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Liban - Éducation

Les élèves du Grand Lycée de Beyrouth reprennent le chemin de l’école

Entre les comités de parents d’élèves des établissements relevant de la MLF et l’institution, le réchauffement des relations se fait attendre.

Les cours ont repris normalement hier, lundi 28 mai, au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth et au Lycée franco-libanais de Nabatiyé-Habbouche, après une décision des comités d’enseignants de mettre fin au mouvement de grève lancé le 28 avril dernier. Photo tirée de la page Facebook du Grand Lycée franco-libanais d’Achrafieh

Les cours ont repris normalement hier, lundi 28 mai, au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth et au Lycée franco-libanais de Nabatiyé-Habbouche, après une décision des comités d’enseignants de mettre fin au mouvement de grève lancé le 28 avril dernier. Une grève qui aura privé d’école près de 4 400 élèves pour une bonne dizaine de jours. Compte tenu que les autres établissements de la MLF, le Lycée franco-libanais Alphonse de Lamartine de Tripoli, le Lycée franco-libanais de Verdun et le Lycée franco-libanais de Nahr Ibrahim, ont repris les cours le 18 mai, après six jours de grève. Cette décision, prise par les enseignants jeudi dernier, montre qu’ils sont aujourd’hui assurés d’obtenir leurs droits, rubis sur l’ongle, et plus spécifiquement l’application de la loi 46 sur la grille des salaires dans son intégralité.

« Nous avons reçu, jeudi 24 mai, trois communiqués, de la Mission laïque française, du proviseur du GLFL (Brice Lethier) et du comité de parents d’élèves, nous assurant que notre dû nous serait payé, y compris ce qui a été défalqué de nos salaires », affirme à L’Orient-Le Jour la présidente du comité des enseignants du GLFL, Ghada Fahd Rached. En réponse à ces promesses, le comité des enseignants a aussitôt annoncé à la direction de l’établissement d’Achrafieh sa décision de reprendre les cours lundi (hier). Une reprise partielle certes, dans l’attente que se terminent les épreuves du bac français qui se déroulent dans les lycées de la MLF notamment.

Une relative détente
Pour les élèves, la vie reprend donc son cours normal. Quant au différend lié au budget annuel (et plus particulièrement à l’inventaire des biens) qui a profondément entaché les relations entre les comités de parents d’élèves, d’une part, et la MLF et les directions d’établissement, d’autre part, il n’est pas encore totalement résolu. Mais les choses semblent se diriger vers une détente. Une détente amorcée par la création récente par le gouvernement de conseils d’arbitrages éducatifs, dans les mohafazats qui en étaient privées, mais aussi par la médiation initiée par le ministre de la Justice, Salim Jreissati, qui a demandé aux enseignants de rester à l’écart de ce conflit, tout en s’engageant à faire respecter leurs droits. Et ce même si pour l’instant le dialogue n’est pas encore franchement rétabli entre les deux parties, s’il se limite à des échanges de communiqués peu amènes ou s’il se fait par le biais d’avocats.

Le comité de parents d’élèves du GLFL a en effet reconnu dans un communiqué, publié sur son blog, avoir demandé au juge des référés « un dégel partiel de l’augmentation prévue dans le budget 2017-2018 ». Il n’annule donc pas son recours auprès de ce juge, dont la décision n’est que provisoire, mais l’atténue, dirions-nous, pour permettre aux enseignants de percevoir leurs salaires sur base de la nouvelle grille des salaires, toujours sans les six échelons. En revanche, les modalités d’application de ces échelons exceptionnels devraient rapidement « faire l’objet de discussions ». Sans compter que c’est auprès du Conseil d’arbitrage, chargé de résoudre les litiges entre établissements scolaires et parents d’élèves, que l’action du comité de parents se tournera, « pour son action relative à la validation du budget 2017-2018 ».


(Lire aussi : Grand Lycée de Beyrouth : Lorsque la MLF et l’ambassade de France entrent en scène...)


La méfiance des instituteurs de Nahr Ibrahim
Cette situation d’entre-deux n’est pas pour plaire aux enseignants du Lycée franco-libanais de Nahr Ibrahim qui, pour leur part, n’ont pas reçu la moindre assurance écrite, mais juste des promesses orales que leurs droits seraient respectés. Or des promesses orales, ils en ont fait les frais en 2012. C’est ce que révèle à L’OLJ le président du comité des enseignants de ce lycée, Sami Élias. « Nous n’avons jamais obtenu l’avance sur la vie chère qu’ont obtenue les autres enseignants des lycées de la MLF. En 2012, nous nous étions contentés d’une promesse orale. Nos droits ont été bafoués. Nous ne sommes pas disposés à en faire de même aujourd’hui. D’où notre grande méfiance. »

Même s’ils ont suspendu leur grève dès le 18 mai suite aux promesses du ministre Jreissati, les enseignants du Lycée de Nahr Ibrahim attendent aujourd’hui de pied ferme la finalisation de l’accord entre le comité de parents d’élèves et la direction de l’établissement, comme une reconnaissance de leur droit à l’échelle des salaires. « Si cet accord n’était pas signé, nous pourrions de nouveau recourir à la grève », met en garde M. Élias. Dans ce cadre, le comité des parents de ce même établissement a réuni les parents d’élèves, hier en fin d’après-midi, pour les informer de l’avancée des choses. On devait toutefois apprendre en fin de soirée qu’il n’y a pas eu d’accord entre le comité des parents et la direction. Une menace d’arrêt des négociations plane à nouveau, au cas où les enseignants devraient reprendre leur mouvement de grève.

Cette semaine pourrait fort bien être décisive. Les tribunaux chargés de se prononcer sur les litiges devraient mener à bien leur tâche. « Des audiences sont prévues cette semaine », confie à L’OLJ une source proche du dossier. L’objectif étant, pour la MLF, de pousser les comités de parents d’élèves des cinq établissements à retirer leurs plaintes auprès du juge des référés et « de permettre aux conseils arbitraux éducatifs de régler le contentieux, conformément à la loi 515 ». Preuve en est la lettre adressée aux parents d’élèves par le directeur général de la MLF et par le proviseur du GLFL, Jean-Christophe Deberre et Brice Lethier, dénonçant la poursuite par le comité des parents « de l’instance devant le juge des référés », « alors qu’il reconnaît que le tribunal arbitral éducatif de Beyrouth a été constitué, et que l’arbitrage sur le budget contesté pourra lui être transféré ».



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Les cours ont repris normalement hier, lundi 28 mai, au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth et au Lycée franco-libanais de Nabatiyé-Habbouche, après une décision des comités d’enseignants de mettre fin au mouvement de grève lancé le 28 avril dernier. Une grève qui aura privé d’école près de 4 400 élèves pour une bonne dizaine de jours. Compte tenu que les autres...

commentaires (4)

Enfin il faudra sauver le nid de la francophonie .

Antoine Sabbagha

18 h 14, le 29 mai 2018

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Commentaires (4)

  • Enfin il faudra sauver le nid de la francophonie .

    Antoine Sabbagha

    18 h 14, le 29 mai 2018

  • VOS ETUDES DEVRAIENT ETRE PRIORITAIRES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 14, le 29 mai 2018

  • Une bonne nouvelle et vive la francophonie

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 13, le 29 mai 2018

  • A la bonheur , le hezb libanais de la résistance a enfin décidé de lever le mouvement de grève. ..hahahahah.....

    FRIK-A-FRAK

    11 h 33, le 29 mai 2018

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