Le contribuable libanais peut dormir heureux : l’argent qu’il donne joyeusement, et qui sert à (grassement) payer les salaires de ses leaders politiques, est magnifiquement utilisé.
Cela est une sinistre plaisanterie. Parce que les Libanais payent la classe politique qui défait systématiquement leur pays pour, pratiquement, regarder. Ou dynamiter. Ou altérer.
Où étaient les ministres de la Défense et de l’Intérieur lorsque tous les ingrédients d’une néoguerre civile étaient réunis, à Sin el-Fil, à Hadeth et ailleurs, avec les miliciens d’Amal dans les rues, kalachnikovs à la main – où étaient l’armée et les Forces de sécurité intérieure ? Que vont faire le président de la République et le président de la Chambre demain mardi à part montrer qu’ils essayent d’éteindre des feux qu’ils ont eux-mêmes (ou par gendre interposé…) allumés ? Que font-ils tous, à part remercier en silence et en secret un ministre israélien fondamentalement fasciste, Avigdor Lieberman lui-même, de leur avoir servi de prétexte pour, prétendument, se réconcilier ? Que fait le ministre de la Justice pendant que les journalistes, les blogueurs, les artistes, les humoristes ou les utilisateurs des réseaux sociaux qui ont quelque chose à dire et à partager se font harponner et humilier par un appareil judiciaire férocement déterminé à les bâillonner ? Que font exactement les autres ministres? Que font les députés, dans leur quasi-totalité, à part utiliser l’argent que les Libanais leur donnent pour autoproroger leurs mandats, se contentant de légiférer intelligemment et efficacement une fois chaque année bissextile – et encore ?
La campagne électorale est lancée. Les livres libanaises et les dollars des contribuables financent désormais de merveilleuses, et foncièrement vaines, promesses. Celles du chef des Kataëb, principal pilier de l’opposition, ont fait le buzz ce week-end. Aussi populiste soit-il, et il l’était particulièrement : c’est de bonne guerre, le discours de Samy Gemayel était réussi. Il faut dire que la classe au pouvoir lui a infiniment facilité la tâche…
Reste cette virtuelle, cette ultra-utopique consolation : si, un jour, les présidents, ministres, députés et toute la clique au pouvoir depuis au moins quatre décennies se voyaient obligés de rembourser les Libanais pour escroquerie organisée, nous serons sans aucun doute les habitants de la Terre les plus riches.
a chanter KOULLOUNA , a chanter la gloire de aoun, nasrallah, Berri & en tt dernier hariri. C deja beaucoup et trop leur demander pas vrai ? OUF ! C fatigant lorsqu'on n'a que ca a faire.
11 h 50, le 06 février 2018