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Liban - Éclairage

Gouvernement : le temps des manœuvres est révolu


Le ministre de l’Information Melhem Riachi a fait preuve de son optimisme, après sa rencontre avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, le 15 octobre 2018. Photo d'archives Dalati et Nohra.

Revenant à la charge, malgré toutes les leçons de prudence de l’été, des observateurs avertis de la scène politique prévoient que le nouveau gouvernement verra le jour avant le 31 octobre, date de l’élection de Michel Aoun à la présidence de la République. Et à ceux qui relèvent que la guerre verbale entre le CPL et les Forces libanaises est à son paroxysme, ces observateurs assurent que c’est là un argument supplémentaire pour que le processus de formation du gouvernement soit accéléré, et non un obstacle supplémentaire devant ce processus.

Pour ces observateurs, le temps des manœuvres est révolu, et celui des choses sérieuses a commencé, sur la base d’un compromis prévoyant trois blocs ministériels de dix ministres chaque : CPL (3 au président et 7 au CPL) ; Futur et Forces libanaises (6 Futur plus 4 FL) et enfin tandem chiite (6), plus PSP (2), plus Marada (1), dix portefeuilles aussi. Sachant que le troisième ministre druze sera une personnalité respectée de tous et en bons termes avec tous.

Du côté des FL, on assurait encore en cours de journée que nulle formule acceptable ne leur avait encore été soumise, avant que le ministre de l’Information Melhem Riachi ne fasse preuve en soirée de son optimisme, après sa rencontre avec le Premier ministre désigné.

Ce développement a confirmé les observateurs dans leur optimisme. Le cap de la physionomie du gouvernement a été franchi, on en est désormais à la finalisation de l’attribution des différents portefeuilles aux différentes forces politiques et à la nomination des ministres. Les forces en présence auraient choisi dans ce domaine, pour la plupart, de nommer des personnalités ayant réussi dans le secteur privé et susceptibles de rassurer l’opinion et les investisseurs potentiels.


(Lire aussi : Aoun : Macron souhaite, bien sûr, un gouvernement au Liban)


Selon des sources politiques fiables, les raisons du retard mis à la formation du nouveau gouvernement s’expliquent par les divergences apparues sur l’interprétation des résultats des élections législatives de mai dernier, le camp du 8 Mars estimant que ces élections ont rompu en leur faveur l’équilibre politique antérieur. Toutefois, certains ont contesté cette façon de voir, invoquant une analyse du chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, parlant de « majorité mobile ».

L’autre cause admise du retard dans la formation du gouvernement tient au fait que le prochain cabinet, telles que les choses se présentent, resterait en place jusqu’à la fin du mandat présidentiel.

Mais, même avec ces motifs sérieux invoqués, on s’obstine à faire souffler, à partir de la banlieue sud, un petit vent d’optimisme en direction du palais présidentiel. Selon des sources informées, on s’attend même à ce qu’un responsable du Hezbollah soit reçu aujourd’hui à Baabda.

Pour en revenir à la distribution des portefeuilles, des tractations secrètes se poursuivent pour éliminer certains obstacles qui la perturbent. Ainsi, un veto est posé par des puissances occidentales à l’attribution du ministère de la Santé au Hezbollah, ce qui pourrait priver le Liban de certaines aides internationales, si ce ministère était quand même attribué au parti pro-iranien ; une parade à cette éventualité est aujourd’hui à l’étude. Par ailleurs, tous les partis représentatifs de l’électorat chrétien, CPL, FL et Marada, convoitent le ministère des Travaux publics, aujourd’hui attribué à un ministre proche des Marada. Si ce portefeuille ministériel devait être enlevé à ce parti, c’est le ministère de l’Énergie, lui aussi convoité, qu’il réclamerait.

Des cercles politiques redoutent en fait que de nouveaux problèmes se fassent jour après la formation d’un nouveau gouvernement, avec l’apparition de profondes divergences de points de vue entre les ministres, notamment sur les dossiers de l’électricité ou des réformes réclamées par la société civile et les pays donateurs, ce qui compromettrait dans quelques mois l’élan positif escompté de la formation du gouvernement.

Alors, attendre encore ?


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Revenant à la charge, malgré toutes les leçons de prudence de l’été, des observateurs avertis de la scène politique prévoient que le nouveau gouvernement verra le jour avant le 31 octobre, date de l’élection de Michel Aoun à la présidence de la République. Et à ceux qui relèvent que la guerre verbale entre le CPL et les Forces libanaises est à son paroxysme, ces observateurs...

commentaires (3)

C'est devenu coutumier ces retards au point où il faudrait même les inscrire dans la constitution.

FRIK-A-FRAK

11 h 42, le 16 octobre 2018

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Commentaires (3)

  • C'est devenu coutumier ces retards au point où il faudrait même les inscrire dans la constitution.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 42, le 16 octobre 2018

  • Seul un gouvernement de technocrates pourrait éventuellement sortir le pays du goufre dans lequel on l'a jeté.

    Remy Martin

    09 h 28, le 16 octobre 2018

  • ESPERONS AU NOM DU BEAU-PERE DU GENDRE ET DU SAINT HARIRI... AMEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 51, le 16 octobre 2018

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