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Liban - crise

Qabr Chmoun : le Hezbollah entre en jeu

Le chef de l'État recevant une délégation de moines du Chouf, emmenée par le député Mario Aoun. Photo Dalati et Nohra

Tant que l’enquête préliminaire sur les accrochages meurtriers de Qabr Chmoun n’a pas pris fin, un compromis sera-t-il possible entre le Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt et le Parti démocratique libanais (PDL) pour débloquer la crise institutionnelle qui en résulte ? Le Premier ministre Saad Hariri a confié hier au président de la Republique avoir rayé de l’ordre du jour du Conseil des ministres, dans l’espoir d’en relancer les réunions, la question litigieuse de la saisine de la Cour de justice, un tribunal d’exception. En soirée, il a declaré qu’« avec la sagesse du president Aoun, du président de la Chambre Nabih Berry, de Walid Joumblatt, de Talal Arslane et du Hezbollah nous pouvons atteindre une solution à la crise provoquée par l’incident de la Montagne. J’ai confiance dans les leaders politiques ». Un nouvel élément est entré en jeu hier, qui pourrait préluder à un déblocage de l’exécutif : la visite d’une délégation du Hezbollah au domicile de Talal Arslane à Khaldé, dans ce qui pourrait être une tentative de calmer le jeu, selon des informations obtenues avant cette visite.

Le vice-président du PDL, Nassib Jawhari, a démenti l’existence d’une telle médiation, pour l’agence al-Markaziya. « Le Hezbollah n’est pas un médiateur dans cette affaire. Ses visites sont en tout cas fréquentes, certaines déclarées, d’autres pas », a-t-il dit.

Cette dernière visite du Hezbollah coïncide en tout cas avec des développements au niveau de l’enquête préliminaire menée par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure.

Le procureur général près la Cour de cassation par intérim, le juge Imad Kabalan, a reçu hier le retour partiel de l’enquête menée avec les seuls suspects qui se sont livrés à la justice. Selon nos informations, des huit partisans du PSP, cinq ont subi un interrogatoire et trois ont été inculpés.


(Lire aussi : La crise de Qabr Chmoun risque-t-elle de faire imploser le gouvernement ?)


Outre que de remettre en doute la crédibilité de l’enquête menée par les renseignements des FSI, le PDL estime pour sa part que le PSP n’a pas remis à la justice les vrais responsables et se dédouane de toute obligation de livrer à la justice ses membres qui ont pris part aux affrontements. À Baabda, devant une délégation de moines et de supérieurs de monastères du Chouf, emmenée par le député Mario Aoun, le président de la République a mis en avant la primauté d’un procès juste sur tout autre enjeu, sans qu’il ne mentionne explicitement la Cour de justice.

« Ce qui s’est passé récemment à Qabr Chmoun a laissé des traces que seul un procès juste et équitable peut effacer et paver ainsi la voie à la réconciliation : il n’y a pas de compromis possibles sur de tels crimes », a-t-il affirmé. « Personne ne peut tolérer une réédition de ces incidents et personne ne sera au-dessus de la loi et des règles de procédure équitables », a-t-il ajouté.

Le président de la République a par ailleurs annoncé devant ses visiteurs du Chouf qu’il allait passer une partie de la saison estivale dans le palais de Beiteddine, résidence d’été des chefs de l’État, pour laquelle Michel Aoun a pris l’habitude d’opter. « Ce sera l’occasion de recueillir les doléances des habitants », a-t-il dit, en appelant à « activer la présence de l’État dans la Montagne à travers le développement (…), pas uniquement la sécurité ».

La position de Michel Aoun illustre l’échec non déclaré de la médiation du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Un échec qui a conforté le Parti démocratique libanais dans sa requête initiale de confier le dossier à la Cour de justice, indépendamment des résultats de l’enquête préliminaire.



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Tant que l’enquête préliminaire sur les accrochages meurtriers de Qabr Chmoun n’a pas pris fin, un compromis sera-t-il possible entre le Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt et le Parti démocratique libanais (PDL) pour débloquer la crise institutionnelle qui en résulte ? Le Premier ministre Saad Hariri a confié hier au président de la Republique avoir rayé de...

commentaires (4)

C'est surtout que WJ met de l'eau dans son vin (son whisky) car il craint entre autres que cette affaire ne plombe le festival de Beiteddine.

Marionet

14 h 03, le 20 juillet 2019

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Commentaires (4)

  • C'est surtout que WJ met de l'eau dans son vin (son whisky) car il craint entre autres que cette affaire ne plombe le festival de Beiteddine.

    Marionet

    14 h 03, le 20 juillet 2019

  • Le Hezbollah n’est pas un médiateur dans cette affaire. Ses visites sont en tout cas fréquentes, certaines déclarées, d’autres pas », a-t-il dit. Mais voila apres cette visite tout le monde est d'accord pour un conseil de ministres sans la discussion a quel department de la justice cette affaire sera envoyee QUI POURRA ENCORE DIRE QUE CE N'EST PAS HB QUI GOUVERNE CE PAYS?

    LA VERITE

    13 h 20, le 20 juillet 2019

  • Dans tous les cas de figure, le député Mario Aoun n'a absolument rien à faire dans l'affaire de Qabr Chmoun, comme il n'a aucune qualité d'emmener une délégation de moines et de supérieurs de monastères du Chouf. Ne vous mêlez pas des affaires qui ne vous concernent ni de près ni de loin. Ne faites pas la "bosta de Aïn Rammaneh".

    Un Libanais

    13 h 11, le 20 juillet 2019

  • Une justice équitable et claire devrait condamner ces dinosaures fossilisés comme joumgirouette et ses alliés.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 59, le 20 juillet 2019

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