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Lifestyle - This is America

Thanksgiving an I, un brunch convivial « Blancs » et « Peaux-Rouges »

Les premiers colons européens ont bien fumé le calumet de la paix avec les autochtones du Nouveau Monde et lancé avec eux le Thanksgiving Day.

Le premier « Thanksgiving », par Jean Leon Gerome Ferris, peintre de l’époque.

C’est ce que révèle une exposition intitulée « Americans », actuellement sur les cimaises du Musée national des Amérindiens à Washington et qui revisite (en peintures, photos, posters et objets) la culture des habitants originels de ce continent. Aux côtés des fresques connues, telles que La piste des larmes, La Bataille de Little Bighorn et les aventures de la belle Pocahontas, on a braqué les feux, podcast à l’appui, sur la naissance d’un événement devenu la célébration la plus importante des États-Unis, le Thanksgiving Day. En le fêtant aujourd’hui même, selon la tradition (chaque dernier jeudi du mois de novembre), l’exposition invite les visiteurs à remonter à sa genèse. Vu sa simplicité, le curateur de l’exposition, Paul Chaat Smith (de lignée amérindienne), la perçoit comme un « brunch dans la forêt ». Il se réfère à ce qui aurait été le premier Thanksgiving : un repas partagé, en 1621, par les colons européens et les autochtones qui eux avaient familiarisé les nouveaux arrivants avec leur savoir sur les procédés de cultiver la terre. Une bonne coexistence avant une guerre pour s’approprier leur pays. Par la suite, il n’y avait plus eu pareille rencontre. Ce n’est que deux siècles plus tard, plus précisément en 1800, qu’on est revenu à cette fête d’action de grâce pour des saisons de moissons réussies et autres bienfaits octroyés par la vie.

Les Amérindiens aujourd’hui, 1 % de la population US

Dans ce contexte, le curateur a voulu faire la part de vérité de l’histoire des Amérindiens qui a donné lieu à des interprétations fictives et fantaisistes, toujours présentes dans une imagerie populaire, spécialement utilisées dans les produits de consommation, des boîtes de beurre et d’amidon jusqu’à l’appellation de voitures et de motocyclettes. Il rappelle également dans le podcast accompagnant l’exposition qu’à présent, les Amérindiens ne représentent que 1 % de la population des États-Unis. Et ce peuple a toujours posé un paradoxe. Ainsi, Paul Chaat Smith s’arrête sur une vérité historique troublante, à savoir l’Indian Removal Act, loi ayant été votée au XIXe siècle et qui a dépossédé de leurs biens des millions de natifs américains. Certes, il y a eu des politiciens qui on voté contre cette décision, précisant : « Nous le regretterons un jour. C’est un moment de grande honte. » Ceux qui les approuvent aujourd’hui estiment que l’une des choses dont les Américains doivent être fiers, c’est de pouvoir affronter ce genre de chapitres sombres de leur passé. D’autre part, c’est un défi que d’avoir à concilier la déclaration d’indépendance et son concept de liberté avec ce dérapage. Pour y remédier, dans la mesure du possible, beaucoup ont trouvé qu’une réminiscence du temps de coexistence (autour du repas d’action de grâce) entre les deux parties, devenues par la suite ennemies, pouvait engendrer une prise de conscience de cette réalité. Dans cet esprit, après la révolution américaine, les présidents George Washington, Abraham Lincoln et plus tard des revues féminines avaient fait appel à observer une journée nationale de prière et d’action de grâce.

À noter que l’ancienne et péjorative appellation « Peaux-Rouges » a été remplacée d’abord par « Indiens » et aujourd’hui par « Amérindiens ». Toujours est-il que Thanksgiving est actuellement associé, principalement, à la consommation de la dinde, immanquablement en famille, en guise d’action de grâce. On fait les trajets les plus longs pour retrouver père, mère et enfants pour cette occasion. Sans oublier d’intégrer obligatoirement autour de la table ceux et celles qui, pour une raison majeure, ont raté le coche et qui se retrouvent ainsi seuls le jour de grand partage. Une convivialité qui fait remonter inconsciemment au temps où Amérindiens et colons avaient eu le désir de faire ami-ami. Un moment de l’histoire qu’on a fait revivre à l’échelle nationale par la création de l’impressionnant Musée national des Amérindiens, chapeauté par la Smithsonian Institution et sis à Washington. Une loi, votée par le Congrès américain en 1989, en avait ainsi décidé, préconisant parallèlement la construction d’un autre musée de la même veine à New York et un centre à Suitland dans le Maryland.


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C’est ce que révèle une exposition intitulée « Americans », actuellement sur les cimaises du Musée national des Amérindiens à Washington et qui revisite (en peintures, photos, posters et objets) la culture des habitants originels de ce continent. Aux côtés des fresques connues, telles que La piste des larmes, La Bataille de Little Bighorn et les aventures de la belle...

commentaires (2)

THANKSGIVING POUR LES BLANCS... THANKSTAKING POUR LES PEAUX ROUGES ?

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 36, le 22 novembre 2018

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Commentaires (2)

  • THANKSGIVING POUR LES BLANCS... THANKSTAKING POUR LES PEAUX ROUGES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 36, le 22 novembre 2018

  • D'après wikipedia Christophe Colomb a apporté en 1492 le tabac "Nicotiana tabacum". Il sera introduit en France en 1556. Un produit exotique pour les européens, Les indiens ont appris les européens à "fumer le calumet de la paix" ce n'était pas une habitude européenne.

    Stes David

    09 h 16, le 22 novembre 2018

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