« Nous sommes le barrage face au barrage ! » Plusieurs dizaines de protestataires, parmi lesquels beaucoup exhibaient des linceuls, ont scandé hier ce slogan, affichant clairement leur opposition à la construction du barrage de Bisri. Ce projet prévu par le gouvernement et financé par la Banque mondiale est largement contesté par les habitants de la région où son édification est prévue (33 villages entre les mohafazats du Mont-Liban et du Liban-Sud).
Ainsi, des dizaines d’opposants au barrage ont répondu présent, hier, à l’appel lancé par la campagne nationale pour la préservation de la vallée de Bisri pour un sit-in sur le pont du village, sur le thème : « Non à l’abattage des arbres ! Non à la destruction des vestiges ! Non à notre expulsion de nos habitations et non au barrage des dettes, du gaspillage et de l’eau sale ! » Les manifestants arboraient une grande banderole sur laquelle on pouvait lire « Sauvez la vallée de Bisri ». « Nous allons être chassés de notre village et personne ne semble s’en préoccuper », a déclaré, lors de ce rassemblement, Claude Habib, qui s’exprimait au nom des propriétaires de biens-fonds à Bisri. « Nous nous sommes tournés en fin de compte vers l’Église après avoir épuisé tous les autres moyens », a-t-il ajouté, en référence au patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, qui avait assuré qu’il s’occuperait personnellement de ce dossier lors d’une visite effectuée dimanche dernier dans le village.
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Amani Beaïni, qui a parlé au nom de la campagne nationale pour la sauvegarde de la vallée de Bisri, a, pour sa part, appelé le chef de l’État Michel Aoun et les ministres de l’Environnement, Fady Jreissati, et de la Culture, Mohammad Daoud, à faire en sorte d’« arrêter les atteintes » à la vallée, estimant que « le barrage de Bisri constitue un énorme scandale » et qu’il s’agit d’un « marché de corruption ». Soulignant que la campagne attend les résultats d’une nouvelle étude sur l’impact environnemental de l’ouvrage, Mme Beaïni a rappelé la présence « de nouvelles données qui mettent l’accent sur la dangerosité de ce barrage ».
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commentaires (2)
QUE LES EXPERTS... SANS PRESSIONS POLITIQUES... EN DECIDENT.
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 14, le 16 septembre 2019