée sur les écrans installés le long de le route menant au palais présidentiel, en référence au slogan des manifestants "Tous veut dire tous" (Kellon yaani kellon).
"Les Libanais ont perdu confiance en l'Etat. Nous devons restaurer cette confiance (...) Certains essaient de pousser à un affrontement des rues. Ceci ne doit pas se produire. La lutte contre corruption, l'amélioration de l'économie et la construction d'un Etat civil demandent l'effort de tous ceux qui ont des revendications légitimes", a également affirmé le chef de l’Etat.
Le président libanais Michel Aoun, lors d'un discours au palais de Baabda, le 3 novembre 2019. Photo Ani
Le chef de l’Etat doit lancer dans les prochains jours les consultations parlementaires contraignantes afin de désigner un nouveau Premier ministre, après la démission du cabinet de Saad Hariri sous la pression de la rue, mardi denier.
Jeudi soir, le président de la République s'était adressé aux Libanais dans un discours solennel à l'occasion du mi-parcours de son mandat. Lors de ce discours, il avait déclaré être en faveur d'un nouveau cabinet formé de ministres choisis pour leurs "compétences". Il s'était également exprimé quelques jours plus tôt pour affirmer qu'il partageait les revendications légitimes des protestataires contre la corruption, notamment.
"Les gens ont renversé la table"
Avant la courte allocution du chef de l'Etat, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, l'une des cibles privilégiées des manifestants depuis le début du mouvement de contestation contre la classe dirigeante, qui est entré dans son 18ème jour, s'était lui aussi exprimé.
"Les gens ont renversé la table. J'ai entendu votre colère légitime et l'injustice que vous subissez. Cette révolution doit rester la révolution contre l'injustice, sinon elle s'effondrera", a déclaré M. Bassil après un bain de foule. "Nous comptons sur notre peuple pour réaliser notre rêve d'éliminer la corruption et de construire un Etat", a-t-il ajouté, avant de s'adresser aux manifestants.
"Vous dites 'Tous, c'est-à-dire tous', mais tout le monde n'est pas corrompu. Si vous vous en prenez à tout le monde, les corrompus et les autres, il ne peut pas y avoir de reddition des comptes. Nous ne devons pas être la cible des symboles de la corruption, et celle de leurs victimes", a déclaré le chef du courant aouniste. "L'objectif politique de certains était de renverser le mandat, mais personne ne peut nous éliminer, car nous sommes aussi le peuple", a-t-il ajouté, dénonçant les insultes dont il a été la cible.
"Au lieu de bloquer la route aux citoyens en érigeant des barrages, qui nous rappellent le temps de la guerre et des milices, coupons la route aux corrompus et à ceux qui ne votent pas les lois pour le recouvrement des fonds volés, ainsi que la levée de l'immunité et du secret bancaire", a souligné le leader du CPL.
"Nous n'accepterons pas que la révolution s'achève avec le maintien des corrompus et le départ de ceux qui ne le sont pas. Il y a un réseau d'intérêts protégeant les corrompus que nous n'avons pas été capables de dépasser. Mais avec vous, nous le pouvons".
Le président libanais Michel Aoun a mis en garde dimanche contre un affrontement des rues, alors que le Liban est le théâtre, depuis le 17 octobre, d'un mouvement de protestation inédit, traversant tout le Liban, contre la classe politique. Michel Aoun s'exprimait dans le cadre d'un rassemblement de soutien au chef de l'Etat au cours duquel le leader du Courant patriotique libre, Gebran...
commentaires (19)
Continuer à lancer les rumeurs les plus folles, prédire des désastres à venir pour ce pays et pour son peuple, refuser la rue à certains et inviter d’autres à occuper la rue en leur facilitant l'accès au palais et tous dents dehors raconter des blagues pour se montrer marrant. Ça n’est pas du tout la mission qu’on vous avait confié . Nous vous payons pour agir rapidement pour sauver ce pays en dégageant et à céder la place à des personnes capables et intelligentes et surtout honnêtes et dévoués pour remplacer les dévoyés actuels et pour nous secourir. AU BOULOT bande de corrompus, d’impotents et de fainéants. vous ne méritez pas qu’on se saigne pour payer vos salaires.
Sissi zayyat
14 h 52, le 04 novembre 2019