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Lifestyle - Liban Pop

Carole Samaha : le cinéma, enfin !

La star se prépare à la sortie en salle de son tout premier film « Bel Sodfi », signé Bassem Christo. « Je joue le rôle d’une femme calme et sereine en apparence, mais qui bouillonne de l’intérieur », confie-t-elle à « L’Orient-Le Jour ».

Carole Samaha, bête de scène et star de cinéma. Photo DR

Carole Samaha vit entre Le Caire et Beyrouth. Pour la diva libanaise, chanteuse et actrice, des allers-retours entre les deux villes s’imposent tous les dix jours ou presque, au grand dam de la petite Tala qui souhaiterait « se cacher dans les valises » de sa mère. Mais Carole Samaha est ferme en matière d’éducation : l’école est essentielle, même à 4 ans. « Je suis très disciplinée, confie-t-elle. Je veux que ma fille reçoive la même éducation que moi, le même mode de vie ; qu’elle ne se sente pas différente des autres enfants. » Si elle vient de rentrer au pays du Cèdre où elle a célébré le festival de Bkassine, l’artiste attend surtout un heureux événement : la sortie de son premier film au cinéma à Beyrouth le 26 septembre. Intitulé Bel Sodfi (Par hasard), le film libanais est réalisé par Bassem Christo, écrit par Claudia Marchalian, produit par Day Two Pictures et réunit à l’affiche Carole Samaha, Badih Abou Chakra, Pamela el-Kik et d’autres acteurs libanais.

« Ce film a été tourné en octobre 2017, confie Carole à L’Orient-Le Jour. Il y a eu quelques retards dans la postproduction, car le réalisateur avait d’autres engagements, mais sa sortie est à présent imminente. J’y interprète le rôle de Farah, une femme simple qui vit dans un quartier populaire et qui a connu des conditions difficiles par le passé. Un événement bouleverse sa vie et celle des habitants du quartier. » Richard, un jeune homme, se voit en effet voler la pochette de son ordinateur, qui contient des informations top secrètes. Il suit son voleur jusqu’au quartier de Farah et disparaît dans la maison de cette dernière. L’occasion d’une rencontre entre Farah et Richard qui se voit contraint de ne pas quitter le quartier en attendant de retrouver son bien. « Ce drame romantique se développe autour de plusieurs personnages, qui posent chacun une problématique différente, explique l’actrice. Farah est une femme calme et sereine en apparence, mais qui bouillonne de l’intérieur. Elle vit un dilemme et croit qu’elle ne mérite pas de vivre, qu’elle n’a tout simplement pas de chance… »


Un dialecte libanais qui n’est plus une barrière
Si sa carrière de chanteuse a connu de grands succès en Égypte, Carole Samaha n’a à son actif aucun film égyptien, malgré une industrie bien plus en essor qu’au Liban. Pourtant, ses talents d’actrice ne sont plus à prouver, elle qui a joué dans de nombreuses comédies musicales (Zanoubia, Les derniers jours de Socrate, etc.) et incarné le rôle de Sabah à la télévision. Bel Sodfi est donc son tout premier film. « Je n’ai pas vraiment eu ma chance ou mon ticket pour le cinéma égyptien, affirme Carole. Je pense que cela est dû malheureusement à la manière dont on y perçoit la femme libanaise. Soit on offre à nos actrices le rôle d’étrangères à la société égyptienne, pas vraiment intégrées. Soit on choisit des femmes qui ressemblent à des mannequins, car nos femmes sont belles et savent s’habiller. » « Je ne me suis donc pas trouvée dans les rôles que l’on m’a proposés, ajoute-t-elle. Il faut dire que très peu d’actrices arabes non égyptiennes ont pu vraiment s’intégrer dans le cinéma égyptien, comme Hind Sabri, au point d’oublier qu’elle n’est pas égyptienne d’ailleurs. Par ailleurs, les Égyptiens n’écrivent plus des films pour les femmes. La plupart des plumes sont masculines, et même les actrices de premier plan reçoivent des rôles secondaires. Dans le temps, on écrivait des films pour Nadia el-Joundi, Faten Hamama et d’autres, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

Malgré cela, l’interprète des chansons Khallik Bhalak et de Sahranine espère que le film connaîtra le succès dans l’ensemble du monde arabe. Elle y croit. « Le dialecte libanais n’est plus une barrière depuis le succès de nos séries télévisées et le film est accessible. Sans vouloir être trop commercial, il n’est pas élitiste, dit-elle. Bassem Christo, qui signe également sa première expérience au cinéma, a prouvé qu’il avait l’étoffe, la culture et la sensibilité dramatique nécessaires. J’avais des craintes au départ, car un brillant réalisateur d’émissions télé n’est pas forcément fait pour le cinéma, mais j’étais très à l’aise durant le tournage. Je suis sûre qu’il nourrira sa passion pour le cinéma avec d’autres projets. Le jeu dramatique est tellement unique. »


(Pour mémoire : Carole Samaha, reine d’un soir au Casino du Liban)


« C’est bien moi, c’est Carole ! »
Actrice ou chanteuse, Carole Samaha n’a jamais été l’une sans l’autre. Pour elle, le théâtre est « une catharsis ». « Je me guéris en jouant, dit-elle. J’ai envie de jouer des rôles qui me bouleversent, qui extirpent de moi toutes mes émotions, et j’attends ce genre de défi pour revenir également sur le petit écran. Mon public ne m’a jamais vue comme une chanteuse séparée de l’actrice. Même dans mes chansons, j’ai toujours ce côté scénique dans mon interprétation, c’est ma nature ! » Une interprétation que l’on retrouve sur la bande originale du film Bel Sodfi, où la star interroge son âme sœur : « Crois-tu au hasard ? », dans une mélodie touchante écrite et composée par son ami de longue date Marwan Khoury.

« L’alchimie avec cet homme est bizarre, confie Carole. Ses chansons sont comme de la dentelle. Ou plutôt comme des sous-vêtements qui habillent mon corps, comme si c’était du sur-mesure, sans qu’il fasse le moindre effort, sans qu’il prenne mes mesures ! Son travail révèle toujours ma texture, mon timbre, mon esprit. Quand je m’écoute chanter ses chansons, je me dis que c’est bien moi, c’est Carole ! Lui-même avoue que peu d’artistes ont cette alchimie avec lui, lui qui travaille avec tellement de chanteurs. Et la bande originale du film est un cri, une émotion qui va droit au cœur. »

Carole Samaha vient en tout cas d’interpréter tous ses tubes écrits par Marwan Khoury et bien d’autres, lors d’un événement privé à l’Unesco de Paris. Elle sera en tournée au Canada à partir du 25 octobre et à l’avant-première du film Bel Sodfi le 24 septembre, au centre-ville de Beyrouth. Un calendrier chargé, pour une femme qui affirme avoir eu deux rêves dans la vie : devenir maman et devenir artiste. « Si j’avais eu une tout autre carrière, j’aurais eu 4 enfants. Mais ma carrière est trop présente, trop essentielle à ma vie pour y renoncer. Et j’ai eu la chance d’avoir fait les deux. » Carole Samaha croirait-elle au hasard ?


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Carole Samaha vit entre Le Caire et Beyrouth. Pour la diva libanaise, chanteuse et actrice, des allers-retours entre les deux villes s’imposent tous les dix jours ou presque, au grand dam de la petite Tala qui souhaiterait « se cacher dans les valises » de sa mère. Mais Carole Samaha est ferme en matière d’éducation : l’école est essentielle, même à 4 ans. « Je...

commentaires (2)

QUI EST CETTE FEMME DANS LES PHOTOS ? JE NE LA CONNAIS PAS !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 48, le 23 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • QUI EST CETTE FEMME DANS LES PHOTOS ? JE NE LA CONNAIS PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 48, le 23 septembre 2019

  • Je ne sais pas qui est son photographe et chorégraphe... Mais ces photos sont loin de la flatter...

    Cadige William

    09 h 32, le 23 septembre 2019

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