En réaction aux accusations lancées jeudi dernier à l’Assemblée générale ordinaire de l’ONU par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre le Hezbollah qui, selon lui, cacherait des missiles dans des sites secrets avoisinant l’aéroport de Beyrouth, le ministre sortant des Affaires étrangères Gebran Bassil s’est rendu hier avec des ambassadeurs accrédités au Liban pour visiter ces sites et leur prouver, a-t-il dit, que les propos de M. Netanyahu ne sont que mensonges.
« La meilleure réponse aux allégations de Benjamin Netanyahu, selon lesquelles ces sites abritent des missiles, est que les médias mondiaux ont pu voir lesdits sites », a déclaré M. Bassil au club sportif d’al-Ahed, à Ouzaï, un des emplacements pointés du doigt par le Premier ministre israélien. Celui-ci avait affirmé que le club al-Ahed est le siège principal des missiles guidés détenus par le Hezbollah. « Ce club sportif est accessible à tous, et chaque personne munie d’un sens critique peut vérifier si oui ou non des missiles y sont fabriqués », a ajouté le ministre sortant des AE.
M. Bassil était toutefois accompagné d’un nombre réduit d’ambassadeurs, en comparaison avec le nombre de chefs de missions diplomatiques accrédités au Liban qu’il avait conviés dimanche à effectuer cette tournée. À une question d’un journaliste sur la raison de l’absence de l’ambassadrice des États-Unis, Elizabeth Richard, M. Bassil a affirmé qu’« elle se trouve à l’étranger ».
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Avec les ambassadeurs présents, M. Bassil s’est également rendu au Lebanon Golf Club, situé aussi dans la région de l’aéroport et suspecté aussi par Israël de constituer une cache d’armes secrète pour le Hezbollah. « Ce site n’abrite aucun missile et se trouve sous le contrôle de l’armée libanaise », a assuré M. Bassil. Parmi les représentants des grandes puissances, seul l'ambassadeur russe se serait rendu sur place. Et le ministre sortant des AE de lancer à l’adresse des ambassadeurs présents : « Vous ne pouvez accepter les propos mensongers qui ont été émis à la tribune des Nations unies et utilisés pour justifier une attaque contre le Liban. À travers les États du monde, il faut que vous mettiez fin au terrorisme d’État et que vous n’admettiez pas que les Nations unies comptent parmi leurs membres des États qui pratiquent des exactions », a-t-il ajouté. Accusant Israël de « ne pas respecter l’ONU et ses résolutions », il a affirmé que « le Liban, pour sa part, se conforme au droit international et rejette le principe de la distanciation lorsqu’il s’agit de défendre sa terre et son peuple ».
La dernière étape a eu lieu dans une ancienne usine, située à proximité du club al-Ahed et suspectée également d’abriter des missiles guidés.
Au terme de la tournée, M. Bassil s’est adressé aux journalistes, leur faisant « témoigner que les propos d’Israël sur ces emplacements sont dénués de tout fondement ». « L’aéroport de Beyrouth est un aéroport pour la paix, et non un site d’attaques terroristes », a-t-il déclaré, avant de conclure : « Pays de vivre-ensemble et de dialogue, le Liban veut la paix, mais d’autres parties ne veulent utiliser que le langage des crimes et de la violence. »
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Réunion avec la ministre autrichienne des AE
M. Bassil s’était auparavant entretenu avec son homologue autrichienne, Karin Kneissl, de passage au Liban, avec laquelle il a tenu une conférence de presse portant notamment sur le dossier des déplacés syriens. « Nous voulons travailler avec l’Autriche et l’Union européenne pour trouver les formules permettant un retour rapide et sûr des déplacés syriens parce que leur place est en Syrie », a affirmé le ministre sortant des AE, indiquant que « de cette manière, la Syrie se stabilisera et préservera son tissu social ». « Nous partageons avec l’Autriche beaucoup d’idées sur les mécanismes de retour et les moyens de changer les politiques internationales à ce sujet, notamment travailler avec la communauté internationale et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à assurer le retour de déplacés qui se sont rendus au Liban pour des raisons sécuritaires et non politiques. » « Nous rejetons le mot “volontaire” pour qualifier le retour parce qu’il est à craindre que la crise prenne fin en Syrie sans que certains veuillent retourner dans leur pays. »
Mme Kneissl a de son côté appelé à « donner une priorité à la question des déplacés et changer les politiques de solution », prônant « l’amélioration de la situation économique en Syrie et la reconstruction ».
Les discussions entre les deux responsables ont porté par ailleurs sur les relations bilatérales et la participation de l’Autriche à la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul), ainsi que sur la cause palestinienne.
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commentaires (5)
C'est une absurdité d'avoir fait ce déplacement. Ce criminel qui accuse devrait se déplacer par lui même ou envoyer ses poltrons vérifier. ON A PAS À LE RASSURER DE QUOI QUE SE SOIT . VOUS VOULEZ LA VÉRITÉ ? Le mec et sa politique du crime font dans leur froque , grave .
FRIK-A-FRAK
13 h 54, le 02 octobre 2018