Une marche dans la plaine, en présence du député Oussama Saad, pour scander : « Bisri réserve plutôt que barrage ! » Photo ANI
La journée nationale des réserves naturelles, célébrée dimanche en grande pompe par le ministère de l’Environnement, a inspiré hier un tweet d’une tout autre nature au député de Saïda Oussama Saad (mouvance nassériste). « Le 10 mars est la journée nationale des réserves naturelles au Liban… Quinze réserves naturelles classées dans le pays, et la plaine de Bisri n’en fait pas partie ! La raison est à chercher du côté du projet destructeur du barrage de Bisri… Un gaspillage de centaines de millions de dollars, un nouvel épisode de corruption légalisée et continue… Je suis surpris par l’effacement des associations écologiques et des médias. »
Ce à quoi fait référence le député est le barrage prévu dans cette région verte qui se trouve entre le Chouf et Jezzine. Ce mégaprojet, entrepris par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) pour alimenter principalement Beyrouth et ses banlieues, devrait noyer six millions de mètres carrés d’une plaine fertile et riche en vestiges, traversée par des failles géologiques majeures, comme celle de Roum (tels sont les principaux arguments des détracteurs du projet), pour un budget de 1,2 milliard de dollars, financé par la Banque mondiale. Un autre argument contre le projet brandi récemment par plusieurs opposants est celui de l’eau qui devrait être acheminée vers la capitale, dont 60 millions de mètres cubes proviendront du lac du Karaoun (barrage du Litani), tristement connu pour sa pollution quasi irréversible.
Les travaux devraient débuter le 14 mars, mais la route vers les terrains de la plaine sont d’ores et déjà bloquées par l’entrepreneur.
Les manifestations se suivent pour dire « non » à ce projet. Dimanche, un sit-in a eu lieu à Bisri même, en présence du député Saad et de plusieurs environnementalistes de Jezzine et du Chouf. Les manifestants ont fait fi des portières de blocage et ont marché dans la plaine qui sera noyée par l’eau stockée dans le barrage. M. Saad a appelé « à écouter l’opinion des experts », et demandé aux ministres et députés « de visiter la plaine qui devrait être classée réserve naturelle » au lieu de disparaître dans le cadre de ce projet. Le 4 mars, des dizaines de manifestants, également accompagnés de M. Saad, avaient répondu à l’appel du Mouvement écologique libanais et de la Campagne nationale pour la préservation de la plaine de Bisri, et ont manifesté devant le siège de la Banque mondiale à Beyrouth. Les écologistes ont remis au représentant de la BM une pétition de 22 000 signatures contre le projet.
La journée nationale des réserves naturelles, célébrée dimanche en grande pompe par le ministère de l’Environnement, a inspiré hier un tweet d’une tout autre nature au député de Saïda Oussama Saad (mouvance nassériste). « Le 10 mars est la journée nationale des réserves naturelles au Liban… Quinze réserves naturelles classées dans le pays, et la plaine de Bisri n’en...
commentaires (4)
A bas les barrages.... Que les libanais continuent à boire l'eau des bouteilles.... Cela enrichit quelques uns et ainsi les vallées seront conservées.... Nos rivières continuerons à être des dépotoires... Allez.. Comme ça tout le monde est content.... Quel pays....
HIJAZI ABDULRAHIM
00 h 16, le 09 juin 2019