Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Formation du gouvernement : dernière ligne droite après la rencontre FL-CPL

Selon des informations non confirmées par Baabda ou par la Maison du Centre, Hariri se serait entretenu dans l'après-midi avec Aoun, loin des médias.

Le ministre FL sortant de l'Information, Melhem Riachi (g), en compagnie du député CPL Ibrahim Kanaan, le 17 octobre 2018 à Sin el-Fil. Photo ANI

La formation du gouvernement du Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, semblait emprunter mercredi soir sa dernière ligne droite, après une série de rencontres entre formations politiques, notamment les Forces libanaises de Samir Geagea et le Courant patriotique libre de Gebran Bassil.

Ce dernier s'est entretenu à 18h30 avec le ministre sortant de l'Information Melhem Riachi, affilié aux FL,  en présence du député CPL, Ibrahim Kanaan, au siège du CPL à Sin el-Fil.

"La réconciliation interchrétienne est une ligne rouge. (…) Les divergences politiques ne doivent pas se traduire en disputes, dans la rue ou sur les réseaux sociaux de manière violente", a mis en garde M. Riachi, lors d'un point de presse à l'issue de la réunion. "La réconciliation est sacrée, et nous le répétons aujourd’hui, aux noms de Samir Geagea, Gebran Bassil et du président Michel Aoun. Les divergences de point de vue ne mèneront pas à un différend entre les FL et le CPL", a insisté Melhem Riachi.

"La réconciliation est stratégique, elle n’est pas saisonnière. Oui, le ton est monté dans les déclarations politiques, mais l’expérience que nous partageons nous a menés à nouveau vers le dialogue", a pour sa part affirmé Ibrahim Kanaan. "Si Dieu le veut, dans les prochains jours, nous aurons de bonnes nouvelles. Ce qui nous importe est un gouvernement productif, pas un gouvernement de barricades. Nous voulons le succès du mandat Aoun, car c’est le mandat de tous les Libanais", a-t-il conclu.

Interrogé sur l'attribution du portefeuille du ministère de la Justice, Ibrahim Kanaan a affirmé que le sujet n’a pas été abordé. "Ce portefeuille n’est l’apanage de personne", a-t-il ajouté.


(Lire aussi : Dernière ligne droite vers la formation du cabinet ?)


MM. Riachi et Kanaan avaient été les chevilles ouvrières de l'accord de Meerab, signé en 2016 entre les deux partis chrétiens, qui avait notamment permis à Michel Aoun d'accéder à la présidence de la République grâce au soutien des FL.


"Des réponses dans les 48h"

Après sa réunion avec M. Bassil, M. Riachi a été reçu à la Maison du Centre par Saad Hariri, afin de discuter de la formation du gouvernement.

"Il n'y a pas de nœud FL, mais certains sont complexés par les FL. Aujourd'hui était une journée positive. Nous avons beaucoup offert pour la formation du gouvernement, et nous espérons qu'on nous offrira en retour un minimum en tant que Forces libanaises", a dit M. Riachi, dans des propos rapportés par la chaîne MTV. "J'ai transmis à M. Hariri une lettre de la part de M. Geagea, et j'ai informé le Premier ministre désigné de mes entretiens avec Gebran Bassil, et nous attendons des réponses concernant la composition du prochain gouvernement dans les 48h", a ajouté M. Riachi, selon la chaîne LBCI. Selon celle-ci, les FL doivent décider après cette rencontre s'ils participent ou non au prochain gouvernement.

Les FL voudraient se voir attribuer le ministère de la Justice, aujourd'hui dirigé par Salim Jreissati, nommé par le chef de l’Etat, et affilié au CPL. Des informations avaient évoqué mardi l’éventualité que le président de la République octroie ce ministère aux FL, mais une source du CPL a affirmé à L’Orient-Le Jour que la Justice restera entre les mains du parti aouniste. Selon des informations relayées mercredi par la LBCI, il a été acté que le ministère de la Justice reste dans le giron du président Aoun. Face à ce cas de figure, des sources informées indiquent que le CPL a présenté à M. Hariri une formule dans laquelle les FL seraient chargés des ministères de l’Éducation, des Affaires sociales et de la Culture, avec comme quatrième poste la vice-présidence du Conseil. Une formule que les FL rejettent, considérant avoir droit à des portefeuilles plus consistants.


Plus tôt dans la journée, la secrétaire générale des FL Chantal Sarkis avait indiqué que sa formation politique n'accepterait pas moins que quatre portefeuilles dans le prochain gouvernement, soulignant que le parti avait fait des concessions en acceptant de réduire sa part à quatre ministres et de ne pas obtenir de portefeuille régalien.

Toujours en cours de journée, Gebran Bassil s'est déclaré optimiste quant à une prochaine formation du gouvernement, laissant entendre que le blocage autour du ministère de la Justice était résolu, lors d'une conférence de presse conjointe avec son son homologue irakien, Ibrahim Jaafari, au ministère des Affaires étrangères. "J'espère que nous aurons un nouveau gouvernement rapidement", a déclaré M. Bassil. "Nous sommes parvenus à une juste représentativité de tous grâce à des critères s'appliquant à tous. C'est ce qui permettra, sur décision du président de la République et du Premier ministre, au gouvernement d'être formé et nous pouvons dès à présent nous en féliciter", a-t-il ajouté. Selon des sources du CPL citées dans la journée par LBCI, M. Hariri, M. Bassil et le bloc parlementaire "Le Liban fort", dont le CPL est la principale composante, se sont accordés sur l'uniformité des critères numériques et la distribution des portefeuilles régaliens et essentiels.


(Lire aussi : Aoun : Macron souhaite, bien sûr, un gouvernement au Liban)


"L'optimisme est devenu réalité"

Dans la journée également, le président Aoun a exprimé l'espoir que le gouvernement soit rapidement formé "afin que le pays affronte les défis, principalement économiques, auquel il est confronté". Dans la même veine, le leader druze Walid Joumblatt a déclaré sur Twitter que la formation du nouveau cabinet était "plus que nécessaire car la situation économique est plus importante que tout".

Mardi soir, le président de la Chambre des députés, Nabih Berry, qui se trouve jusqu'à vendredi à Genève dans le cadre de la 139e session de l’Union parlementaire internationale, avait déclaré que la formation du gouvernement n'était pas achevée. "Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle avance et que sa naissance est proche", a-t-il ajouté.

"La naissance du gouvernement est devenue inévitable, et le processus de formation est à feu vif", a de son côté déclaré depuis l’Egypte le mufti de la République, Abdellatif Deriane, avant de se rendre en Arabie saoudite. "Attendre quelques heures ou quelques jours n'est pas important. L'optimisme est devenu réalité en ce qui concerne la naissance du cabinet", a-t-il ajouté.

Selon des informations de la chaîne LBCI en soirée, M. Hariri s'est rendu cet après-midi au palais de Baabda où il s'est entretenu, loin des médias, avec le président Aoun, en présence de M. Bassil. Des sources au sein du palais présidentiel n'ont ni confirmé ni démenti ces informations, toujours selon la LBCI. Des sources au sein de la Maison du Centre ont, ellesaffirmé "ne pas être au courant d'une telle rencontre".

Ces deux derniers jours, le Premier ministre désigné a multiplié les entretiens avec les représentants de plusieurs partis, dont les Forces libanaises et le Courant patriotique libre, que dirige M. Bassil, qui se disputent la représentation chrétienne au sein du futur gouvernement. De son côté, le chef de l’Etat avait tour à tour reçu Walid Joumblatt et son principal rival sur la scène druze, Talal Arslane, afin de débloquer le nœud druze. Selon des sources du CPL citées par LBCI, ce problème a été "résolu de manière définitive".


Lire aussi

Gouvernement : le temps des manœuvres est révolu

L’attitude de Bassil rapproche le Hezbollah des FL, selon une source parlementaire

À quoi servira la rencontre entre Aoun et Hariri cette semaine ?

Gouvernement : une source ministérielle dénonce « une course à l’abîme »

Gouvernement : malgré le climat d’optimisme, le nœud druze reste inextricable

La formation du gouvernement du Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, semblait emprunter mercredi soir sa dernière ligne droite, après une série de rencontres entre formations politiques, notamment les Forces libanaises de Samir Geagea et le Courant patriotique libre de Gebran Bassil.Ce dernier s'est entretenu à 18h30 avec le ministre sortant de l'Information Melhem Riachi,...

commentaires (6)

Excellente nouvelle!! Un nouveau gouvernement pour bientôt!! Bien sûr, marasme, mauvaise gestion, inflation des emplois du gouvernement, immigration des jeunes à gogo, iran-syrie-israel et compagnie sur notre dos, déchets en trop et absence d'électricité... etc. Toutes ces choses, et encore pire, resterons, et potentiellement vont empirer, juste pour assurer notre divertissement optimale!!! Èl chou! Èl ligne droite...

Wlek Sanferlou

00 h 02, le 18 octobre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Excellente nouvelle!! Un nouveau gouvernement pour bientôt!! Bien sûr, marasme, mauvaise gestion, inflation des emplois du gouvernement, immigration des jeunes à gogo, iran-syrie-israel et compagnie sur notre dos, déchets en trop et absence d'électricité... etc. Toutes ces choses, et encore pire, resterons, et potentiellement vont empirer, juste pour assurer notre divertissement optimale!!! Èl chou! Èl ligne droite...

    Wlek Sanferlou

    00 h 02, le 18 octobre 2018

  • Allez, la photo de famille avant lundi prochain ce sera souhaitable. Il va y avoir du travail sur la planche ....

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 00, le 18 octobre 2018

  • La formation du gouvernement, cela concerne le chef de l'Etat et le chef du Gouvernement exclusivement. Aucune autre partie n'a le droit d'y mettre son nez. Qui a permis à Gébran Bassil ministre des AE, de faire la mouche du coche depuis 5 mois à la cadence de 5 déclarations par jours dans cette République bananière sans bananes ?

    Un Libanais

    15 h 42, le 17 octobre 2018

  • PRIERE LIRE GRACE A DES CRITERES ETC... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 30, le 17 octobre 2018

  • Donc, chez nous, c'est le ministre des affaires étranges qui décide tout ? Le Liban continue de se diriger vers une dictature dans toute sa splendeur ! Question : à quoi sert notre premier ministre Saad Hariri soi-disant "désigné" par le chef de l'Etat, et à quoi cela sert-il d'avoir un président de la République Libanaise ? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 18, le 17 octobre 2018

  • GRACE A DES CRITES S,APPLIQUANT A TOUS... SE RIT-IL DES LIBANAIS OU DE SOI-MEME ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 05, le 17 octobre 2018

Retour en haut