Les autorités saoudiennes auraient récemment arrêté plusieurs personnes sur fond de messages publiés sur les réseaux sociaux et critiquant Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza, selon le média américain Bloomberg. Les arrestations sur base de messages postés en ligne ne sont pas nouvelles en Arabie saoudite, mais elles se seraient nettement intensifiées depuis le début de la guerre de Gaza, le 7 octobre 2023, indique le média, citant des diplomates en poste à Riyad, des groupes de défense des droits de l’homme ainsi que plusieurs citoyens saoudiens qui refusent d’être nommés.
Selon ces sources anonymes, les détentions auraient atteint des personnalités très en vue, dont une figure médiatique, ainsi que des personnes ayant appelé au boycott de chaînes américaines de restauration rapide dans le royaume. Aucune indication du nombre de détenus n’est disponible actuellement, ajoute le média.
Selon des experts interrogés par Bloomberg, cette tendance à durcir la répression à ce sujet serait due à une volonté de rapprochement avec Tel Aviv, qui avait été amorcée avant la guerre de Gaza (en vue d’une normalisation) et freinée depuis. De plus, selon le média, l’Arabie saoudite et ses alliés dans la région, comme l’Egypte ou la Jordanie, craignent que cette tendance de critiques en ligne contre Israël puisse être instrumentalisée par l’Iran et des groupes islamistes en vue de susciter une nouvelle vague de soulèvements contre leurs régimes, qui ont toujours en mémoire le « Printemps arabe » des années 2011-2012. La vague de détentions actuelle pourrait aussi être un signal envoyé par le régime de l’héritier du trône Mohammad Ben Salmane à l’encontre de tout futur détracteur d’une potentielle normalisation avec Israël.
Au niveau officiel, l’Arabie saoudite a vivement critiqué Israël pour sa guerre sur Gaza, exigeant à plusieurs reprises un cessez-le-feu immédiat, tout en insinuant qu’elle restait ouverte à une plus grande ouverture dans les relations avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, si celui-ci retirait ses troupes de l’enclave palestinienne et s’engageait à créer un Etat palestinien.
Ce durcissement des arrestations n’est pas en harmonie avec l’état d’esprit du peuple saoudien, selon Yahya Assiri, un opposant saoudien vivant à Londres cité par Bloomberg. Celui-ci a décrit la population comme « très remontée contre ce qui se passe en Palestine, s’attendant à une vive réaction des autorités, qui se fait toujours attendre ». Il estime que cette grogne est accentuée par une insatisfaction parallèle quant à certaines mesures économiques prises par le gouvernement.
Et le GENOCIDE continue ..
00 h 57, le 03 mai 2024