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À La Une - Crise

L'Iran dit continuer à écouler son pétrole malgré les sanctions US

Le chef de la diplomate russe, Sergueï Lavrov, a estimé que les sanctions américaines contre Téhéran n'étaient pas légitimes.

Une plate-forme pétrolière à Soroush, sur la Golfe persique, en Iran. Photo d'archives REUTERS/Raheb Homavandi

Les autorités iraniennes ont déclaré mardi qu'elles parvenaient jusqu'à présent à vendre autant de pétrole que nécessaire malgré les nouvelles sanctions américaines, mais elles ont demandé à l'Europe de s'impliquer davantage pour protéger l'Iran des pressions de Washington.

Les Etats-Unis ont rétabli lundi, dans la foulée de leur retrait en mai de l'Accord de Vienne (2015) sur le nucléaire iranien, des sanctions contre les secteurs du pétrole, des banques et des transports iraniens, et menacé de prendre d'autres mesures pour faire échec à ce que Washington taxe de politique "hors la loi" de l'Iran. Washington espère de la sorte contraindre Téhéran à négocier un arrêt de ses programmes nucléaire et balistique et obtenir de la République islamique qu'elle cesse de s'immiscer dans des conflits régionaux comme au Yémen et en Syrie.

Donald Trump a pris pour cible la principale source de revenus de l'Iran, ses exportations pétrolières, mais aussi son secteur financier, ce qui, fondamentalement, coupe 50 banques iraniennes et leurs filiales des établissements financiers étrangers.

"Les Américains ont toujours dit qu'ils allaient réduire à néant les ventes de pétrole iranien mais je dois dire que, jusqu'à présent, nous sommes en mesure d'écouler les quantités de pétrole nécessaires", a déclaré le vice-président iranien, Eshaq Jahangiri, que cite l'agence de presse iranienne Tasnim. "Les Américains, avec le concours de la propagande, ne voient pas la réalité", a-t-il ajouté. Le directeur de la banque centrale d'Iran, Abdolnasser Hemmati, a déclaré que les établissements bancaires iraniens puiseraient dans leur expérience passée, concernant les sanctions, pour faciliter le commerce extérieur et des transferts financiers.

L'Union européenne, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui comptent parmi les parties prenantes de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, ont dit regretter le rétablissement des sanctions américaines et vouloir protéger les entreprises européennes qui font légitimement des affaires avec l'Iran. L'UE s'emploie à créer une entité spécifique, baptisée SPV (Special purpose vehicle) pour contourner le système financier américain et continuer à commercer avec l'Iran.



Huit bénéficiaires d'exemptions
Malgré cette perspective, de grandes sociétés européennes comme Total, Allianz et Siemens, PSA ou A.P. Moller-Maersk, ont d'ores et déjà interrompu ou réduit leurs activités en Iran pour éviter de tomber elles-mêmes sous le coup des sanctions américaines. Pour le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Kazem Sajjadpour, le SPV est "un mécanisme intéressant, mais qui manque de rapidité et d'efficacité". Les petites et moyennes entreprises européennes sont toujours actives en Iran, "sans faire de bruit", et les Etats européens cherchent à les aider à continuer d'opérer, a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a estimé sur Twitter que le président américain finirait par respecter l'Iran. "Les prédécesseurs du président Trump ont eux aussi entamé leur diplomatie iranienne par des bravades du même type; mais ils ont fini par accepter et respecter la réalité de l'Iran, à mesure qu'ils acquéraient l'expérience du pouvoir".

Huit pays, dont la Chine, disposent d'une exemption temporaire et peuvent continuer à acheter du brut iranien. Ainsi la Chine pourra-t-elle importer 360.000 barils par jour (bpj) pendant 180 jours, ont déclaré mardi deux sources au fait du dossier.

Le chef de la diplomate russe, Sergueï Lavrov, a estimé mardi que les sanctions américaines contre Téhéran n'étaient pas légitimes. Faisant, à Madrid, la première déclaration officielle de Moscou à ce sujet depuis l'entrée en vigueur des sanctions, il a déclaré que Washington avait recours à des "méthodes inacceptables" pour presser les opérateurs du système financier international de couper les liens avec les banques iraniennes.

La Turquie, elle, a déclaré mardi par la voix de son président, Recep Tayyip Erdogan, qu'elle n'appliquerait pas les sanctions rétablies par les Etats-Unis contre l'Iran car elle ne veut pas vivre dans un monde "impérialiste".

La Chine et la Turquie font partie des huit pays bénéficiant d'exemptions temporaires, tout comme l'Inde, la Corée du Sud, la Grèce, l'Italie, le Japon et Taïwan.



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Repère

Pétrole et banques visés par les sanctions américaines contre l’Iran


Les autorités iraniennes ont déclaré mardi qu'elles parvenaient jusqu'à présent à vendre autant de pétrole que nécessaire malgré les nouvelles sanctions américaines, mais elles ont demandé à l'Europe de s'impliquer davantage pour protéger l'Iran des pressions de Washington. Les Etats-Unis ont rétabli lundi, dans la foulée de leur retrait en mai de l'Accord de Vienne (2015)...

commentaires (3)

La première puissance du monde sont les USA et tous les pays suivront même. La Turquie

Eleni Caridopoulou

18 h 45, le 03 décembre 2018

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Commentaires (3)

  • La première puissance du monde sont les USA et tous les pays suivront même. La Turquie

    Eleni Caridopoulou

    18 h 45, le 03 décembre 2018

  • LES SANCTIONS VONT ETRE APPLIQUEES PAR TOUT LE MONDE MALGRE LES PAROLES VIDES DE CERTAINS... ILS N,ONT PAS LE CHOIX SINON ILS SOUFFRIRONT AVEC...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 06, le 07 novembre 2018

  • La Turquie, elle, a déclaré mardi par la voix de son président, Recep Tayyip Erdogan, qu'elle n'appliquerait pas les sanctions rétablies par les Etats-Unis contre l'Iran car elle ne veut pas vivre dans un monde "impérialiste". VOILA UN HOMME LIBRE DE SES DECISIONS , LES AUTRES DEVRAIENT EN PRENDRE DE LA GRAINE . Ces sanctions ont déjà fait pschittttttt ....

    FRIK-A-FRAK

    12 h 57, le 07 novembre 2018

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