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À La Une - France

Attentat des Champs-Elysées: le parcours du tueur au cœur de l'enquête

Le procureur Molins a souligné que Karim Cheurfi "n'était pas fiché S"

Un homme allumant un cierge sur les Champs-Élysées, le 21 avril, au lendemain de l'attaque qui a coûté la vie à un policier sur cette avenue. Photo REUTERS/Charles Platiau

Au lendemain du meurtre d'un policier sur les Champs-Elysées à Paris, l'enquête s'est concentrée vendredi sur le parcours du tueur, un multirécidiviste, et son lien éventuel avec le groupe Etat islamique (EI).

L'attaque de jeudi soir, dans un contexte tendu avant le premier tour de l'élection présidentielle, a porté à 239 le nombre de morts dans des attentats jihadistes en France depuis 2015. Elle a suspendu la fin de la campagne présidentielle, que François Hollande a promis de sécuriser, à l'issue d'un Conseil de défense.
Plusieurs candidats ont annulé leurs déplacements.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a reproché à François Fillon (LR) et à Marine Le Pen (FN) d'avoir choisi "l'outrance et la division" dans leurs déclarations après l'attentat.
Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a adressé un "message de reconnaissance" aux forces de sécurité, louées comme "le rempart de la démocratie", alors que 50.000 policiers et gendarmes, ainsi que 7.000 militaires, seront mobilisés dimanche pour le scrutin. "Rien ne doit entraver" ce "rendez-vous démocratique", a souligné M. Cazeneuve.

François Hollande s'est rendu au chevet du policier le plus sérieusement atteint puis à la préfecture de police, après avoir présidé vendredi matin un Conseil de défense, promettant de sécuriser la présidentielle.
Plusieurs candidats ont annulé leurs déplacements prévus mais se sont exprimés sur le sujet. Le président américain Donald Trump a en tout cas estimé, dans un tweet, que l'attentat aurait "un gros effet sur l'élection présidentielle" car "le peuple français n'acceptera pas cela très longtemps".

Relâché par la justice

Jeudi soir, le tueur, arrivé en voiture sur les Champs-Elysées, s'est porté à hauteur d'un car de police stationné sur l'avenue. Il est descendu et a ouvert le feu avec un fusil d'assaut kalachnikov sur le véhicule, tuant sur le coup le policier de 37 ans assis au volant, de deux balles à la tête, a précisé vendredi à la presse le procureur de Paris, François Molins.
 
Il a ensuite contourné le car de police et tiré à plusieurs reprises sur des policiers en faction sur l'avenue, blessant grièvement un policier de 34 ans, dont les jours ne sont pas en danger, et légèrement un troisième policier de 31 ans, et une passante allemande touchée au pied par des éclats de balle.
 
Les investigations se concentrent sur la personnalité et les motivations de l'assaillant, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, aux lourds antécédents judiciaires (4 condamnations, deux passages en prison), selon des sources proches de l'enquête.
 
Le procureur Molins a souligné que Karim Cheurfi "n'était pas fiché S" (considéré comme une menace pour la surêté de l'Etat) et "n'avait pas présenté tout au long de sa période d'incarcération, donc pendant une période de quasiment 14 ans, (...) de signes de radicalisation ou de signes de prosélytisme".
 
Karim Cheurfi avait été arrêté le 23 février après avoir affirmé à un proche, en décembre, vouloir "tuer des policiers en représailles de ce qui se passait en Syrie", pris des contacts pour acheter des armes et acheté des couteaux commando, une mini-caméra et des masques sur internet.
Mais il avait été relâché le lendemain, la justice estimant ne pas disposer d'assez d'éléments, selon des sources proches de l'enquête. Une enquête antiterroriste avait néanmoins été ouverte en mars à son sujet.
 
Puis, en avril, il avait été convoqué par le juge d'application des peines de Meaux (Seine-et-Marne) car il avait effectué en janvier et février un voyage en Algérie - "pour s'y marier", selon lui - sans avertir la police, comme il en avait l'obligation. Lors de sa convocation, le juge n'avait toutefois pas révoqué son sursis avec mise à l'épreuve, a précisé François Molins.

 

 

'Comme s'il venait de Mars'
Né le 31 décembre 1977 à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), autre commune de la banlieue nord-est de Paris, Karim Cheurfi, qui semble avoir agi seul selon les premiers éléments de l'enquête, avait été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire, notamment sur un policier en Seine-et-Marne.
Son lien exact avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a rapidement revendiqué l'attaque jeudi soir, reste à établir.
Jeudi, un mot manuscrit défendant Daech a été retrouvé sur les lieux de l'attaque, avec un fusil à pompe, deux gros couteaux et un Coran.

Selon l'EI, l'attaque a été menée par un combattant du nom d'"Abu Yussef le Belge", une nationalité qui ne correspond pas à celle, française, de Karim Cheurfi.

Salim, un ami de la famille du tueur, l'a décrit à l'AFP comme un type qui "a un grain" et "a passé une bonne partie de sa vie en prison". Pour un voisin, qui dit le connaître depuis vingt ans, "ses actes, ses réactions, sa façon de marcher, son attitude étaient en décalage, comme s'il venait de Mars".

Les obsèques de Karim Cheurfi auront lieu mardi, a-t-on appris de source policière.

Plusieurs syndicats de police ont exprimé leur "émotion" et "leur colère". Alliance a appelé "les policiers, gendarmes et personnels administratifs" à se "rassembler au sein des services", massivement, lors de la prochaine cérémonie d'hommage national au policier tué.

Mardi, les autorités avaient annoncé avoir déjoué un nouvel attentat avec l'arrestation à Marseille de deux hommes soupçonnés de préparer au moins "une action violente", en pleine fin de campagne présidentielle.

 

(Lire aussi : Attentat de Paris : les candidats de droite et d'extrême droite pour un durcissement fort de la lutte antiterroriste)

 

 

 

 

 

 

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Au lendemain du meurtre d'un policier sur les Champs-Elysées à Paris, l'enquête s'est concentrée vendredi sur le parcours du tueur, un multirécidiviste, et son lien éventuel avec le groupe Etat islamique (EI).
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commentaires (4)

CHAQUE FOIS QUE LA FRANCE FAIT DES DECLARATIONS CONTRE ASSAD L,E.I. Y COMMET UN ATTENTAT... PURE COINCIDENCE ?

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 31, le 21 avril 2017

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Commentaires (4)

  • CHAQUE FOIS QUE LA FRANCE FAIT DES DECLARATIONS CONTRE ASSAD L,E.I. Y COMMET UN ATTENTAT... PURE COINCIDENCE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 31, le 21 avril 2017

  • PANIQUE CHEZ LES SOCIALOS hollandouillo macroniste , la droite va rafler la mise , on ira dire que c'est Poutine qui a organisé cet attentat lâche des wahabites pour faire passer Marine ou Fillion ... Vous allez voir .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 15, le 21 avril 2017

  • Voilà qu'un acte terroriste d'un djihadiste en plein Paris et qualifié vaguement par " une attaque à Paris" ...l'AFP (société d'état) désinforme !

    M.V.

    13 h 20, le 21 avril 2017

  • LE VERITABLE VISAGE DE LA COMPLAISANCE AVEC LES BACTERIES WAHABITES , QUALIFIEES DE COMBATTANTS DE LA LIBETE EST CELUI QU'ON VOIR AU CENTRE , ASSIS ET VOULANT DONNER L'IMPRESSION DE COMBATTRE CETTE IDEOLOGIE , POUR LAQUELLE IL A DECORE UN PRINCE OU UN ROI DE CETTE INFAME IDEOLOGIE . SON NOM : hollandouille président normal 1er .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 05, le 21 avril 2017

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