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Liban - Nouvelles mesures fiscales

Samy Gemayel « fier » de la « révolution des institutions contre la jungle »

« Le pouvoir politique a tenté d'amoindrir la plus grande victoire de l'armée », déplore le chef des Kataëb.

Samy Gemayel lors de sa conférence de presse, hier.

C'est avec un grand sourire de fierté et de soulagement que le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a accueilli hier les journalistes conviés à une rencontre au siège du parti, à Saïfi. Et pour cause : le Conseil constitutionnel (CC) a décidé hier de suspendre la loi instituant de nouvelles mesures fiscales afin de financer la grille des salaires adoptée par le Parlement en juillet dernier, en attendant la décision finale autour du recours en invalidation présenté mercredi par les Kataëb.

Si certains réduisent la décision du Conseil constitutionnel à une simple mesure temporaire, Samy Gemayel, lui, voit les choses sous un angle différent. Pour lui, il s'agit d'une « révolution des institutions contre la jungle » dont il se dit « fier ». « Pendant longtemps, nous avions pensé que la souveraineté de l'État était anéantie. Mais, aujourd'hui, nous avons parié sur les institutions étatiques, et celles-ci ont répondu favorablement et se sont révoltées contre les ententes politiques élargies, conclues dans les coulisses, au détriment du pays et de ses intérêts », estime le député du Metn.

Poursuivant sur cette ligne, Samy Gemayel se félicite d'avoir fait d'une pierre deux coups. « D'une part, nous avons pu faire barrage aux nouvelles mesures fiscales qui léseraient les gens – notamment les catégories aux revenus faibles – et d'autre part, nous avons rappelé aux gens la logique des institutions », précise-t-il, avant de poursuivre, sur un ton empreint d'optimisme : « Je ne vois pas pourquoi le CC pourrait renvoyer notre recours.

 

(Lire aussi : Grille des salaires : zoom sur les retombées de la suspension des taxes)

 

D'autant que les attendus sont clairs et portent sur des violations flagrantes à la Constitution. » Et d'expliquer : « Il y a une violation de la Constitution portant sur la manière de voter la loi, qui devrait se faire nommément (article 36 du texte constitutionnel), ainsi qu'une atteinte au principe d'égalité des Libanais devant les taxes et la justice socio-économique. » Allusion à la double taxation des professions libérales, en violation au préambule de la Constitution. Et Samy Gemayel de mettre l'accent sur la spécificité des taxes prévues par la loi, à l'encontre de l'article 83 de la Constitution, qui évoque les principes généraux de budget.

Si M. Gemayel est heureux d'avoir enregistré cette « victoire importante », il se dit « désolé de constater que certains députés convaincus des méfaits des nouvelles taxes ne se sont pas joints aux Kataëb dans leur nouvelle bataille, pour ne pas faire de mécontents ». « Comme si les relations personnelles entre hommes politiques étaient plus importantes que l'intérêt du pays », déplore-t-il.

Commentant un éventuel lien entre la décision du Conseil constitutionnel et la grogne des milieux judiciaires au lendemain de l'adoption de l'échelle des salaires, M. Gemayel estime « honteux » de penser que l'objectif du CC, avec cette décision, n'est que de rendre à la justice son prestige. Le problème se situe au niveau des taxes touchant le quotidien des citoyens, précise-t-il.

Pour ce qui est des accusations de « populisme » lancées récemment contre les Kataëb, certains voyant derrière leurs batailles à caractère social des motifs électoraux avant les législatives prévues en mai 2018, Samy Gemayel est catégorique : « Il y a des tentatives d'étouffer la seule voix libre qui fait face au pouvoir, et qui continue à gagner ses batailles, mais nous ne céderons pas. »

 

(Lire aussi : Grille des salaires : des ajustements à risques)

 

Le souci de la souveraineté
Si la situation socio-économique du pays est au centre des préoccupations de Samy Gemayel, les problèmes liés à la souveraineté du Liban ne l'inquiètent pas moins, à la lumière notamment du marché tripartite conclu entre le groupe État islamique, le Hezbollah et le régime syrien, pour évacuer les terroristes du groupe du territoire libanais.

Mais au-delà de l'accord en lui-même, le chef des Kataëb tire la sonnette d'alarme sur « deux dangers qu'encourt le pays : l'atteinte à la souveraineté et l'incompétence dans la gestion des affaires publiques. Il en veut pour preuve les erreurs commises par le pouvoir politique, qui a transformé les citoyens en un champ d'expérimentation de nouvelles politiques ».

Pour ce qui est de la souveraineté du Liban, Samy Gemayel stigmatise l'attitude de l'État libanais, « dans la mesure où il a cédé au Hezbollah le droit des Libanais à l'autodétermination ». Selon lui, « il s'agit d'un comportement contraire à toute éthique ». Se voulant encore plus clair, il déclare sans détour : « Le Hezbollah a mené des négociations en dehors des institutions. Mais la question est de savoir comment les instances officielles peuvent permettre de confier cette tâche à quelqu'un d'autre que l'armée, à l'heure où celle-ci mène les plus grandes batailles sur le terrain. » « L'institution militaire a enregistré sa plus grande victoire que le pouvoir a tenté d'amoindrir, en demandant l'arrêt des opérations militaires », souligne encore le chef des Kataëb.

Samy Gemayel assure sa détermination à préserver les principes souverainistes et mener la bataille des réformes, invitant les citoyens à saisir l'opportunité des législatives pour choisir le Liban qu'ils veulent.

 

 

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commentaires (2)

Quand une institution comme le conseil constitutionnel, qui garantie les libertés et la bonne applications des lois constitutionnelles du pays fait son travail en toute indépendance, cela nous démontre la bonne santé de la démocratie. Réjouissons nous tous!Nul n'est parfait. Il n' y a pas de démocratie parfaite dans le monde Pas plus que d'hommes parfaits....

Sarkis Serge Tateossian

16 h 18, le 01 septembre 2017

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Commentaires (2)

  • Quand une institution comme le conseil constitutionnel, qui garantie les libertés et la bonne applications des lois constitutionnelles du pays fait son travail en toute indépendance, cela nous démontre la bonne santé de la démocratie. Réjouissons nous tous!Nul n'est parfait. Il n' y a pas de démocratie parfaite dans le monde Pas plus que d'hommes parfaits....

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 18, le 01 septembre 2017

  • il est curieux que l'etat est absent s'agissant meme de sujets ou le hezb ne le force pas a se "taire", a se denfre,expliquer clairement(savent ils l'etre, clairs ?)en quoi les taxes ne sont que de peu de poids pour les classes pauvres ou moyennes. moi je suis de cet avis .ceux concernes ne rouspetent QUE pousses par les media/politiciennes ALORS PAR DIEU mssrs les ministres concernes,aussi bassil 1er, fenianos,cesar,yaacoub,raad,et j'en passe,vos apparitions/tweet quotidiens , ben abordez un sujet(SI vous meme comprenez ce a quoi vs avez agrees) autrement important pr le peuple libanais. QUI a autorise le hezb a negocier avec daech ? SI l'on en croit qqs media, ce serait avec l'accord du president aoun. SI C VRAI, qu'on disculpe nasrallah - Ce serait au moins honnete ( tt comme lui se veut honnete)

    Gaby SIOUFI

    09 h 36, le 01 septembre 2017

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