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Liban - Infrastructures

La campagne contre le barrage de Bisri se poursuit sur tous les fronts

Un débat qui devait avoir lieu hier à l’ordre des ingénieurs a été annulé, mais un autre a eu lieu la semaine dernière au Parlement. Les habitants mécontents se sont également rendus à Bkerké lundi, où ils ont été reçus par le patriarche maronite.

La vallée de Bisri. Photo d’archives/Christophe Mina

La campagne d’opposition au barrage de Bisri s’intensifie de la part des groupes de la société civile, qui pensent qu’un tel ouvrage, dans une vallée connue pour sa biodiversité et son patrimoine culturel et religieux, mais également traversée par des failles sismiques majeures, serait destructeur. Le dialogue n’est cependant pas toujours facile à instaurer : hier, un face-à-face aurait dû opposer à l’ordre des ingénieurs les experts indépendants critiques du projet et les experts du Conseil du développement et de la reconstruction, mais le débat a été annulé, ainsi que le confirme à L’Orient-Le Jour Paul Abi Rached, président du Mouvement écologique libanais.

Le barrage de Bisri, dans une vallée entre le Chouf et Jezzine, est conçu pour alimenter Beyrouth en eau. Le projet devrait être exécuté par le CDR sur six millions de mètres carrés, pour un budget de plus de 1,2 milliard de dollars assuré par un prêt de la Banque mondiale. Un autre argument contre le projet brandi par plusieurs opposants est celui de l’eau qui devrait être acheminée vers la capitale, dont 60 millions de mètres cubes proviendront du lac du Qaraoun (barrage du Litani), tristement connu pour sa pollution quasi irréversible.


(Lire aussi : Barrage de Bisri : pour un principe de précaution archéologique)


Wissam Tawil, ancien membre du conseil de l’ordre des ingénieurs et ancien président du comité scientifique, souligne à L’OLJ que le débat avait été décidé suite à une réunion qu’il avait tenue, ainsi que le président de l’ordre Jad Tabet, avec la ministre de l’Énergie Nada Boustani fin février. Celle-ci avait salué cette initiative de dialogue scientifique, qui permettrait selon elle d’éliminer les zones d’ombre. Elle a cependant insisté pour que la Banque mondiale et le CDR soient présents, et qu’une seule présentation soit faite pour les trois institutions. Or le CDR, qui a commencé par imposer quantité de conditions, a fini par annuler sa participation, ce qui a provoqué l’annulation de l’événement en entier. M. Tawil affirme ne pas en connaître les raisons.

Le débat qui aurait dû avoir lieu hier n’est pas le seul autour de cette question polémique. La semaine dernière, c’est au Parlement que le sujet avait été abordé. Selon Paul Abi Rached qui était présent, c’est le secrétariat de la présidence du Parlement (lié donc au président Nabih Berry lui-même) et la commission parlementaire des Travaux publics qui ont voulu avoir accès à tous les rapports d’un côté comme de l’autre, et écouter les différents points de vue.

Des recommandations ont été annoncées en fin de réunion. L’une d’elles consiste à demander la publication des études sur le risque d’induction de séismes (risque que des tremblements de terre soient causés par le poids des tonnes d’eau placées sur des failles et par l’infiltration de l’eau dans les failles en question). « Nous aurions préféré qu’une commission indépendante soit créée pour examiner cet aspect de ce que nous pensons être le danger majeur de ce barrage », souligne Paul Abi Rached. D’autres recommandations portaient sur une étude financière du projet, une étude sur les risques de glissement de terrain dans les villages environnants, ainsi qu’un rapport sur les alternatives (selon certains experts, se fondant sur un rapport du bureau allemand BGR, l’eau de Jeita suffirait à alimenter la capitale).



(Lire aussi : Barrage de Bisri : le « non » catégorique des habitants et des écologistes)


Chez Béchara Raï
Par ailleurs, une délégation des habitants de villages proches de la vallée de Bisri, accompagnée de M. Abi Rached, a été reçue lundi par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à Bkerké. La délégation a remis au prélat un dossier « sur les dangers de la construction de ce barrage de Bisri, qui ne répond pas aux normes de la sécurité publique, étant donné qu’il s’agit d’une zone traversée par deux failles géologiques majeures ». L’écologiste a fait remarquer que la construction de ce barrage noierait des forêts et des vestiges archéologiques, et que creuser sur une profondeur de 122 mètres provoquerait des glissements de terrain.

La délégation a également mis en avant le fait que des preuves du passage du Christ dans cette région en font un lieu de pèlerinage, et lui a demandé de « soutenir les enfants de la région qui sont attachés à leur terre et qui ne l’ont pas quittée, même au plus fort de la guerre ».



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commentaires (2)

QUE LES EXPERTS SE PRONONCENT. LA POPULACE MANIPULEE N,EST PAS EXPERTE.

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

11 h 01, le 18 avril 2019

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Commentaires (2)

  • QUE LES EXPERTS SE PRONONCENT. LA POPULACE MANIPULEE N,EST PAS EXPERTE.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    11 h 01, le 18 avril 2019

  • Il y a eu récemment un beau reportage sur TeleLiban en concernant Bisri: http://www.teleliban.com.lb/replay.php?id=6081&show=20 C'est un beau vidéo qui me fait penser à cet endroit calme et joli à distance très petite de Saida (dans mon souvenir, c'était tout proche de Saida, je pense qu'on peut y aller à pied à partir de Saida). Les arguments des écologistes me semblent valables et j'éspère qu'on va très bien étudier ce projet du barrage de Bisri avant de prendre des décisions irréversibles, mais je dois ajouter qu'il faut aussi penser à l'importance d'améliorer l'approvisionement de l'eau à Beyrouth. Une approche ingénieuse pourrait éviter la construction du barrage de Bisri et au même temps améliorer l'infrastructure d'eau à Beyrouth, par exemple en faisant des réservoirs d'eau à Beyrouth même ... Malheureusement ce sont des projets difficiles , il n'y a pas beaucoup d'espace au Liban et tout est compliqué.

    Stes David

    09 h 06, le 18 avril 2019

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