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Liban - Baabda

La réunion Aoun-Berry-Hariri : pas de retour à la troïka, mais priorité à la stabilité

La réunion qui doit se tenir aujourd’hui à 11 heures à Baabda entre les « trois présidents » pourrait être entamée par un tête-à-tête entre le président de la République, Michel Aoun, et le président de la Chambre, Nabih Berry, avant l’arrivée du Premier ministre, Saad Hariri. En effet, celui-ci devrait entre-temps prendre part à une cérémonie organisée par Ogero, à moins qu’il ne s’en excuse à la dernière minute pour se rendre directement au palais présidentiel. C’est ce que prévoient en tout cas les milieux de Baabda, cités par notre correspondante Hoda Chédid.
Ce serait une manière de lever l’ambiguïté sur la présence de Saad Hariri à cette réunion, entretenue par une déclaration de Nabih Berry au quotidien al-Akhbar dans son édition d’hier, où il affirme que « rien n’indique jusqu’à nouvel ordre une probabilité que Saad Hariri assiste à la réunion ».

Le reproche de M. Berry au Premier ministre, provoqué par la signature par ce dernier du décret d’ancienneté de la promotion 94, ne s’étant toujours pas dissipé, cette déclaration semble être une manière de le rappeler. Une manière aussi pour le chef du législatif de faire la distinction entre ses relations avec Michel Aoun, d’une part (qu’il dissocie du ministre Gebran Bassil), et avec Saad Hariri, d’autre part.


(Lire aussi : Passage obligé, l'édito de Michel Touma)


De la même manière que M. Berry s’en remet à Michel Aoun, en sa qualité de chef de l’État, pour faire contrepoids aux dérapages de Gebran Bassil, il estime que c’est au président de décider de convier ou non M. Hariri à la réunion. Des visiteurs de Aïn el-Tiné, interrogés par l’agence al-Markaziya sur la déclaration de Nabih Berry à la presse, ont affirmé hier que « c’est au chef de l’État de décider si le Premier ministre se joindra ou non à la réunion de demain (aujourd’hui), et c’est à lui de décider d’élargir ou non l’ordre du jour de la réunion ». Il reste qu’en soirée, des sources de Aïn el-Tiné ont indiqué « ne pas avoir de problème à ce que Saad Hariri prenne part à la réunion ».

On constatera que Nabih Berry préfère ne pas parler d’un partenariat tripartite sur les dossiers internes, et encore moins d’une « troïka » en bonne et due forme.
C’est dans ce contexte que les visiteurs de Aïn el-Tiné ont préféré hier esquiver la portée « réconciliatrice » de la réunion, en affirmant que le motif principal est d’unifier la position officielle face au durcissement de ton israélien, aussi bien sur le dossier des hydrocarbures offshore et l’exploitation du bloc 9 que sur les velléités israéliennes de construire un mur de séparation le long de la ligne bleue.
Ces deux dossiers étaient au cœur de la réunion tripartite mensuelle à Naqoura (voir par ailleurs).
Un rapport sur cette réunion devrait parvenir demain au chef de l’État, avant sa rencontre avec Nabih Berry et Saad Hariri.
Ce sera ensuite au chef de l’État de « décider ou non d’élargir l’ordre du jour de manière à y inclure les développements internes et externes », toujours selon les milieux de Aïn el-Tiné, qui faisaient ainsi référence aux querelles internes.


(Repère : La tension Aoun-Berry : les temps forts d’un conflit remontant à plusieurs années)


Selon notre informateur, en dépit des pointes berristes, la rencontre de Baabda devrait finalement pacifier les rapports entre les trois assises du pouvoir et placer cette « réconciliation » sous le signe du maintien de la stabilité interne, dans l’esprit de la rencontre de Hadeth, samedi dernier.
C’est à partir de là que serait évoqué éventuellement le dossier des hydrocarbures, à quelques jours de la cérémonie officielle de signature vendredi prochain des deux accords d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore pour les deux blocs 4 et 9, avec le consortium Total-ENI-Novatek. En outre, sera possiblement évoqué le vote du budget 2018 – présenté par les différentes parties comme gage essentiel pour l’obtention d’aides internationales, notamment à la veille de Paris 4. C’est dans ce cadre qu’il sera probablement décidé de reprendre les réunions du Conseil des ministres. Celui-ci pourrait se réunir jeudi, mais le lieu de sa tenue (Baabda ou le Grand Sérail) sera tributaire du résultat de la réunion d’aujourd’hui, plus précisément de ce que cette réunion nous dira sur l’état des rapports Berry-Hariri.


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La réunion qui doit se tenir aujourd’hui à 11 heures à Baabda entre les « trois présidents » pourrait être entamée par un tête-à-tête entre le président de la République, Michel Aoun, et le président de la Chambre, Nabih Berry, avant l’arrivée du Premier ministre, Saad Hariri. En effet, celui-ci devrait entre-temps prendre part à une cérémonie organisée par Ogero,...

commentaires (5)

Et bien entendu sous l'ombrelle de la resistance bien aimée .

FRIK-A-FRAK

13 h 49, le 06 février 2018

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Commentaires (5)

  • Et bien entendu sous l'ombrelle de la resistance bien aimée .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 49, le 06 février 2018

  • la stabilite est affaire de hezb, seulement de hezb, ts les autres n'ont qu'a se plier aux "aleas" y relatifs- meme a leur honneur defendant . la troika que l'on veut nier est bien presente depuis belle lurette, petitte difference : elle est assujettie justement a ces memes aleas cites ci-haut. seule "ombre" et "ombrage "- partout, chez PRESQUE tous,la mode est remercier aoun pour toute action, projet, quoique ce soit dont on attend la reussite - meme pas deja la ! ce qui finit par rappeler EL COMMANDANTE de cuba, et d'autres dirigeants plus proches de nous. et pourquoi pas !

    Gaby SIOUFI

    11 h 25, le 06 février 2018

  • Quand on voit que nos "responsables" passent leurs journées à tenir des réunions pour analyser les déclarations des autres et comment y répondre, comment peuvent-ils encore trouver le temps pour s'occuper des problèmes urgents de notre pays ? A chaque fois qu'une dispute éclate entre nos responsables politiques, le plus souvent d'ordre personnel ou communautaire, le système "palabres à la libanaise" se met en route du matin au soir. Cela nous prouve que ces illustres responsables réfléchissent et travaillent uniquement pour leurs intérêts personnels et communautaires, et que notre pays et le reste du peuple qui n'appartient pas à leurs partis, millices etc. n'ont aucune valeur pour eux, car ils ne savent même plus que nous existons ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 47, le 06 février 2018

  • " Il n'existe que deux sortes d'êtres capables de dire la vérité vous concernant : un ennemi en colère et un ami qui vous aime vraiment. " Antisthène

    FAKHOURI

    10 h 12, le 06 février 2018

  • UN PAYS CONDAMNE AUX COMPROMIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 32, le 06 février 2018

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