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À La Une - Liban

Nasrallah : Nous n'accepterons pas que les sunnites du 8 Mars n'aient pas de ministère

Les missiles du Hezbollah "protègent le Liban", affirme le leader du parti chiite.

Des partisans du Hezbollah regardent le discours du chef du parti chiite, Hassan Nasrallah, lors d'une retransmission en direct sur grand écran, le 10 novembre 2018 à Nabatiyé, au Liban-Sud. Photo REUTERS/Aziz Taher

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réaffirmé samedi son exigence d'attribuer un ministère aux six députés sunnites pro-8 Mars dont il soutient la cause, affirmant qu'il ne laissait jamais tomber ses alliés et critiquant vertement le refus du Premier ministre désigné, Saad Hariri, de leur attribuer un ministère.

"Depuis le premier jour, nous avons expliqué au Premier ministre désigné que les six députés ont le droit d'être représentés au sein du gouvernement et d'obtenir un portefeuille ministériel, et nous avons spécifié cela un mois avant que les deux noeuds chrétien et druze soient réglés", a déclaré le leader du parti chiite, dans une intervention télévisée à l'occasion de la "Journée du martyr".

"Nous refusons que qui ce soit exprime son refus de voir un ministre issu des rangs" des ministres du 8 Mars, "car ils représentent plus que le nombre de leurs électeurs, ils représentent l'ensemble des membres de la communauté sunnite proche du 8 Mars", a-t-il ajouté. "Ou alors, on recommence tout à zéro. Nous resterons à leurs côtés le temps qu'il faudra", a-t-il poursuivi, assurant qu'il ne "lâchait jamais" ses "alliés".

Il a cependant affirmé qu'il revenait aux sunnites du 8 Mars de prendre la décision définitive quant à leur représentation dans le gouvernement, dernier obstacle bloquant la formation du cabinet.

Le leader du parti chiite a nié que le Hezbollah ait créé sciemment un nouvel obstacle à la formation du gouvernement ou empêché le Courant patriotique libre et le chef de l'Etat, Michel Aoun, d'obtenir 11 portefeuilles "car il s'agit d'un allié stratégique". "Le ministère que nous demandons (pour les sunnites du 8 Mars) appartient à la quote-part du Premier ministre désigné", a affirmé Hassan Nasrallah.

"Nous sommes fiers de compter parmi nous ces alliés sunnites", a déclaré Hassan Nasrallah. Selon lui, ces derniers "ont empêché de transformer le bras de fer politique en conflit communautaire, comme le voulaient les Etats-Unis, Israël, l'Arabie saoudite et certains Libanais".

"Le Hezbollah et Amal ont facilité la formation du gouvernement mais visiblement, l'humilité est une erreur au Liban", a déclaré Hassan Nasrallah. Selon lui, les six portefeuilles promis au tandem chiite (Amal-Hezbollah) "ne correspondent pas à notre représentation". "Nous aurions pu demander 10 ministères, si on avait suivi les critères appliqués aux Forces libanaises, au PSP de Walid Joumblatt et au courant du Futur", a-t-il déclaré, indiquant que le tandem chiite ne savait pas encore quels portefeuilles ils allaient obtenir au sein du prochain cabinet.



(Lire aussi : Les députés sunnites du 8 Mars se font entendre, mais pas approuver, par le chef de l’État)


Le chef du Hezbollah a par ailleurs dénoncé les attaques des FL et du PSP contre le Hezbollah sur le dossier du gouvernement. "Vous avez retardé la formation du gouvernement pendant cinq mois. A ce titre, vous n'avez pas le droit de nous reprocher de retarder ou d'empêcher la formation du cabinet", a-t-il déclaré.

La semaine dernière, alors que la formation du nouveau gouvernement semblait imminente, la revendication des sunnites indépendants soutenus par le Hezbollah d'obtenir un portefeuille, avait mis à terme à tous les espoirs. Cette revendication est catégoriquement rejetée par le Premier ministre désigné Saad Hariri, à Paris depuis la fin de la semaine dernière, et qui a reçu sur ce point le soutien tacite du chef de l'Etat, Michel Aoun.

Plus tôt dans la journée, ce dernier a assuré qu'il n'épargnera aucun effort afin d'éliminer toutes les entraves à la formation du gouvernement, ajoutant que "résoudre les nœuds" nécessitait du courage et de la patience, mais qu'une solution sera trouvée "parce qu'attendre est une perte de temps".

La nuit dernière, le leader du Hezbollah et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil se sont entretenus du "nœud sunnite". Les deux parties se sont accordés sur l'importance de "renforcer l'unité nationale" et d'éviter au pays une "provocation communautaire". Quelques heures plus tôt, M. Bassil avait annoncé que le CPL œuvrait à trouver une solution au "nœud sunnite-chiite", estimant que "personne ne peut accaparer la représentation d’une communauté".

Le même jour, les six députés sunnites pro-8 Mars avaient réaffirmé que "la seule et unique solution" au "nœud sunnite" était de leur attribuer un portefeuille ministériel, appelant le président Aoun, qui les a reçus au palais de Baabda, à essayer de convaincre Saad Hariri.

Jeudi, le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, avait rejeté la responsabilité du blocage dans la formation du gouvernement sur le Premier ministre désigné.


(Lire aussi : La rencontre de Baabda : calmer le jeu en attendant la solution, le décryptage de Scarlett HADDAD)


Les missiles du Hezbollah "protègent le Liban"
Sur un autre plan, le leader du parti chiite Nasrallah a affirmé que les missiles en possession du Hezb "protègent le Liban". "Depuis 2006, l'ennemi n'ose plus attaquer le Liban en raison de la présence de ces missiles. L'ennemi a tenté récemment d'intensifier les pressions diplomatiques (au sujet de ces missiles) et d'orchestrer une campagne pour faire peur au Liban", a-t-il déclaré. Affirmant son attachement au triptyque armée-peuple-résistance, le chef du Hezbollah a déclaré : "le Liban doit supporter ces pressions et nous devons protéger les armes de la résistance, sinon l'ennemi reprendra ses attaques répétées comme avant 2006. Nous riposterons à toute agression, raid ou bombardement contre le Liban", a-t-il lancé.

"Ni les menaces ni les pressions ni les sanctions ne feront une différence. Même si nous devons vendre nos maisons pour garder ces armes, nous le ferons", a déclaré le chef du Hezbollah, soulignant que "les Occidentaux, et plus particulièrement les Américains, refusent que l'armée libanaise disposent d'une véritable capacité militaire".

Vendredi, le président libanais, Michel Aoun, avait une nouvelle fois démenti les accusations émises, fin septembre, par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sur la présence de missiles du Hezbollah aux alentours de l'aéroport international de Beyrouth. Ce nouveau démenti intervient alors que des informations israéliennes indiquent qu'Israël aurait demandé à la France de transmettre un message sur ce sujet au Premier ministre désigné, Saad Hariri. Selon des informations de diplomates occidentaux citées en fin de semaine dernière par la chaîne israélienne de télévision Channel 10, Israël aurait envoyé un message au gouvernement libanais, via Paris, pour lui demander d’agir contre ce qu'il estime être des centres de production de missiles du Hezbollah, menaçant d'agir militairement.


(Lire aussi : Aoun à Kardel : Les allégations israéliennes sur les missiles du Hezbollah sont fausses)


Par ailleurs, le leader du parti chiite a déploré les condamnations de la communauté internationale après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi alors qu'elle a "longtemps fermé les yeux sur la guerre au Yémen", ajoutant que "jamais la victoire du peuple yéménite n'avait été aussi proche".

En outre, Hassan Nasrallah a dénoncé les pays arabes tentés par la normalisation de leurs relations avec Israël, estimant qu'il s'agit d'une "trahison du peuple et de la cause palestinienne". "C'est la fin de l’hypocrisie et les masques tombent", a indiqué le chef du parti chiite. "Si la Syrie, le pouvoir et son peuple, n'avait pas résisté, nous aurions vu M. Netanyahu à Damas", a-t-il déclaré.

Ces dernières semaines, Israël a multiplié les gestes de détente envers les pays arabes, capitalisant sur les réalités régionales du moment, à commencer par la perception commune d'une menace iranienne. Il y a trois semaines, Benjamin Netanyahu a été reçu à Oman par le sultan Qabous, une première depuis plus de vingt ans. Dans la foulée, des ministres israéliens se sont rendus aux Emirats arabes unis. M. Netanyahu ne cesse de proclamer que les nouvelles réalités régionales, à commencer selon lui par l'expansion de l'influence iranienne, créent une convergence d'intérêts avec les pays arabes.


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commentaires (15)

On sait ce que veut le Liban mais Que veut l’iran au juste dans cette affaire ?

L’azuréen

10 h 53, le 11 novembre 2018

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Commentaires (15)

  • On sait ce que veut le Liban mais Que veut l’iran au juste dans cette affaire ?

    L’azuréen

    10 h 53, le 11 novembre 2018

  • Vivement le mandat français !!!!!!

    Tabet Karim

    09 h 39, le 11 novembre 2018

  • “La paix est une création continue.” de Raymond Poincaré

    FAKHOURI

    09 h 28, le 11 novembre 2018

  • Pourquoi nous Libanais, laissons Hassan Nasrallah nous imposer ses volontés, lui qui pense, agit et ne vit que pour exécuter les ordres de son commanditaire l'Iran ? Les soi-disant Sunnites libanais du 8 Mars, ne sont-ils pas capables et assez forts par eux-mêmes pour obtenir ce qu'ils affirment être leur droit ? Ne savent-ils pas que Hassan Nasrallah n'aide jamais sans contre-partie bien étudiée à son profit ? Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 11, le 11 novembre 2018

  • Il accepte ou il n'accepte pas, c'est son problème. On n'en a rien à faire! Est-il écrit quelque part que c'est lui qui dirige le pays? Quant à ses missiles qui"protègent le Liban ", ce serait plutôt l'inverse. Leur présence est une provocation permanene adressée à Israël, lequel finira bien, un jour ou l'autre, par y répondre, et que Dieu protège alors le Liban!

    Yves Prevost

    07 h 46, le 11 novembre 2018

  • Quand Nasrallah dit que sa representation populaire lui permet d'avoir dix ministres sur trente, il est entrain d’exprimer son mécontentement de la représentation Chiite selon "Taef": 50% aux Chrétiens, 50% aux Musulmans. Du départ, la classifications des "noeuds" Druzes et FL n'était pas correct car le vrai responsable du retard de cinq mois c'est le noeud Bassil qui a voulu s’approprier un groupe de onze ministres. Et voilà que le Hezbollah oeuvre pour lui ôter la minorité de bloquage. Le Président veut nous fait croire qu'il defend Hariri mais en réalité il défend l'arrangement qu'il a fait avec Hariri, qui lui a transféré un ministre Sunnite au bloc CPL. Là où Hariri se trompe, une fois de plus, est de penser que le Président va respecter son engagement, comme il-ne-l'a-pas-fait avec Meerab. In-fine, nous revoilà ramener au clivage 8-14-Mars car Le tandem Bassil/Président ne comprend pas qu’il faut arrêter d’interpréter la constitution avec la quota sur-gonflée du Président (une hérésie inconstitutionnelle qui a vu le jour à Doha). Ce mandat, risque de nous coûter Taef et se jour là nous tomberons de très haut.

    Zovighian Michel

    07 h 06, le 11 novembre 2018

  • Caché derrière ses fusées iraniennes qui ne protègent plus que lui tout en exposant le Liban et tout son peuple à des désastres, Hassan prétend parler au nom de son Destour personnel écrit en poésie iranienne! Bien sûr ces fusées, entre parenthèses super modernes et intelligentes même plus intelligentes apparement que le peuple Libanais, sont là pour protéger les sunnites du 8mars mais pas les chiites opposés au hezb qui eux doivent et sont battus et tabassés par leurs amis hezbiotes juste pour les protéger et leur expliquer la logique du hezb .. walaw!!

    Wlek Sanferlou

    20 h 28, le 10 novembre 2018

  • Allez, remballons tous ces propos stériles qui ne trouveront aucune solution au probleme, et decidons une fois pour toutes d'attribuer un poste ministériel a chacun des 128 deputés.Ce qui j'imagine contentera tout le monde et son père, les vendus et les autres. Au point ou on en est ... !

    Remy Martin

    20 h 12, le 10 novembre 2018

  • Donc pas de gouvernement si vraiment le Hezbollah dirige la politique libanaise . Triste .

    Antoine Sabbagha

    19 h 47, le 10 novembre 2018

  • Et voilà Mr HN qui persiste et signe! Si on lit entre les lignes, donc, le chef du Hezbollah confirme, sans vergogne, sa mainmise totale sur la décision nationale, militaire et politique: 1- Il impose donc son histoire du ministre sunnite issu du 8 Mars, de manière authoritaire, et si ce n’est pas fait, on recommence simplement tout à zéro. 2- il se réunit donc avec le gendrissime, fort probablement pour lui tirer les oreilles, soi-disant pour renforcer l’unité nationale et éviter les provocations communautaires, sans réaliser que ses agissements mènent le pays à cela, mais sous-entendant que si tout se passe comme je veux, personne n’oserait lever la tête! 3- Ses missiles protègent le Liban et font trembler les israéliens de peur, qui n’oseront jamais nous attaquer, justifiant le maintien de ses armes, et s’il devait vendre ses maisons (et le Liban avec) pour les garder, il le ferait! 4- et ce n’est pas sa faute si les américains refusent d’équiper l’armée Libanaise! Plus cynique, hypocrite et machiavélique que ça, on ne fait plus! Sauf qu’il faut reconnaître que Mr HN, dans sa ligne de pensée est un fin renard et politicien et qu’il met tous nos politiciens dans sa poche: dommage pour le Liban!

    Saliba Nouhad

    19 h 21, le 10 novembre 2018

  • L,ABERRATION S,EST INSTALLEE PERSIQUEMENT DANS LE PAYS ! ET NOUS PRETENDONS VOULOIR EXPORTER NOTRE -MODELE- DE -VIVRE ENSEMBLE- AUX AUTRES PAYS DU MONDE... YIA 3AYNÉ !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 35, le 10 novembre 2018

  • The big boss a parlé! Ses PAROLES ont été entendues, enregistrées et prises en compte pour la suite à donner aussi bien pour l'intégration des sunnites dissidents que pour les menaces de l'usurpie . Si l'usurpie se met à DEMANDER la permission d'attaquer l'arsenal de la résistance aux russes aux français ou aux omanais c'est que ça sent bon du côté libanais.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 14, le 10 novembre 2018

  • De 1920 à 1943, c'est le mandat de la SDN exercé par la France qui avait protégé notre pays de toutes agressions. Depuis 1943, c'est notre Indépendance envers et contre tous avec le concours du Conseil de Sécurité de l'ONU qui nous protègent de toutes agressions. Le Liban est membre de l'ONU et bénéficie ainsi de toutes les forces physiques et morales à leur tête le veto français indispensable et essentiel pour notre pays. Le Liban n'est pas seul au monde. Nous invitons ceux qui ont introduit leur jabakhéna et toute la quincaillerie chez nous sans nous consulter, de la reprendre avec nos plus vifs remerciements.

    Un Libanais

    17 h 50, le 10 novembre 2018

  • Parfait samahet el sayyed... alors puisque vous parlez de logique je ne vais pas parler des chiites indépendants car malheureusement pour une raison ou une autre ils ne sont pas représentés au parlement ... mais je voudrais que les députés indépendants qui ont été élus soient eux aussi représenter au gouvernement et donc selon votre logique puisqu’ils sont au nombre de 12 ils ont droit à 2 ministres donc puisque vous demander l’egàite Alors SVP prenez leur défense et demander à ce qu’ils soient représentés !!!

    Bery tus

    17 h 39, le 10 novembre 2018

  • La raison du plus fort est toujours la meilleure!Malgre ceci, ARRETONS LES CONCESSIONS! Notre adage dit bien "IN AKRAMTA LLAIM, TAMARRADA!". Pourquoi devraient-ils etre compter deux FOIS!

    sancrainte

    17 h 34, le 10 novembre 2018

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