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Lifestyle - Festival

« "Capharnaüm" a illuminé le ciel de Marrakech »

C’est pendant la présentation de son film en soirée spéciale que Nadine Labaki a appris sa nomination aux Golden Globes.

Nadine Labaki au 17e Festival international du film de Marrakech, le 7 décembre. Fadel Senna/AFP

Affluence sur le tapis rouge vendredi soir. Public et stars du monde entier sont venus nombreux assister au Capharnaüm de Nadine Labaki, qui, comme l’a signalé l’écrivaine et programmatrice Racha Salti en le présentant, « a illuminé le ciel de Marrakech ». Une grande émotion étreint la réalisatrice libanaise, surtout lorsqu’elle s’adresse à la ville qui l’accueille pour cette soirée unique de gala en confiant : « Vous m’avez porté chance. C’est chez vous que j’ai appris la bonne nouvelle que mon film est sélectionné aux Golden Globes. » En présentant Capharnaüm, elle dira aussi : « Un enfant, c’est un enfant, et l’histoire de Zaïn est celle de tous les enfants, qu’ils soient libanais, palestiniens, syriens, mexicains ou indiens. J’espère que vous allez vous connecter avec ce film et que vous m’aiderez à porter haut la voix de ces communautés marginalisées. »

Plus tôt dans la journée, consacrée aux journalistes locaux et étrangers venus de partout, Nadine Labaki s’était confiée à L’Orient-Le Jour, racontant son périple aux États-Unis. Ce road-movie qu’elle vient de vivre avec son mari Khaled Mouzannar, producteur du film et compositeur de la musique de Capharnaüm, mais également avec le petit Zaïn, son personnage principal.


(Lire aussi : "Capharnaüm" de Nadine Labaki ira au Golden Globes


Infatigable et déterminée
« De Los Angeles à Washington en passant par New York, nous avons multiplié les projections et surtout les débats pour faire connaître l’œuvre et tout le contexte dans lequel elle a été réalisée. Il y avait un tel engouement. Avant que les nominations aux Goldens Globes ne soient dévoilées, une conférence de presse a même été tenue. Elle était assez révélatrice de l’intérêt que portait l’audience au film. Un véritable débat positif a eu lieu et j’avoue que Zaïn a répondu à sa manière », a-t-elle souri. « Vous savez, Zaïn est un enfant sauvage, mais notre entente est totale, car j’ai su travailler et communiquer avec lui. D’ailleurs, il était important qu’il suive tout ce processus, qui finalement le concerne. »

Depuis la tribune du Festival de Cannes où la cinéaste libanaise avait déclaré que la mission du film allait se poursuivre et que, pour cela, il fallait créer un mouvement global afin de venir en aide à cette enfance défavorisée, Nadine Labaki, entre deux tournées, n’a eu de cesse de travailler sur le volet social du film. « Nous avons réussi à créer une association pour aider les familles à ne plus envoyer leurs enfants à la rue, mais à les scolariser. Nous avons été très soutenus par l’Unicef et l’UNHCR. Mais cette action doit continuer, et pour cela, il faudrait doubler les projections à l’adresse du gouvernement afin de commencer à travailler sur une véritable législation solide. »

« Je connais trop les failles du système depuis que j’ai fait toutes ces recherches, car j’ai été partout, prisons, postes de police, orphelinats. Je sais donc par où commencer », précise-t-elle. Le Liban a-t-il été sensible à Capharnaüm ? Sa terre natale lui a-t-elle réservé le même accueil que les autres pays ? Ou nul n’est prophète en son pays ? « Vu le nombre de semaines durant lesquelles le film est resté en salle, je peux dire que oui, il a été bien accueilli. C’était palpable. Et cela malgré toutes les mauvaises intentions qui ont fusé de-ci et de-là. Mais, à mon avis, un film affirme sa présence par le débat qu’il suscite. Je suis fermement convaincue que l’objectif de Capharnaüm ne s’arrête pas au film lui-même et qu’il enclenchera dans l’avenir proche un véritable mouvement local et international. »


Le palmarès :

Étoile d’or : Joy de Sudabeh Mortezai (Autriche)

Prix du jury : La Camarista de Lila Avilès (Mexique)

Prix de la mise en scène : Teret d’Ognjen Glavonic (Serbie)

Prix d’interprétation masculine : Nidhal Saadi pour Regarde-moi de Nejib Belkadhi (Tunisie)

Prix d’interprétation féminine : Aenne Schwarz dans Alles ist Gut d’Eva Trobisch (Allemagne).


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Affluence sur le tapis rouge vendredi soir. Public et stars du monde entier sont venus nombreux assister au Capharnaüm de Nadine Labaki, qui, comme l’a signalé l’écrivaine et programmatrice Racha Salti en le présentant, « a illuminé le ciel de Marrakech ». Une grande émotion étreint la réalisatrice libanaise, surtout lorsqu’elle s’adresse à la ville qui l’accueille...

commentaires (7)

En Italie il sort le 11 Avril et j'irai le voir, l'Italie n'est pas la France ils ne connaissent rien du Liban alors alors je fais de la publicité

Eleni Caridopoulou

12 h 41, le 26 mars 2019

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • En Italie il sort le 11 Avril et j'irai le voir, l'Italie n'est pas la France ils ne connaissent rien du Liban alors alors je fais de la publicité

    Eleni Caridopoulou

    12 h 41, le 26 mars 2019

  • C'est un beau film. L'actrice Yordanos Shiferaw joue très bien le rôle de l'éthiopienne qui est dans la prison de Roumieh pour travailler "illégalement" au Liban. Le sujet sérieux de cette prison c'est quelque chose qui est bien abordé dans le film, n'avait l'ancien ministre Marwan Charbel lui même pas dit que les conditions sont scandaleuses ? J'ai aimé aussi beaucoup la performance géniale de l'acteur qui joue 'Aspro' le vendeur méchant du souk, qui veut achèter le bébé Yonas pour lui vendre; la scène au souk où on vend un peu de tout (y inclu des bébés apparement) c'est une scène très bien joué je trouve, une parodie sur les habitudes et le "look" des vendeurs et commercants ... Parfois je trouvais que le ton du film était trôp parternaliste, un peu "Oliver Twist" à Beyrouth, mais la scène au souk par contre c'est juste le bon ton de satire. Bon film à ne pas rater ...

    Stes David

    10 h 14, le 11 décembre 2018

  • Merci et mille félicitations, Madame Nadine Labaki, grâce à vous le monde découvre que les Libanaises savent aussi fabriquer de la lumière ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 13, le 10 décembre 2018

  • Merci de nouveau à Nadine Labaki qui nous donne ces bouffées d'oxygène de film en film pour renforcer notre foi dans notre patrie.

    Wlek Sanferlou

    13 h 33, le 10 décembre 2018

  • Ton film Nadine, nous a sortis de notre capharnaüm mental concernant ces communautés marginalisées qui nous sont d'habitude plus étranges qu'étrangères à proprement dire. Merci!

    Tina Chamoun

    10 h 53, le 10 décembre 2018

  • Bravo Nadine, fille de mon village natal, Baabdath, et descendante d'une grande famille qui a donné au Liban des poètes, comme Salah Labaki et Abdo Labaki(l'oncle de Nadine), des journalistes(comme Kesrouan Labaki), des hommes politiques(Naoum Labaki, Emile Lahoud l'ancien, Emile Lahoud, Salim Lahoud, Nassib Lahoud...car Lahoud n'est qu'une branche de la famille Labaki)! Et n'accorde aucune importance à ceux qui t'ont déclaré la "guerre culturelle": tu es en avance de 1400 ans sur leur Weltanschauung!

    Georges MELKI

    10 h 52, le 10 décembre 2018

  • ce film merite tout ce qui lui arrive et on lui souhaite encore de nombreux succes a travers le monde

    nahas corinne

    07 h 43, le 10 décembre 2018

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