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À La Une - France

Présidentielle : le dernier round télévisé bouleversé par l'attentat de Paris

François Fillon et Marine Le Pen ont annulé leurs derniers déplacements de campagne prévus vendredi.

Les 11 candidats à la présidentielle française, jeudi soir, à l'issue du dernier événement télévisé les réunissant avant le premier tour de scrutin, dimanche. REUTERS/Martin Bureau/Pool

Le dernier round télévisé des onze candidats sur France 2 a été bousculé jeudi soir par l'attentat meurtrier  visant des policiers sur les Champs-Elysées, revendiqué par l'organisation Etat islamique, à trois jours d'un premier tour virant à un imprévisible "match à quatre".

A la suite de la fusillade dans laquelle un policier a été tué et deux policiers et une passante blessés, François Fillon et Marine Le Pen ont annulé leurs derniers déplacements de campagne prévus vendredi, et le candidat de droite en a demandé la suspension.

"Je considère que dans le contexte que nous vivons, il n'y a pas lieu de poursuivre ce soir et demain une campagne électorale, parce que nous devons d'abord manifester notre solidarité avec les policiers", a plaidé M. Fillon à la fin de l'émission de France 2, lorsque les onze candidats se sont retrouvés ensemble pour les conclusions, avec des condamnations unanimes.

"Je veux vous protéger, j'y suis prêt. Mais nous devons pas aujourd'hui céder à la peur", a appelé pour sa part Emmanuel Macron. "Nous ne devons en aucune façon donner le sentiment à nos assaillants que nous nous divisons, que nous cédons en quelque sorte à leur diktat. C'est ce qu'ils attendent. Et c'est leur piège", a dit celui qui a maintenu dans l'immédiat ses meetings vendredi à Rouen et Arras.

Pour Jean-Luc Mélenchon, "les criminels ne seront jamais impunis dans ce pays et leurs complices ne seront jamais oubliés", mais il ne faut "pas interrompre le processus de notre démocratie de manière à bien démontrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains".

Le candidat PS Benoît Hamon a, pour sa part, estimé auprès de l'AFP que "ce serait une grave erreur de tomber dans la peur et de mettre entre parenthèses le débat démocratique".

Quant à Marine Le Pen, elle a dit vouloir mettre en place "un plan d'attaque" contre "ce terrorisme islamiste". "C'est fini le laxisme, c'est fini la naïveté, on peut pas laisser à nos enfants un pays impuissant à les défendre", a lancé la candidate FN.

Saluant les forces de l'ordre "qui risquent chaque jour leur vie pour notre liberté", Nicolas Dupont-Aignan a estimé que "le meilleur hommage", c'était "que l'on puisse agir contre les barbares qui menacent notre survie". La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud a, quant à elle, qualifié "d'acte abject" cet attentat et exprimé sa "solidarité" avec les victimes tout en rejetant la responsabilité sur le gouvernement qu'elle accuse "d'alimenter le terrorisme".

 

(Dossier : Présidentielle française : programmes, portraits, enjeux... ce qu'il faut savoir)

 

Confusion
Peu après l'attaque survenue à 21H00, alors que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen étaient notamment déjà passés dans cette dernière émission politique avant le premier tour, les premières rumeurs de coups de feu sur la plus célèbre avenue de Paris apparaissaient sur les réseaux sociaux. Les journalistes David Pujadas et Léa Salamé continuaient d'interroger les candidats en tenant les téléspectateurs informés en direct des circonstances encore floues des conditions des tirs qui ont tué un policier et blessé un autre.


Emmanuel Macron a été le premier en mesure de réagir à l'antenne, à 22H15. "Cette menace, cet impondérable, fait partie du quotidien des prochaines années. Je veux témoigner toute ma solidarité à l'égard de nos forces de police et plus largement nos forces de l'ordre. Et je veux avoir une pensée pour la famille de la victime", a-t-il dit.
Les autres candidats déjà passés, comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, réagissaient sur les réseaux sociaux, alors que le Premier ministre Bernard Cazeneuve se rendait à l'Elysée retrouver le président Hollande, qui s'est exprimé en fin de soirée, affirmant que la piste de l'attaque est "d'ordre terroriste".


L'organisation Etat islamique, déjà derrière la plupart des attentats et tueries qui ont endeuillé la France depuis janvier 2015, a revendiqué la fusillade, attribué par son organe de propagande Amaq à "Abu Yussef le Belge".
La confusion dominait sur le plateau de France 2, comme lorsque le candidat Jean Lassalle évoquait vers 23H00 la mort du deuxième policier blessé, démentie par le ministère de l'Intérieur, ou quand M. Fillon a évoqué "d'autres violences en cours", elles aussi démenties par les autorités.


Dans une campagne à multiples rebondissements et au niveau de suspense inédit, l'émission était la dernière grande fenêtre médiatique avant l'échéance de dimanche.
Selon un sondage Harris Interactive publié jeudi soir, avec 24,5% (+0,5) d'intentions de vote, Emmanuel Macron a creusé l'écart avec Marine Le Pen (21%), en baisse d'un point en une semaine. Suivent juste derrière François Fillon, stable à 20%, et Jean-Luc Mélenchon, stable également à 19%.

 

 

Portraits

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Interviews

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