Rechercher
Rechercher

Culture - Focus

Laure Ghorayeb en vitrine...

Des dessins légers, nostalgiques, ironiques, tendres ou fripons... Photo Mansour Dib

Ceux qui la connaissent n'en seront pas étonnés. Laure Ghorayeb adore bousculer les conventions, balayer les poncifs, voire même jouer les vieilles dames indignes ! Cette artiste de 85 printemps, dont les œuvres trônent en bonne place dans les meilleures galeries, enchères et musées de la ville, n'hésite pas à descendre dans la rue. Pour y mettre son art à la portée de tous les passants. En vitrine, par exemple, en bordure d'un trottoir de Gemmayzé.

Celle qui a été longtemps la redoutable critique d'art du an-Nahar a, ainsi, répondu, avec enthousiasme, à la proposition de la curatrice Fadia Antar de présenter une exposition de son travail aux piétons de la rue Pasteur. Et pour cet événement spécifique elle s'est aussitôt attelée à la production d'inédits « dessins de poche ». À savoir, quelque 150 croquis à l'encre sur minitoiles de format carré (5 x 5 cm) déclinant saynètes (de rue, notamment), (auto)portraits, petites phrases (parfois tendres, d'autrefois assassines) en arabe ou en français...

À travers un tracé sinueux, délicat, parfois enfantin, Laure Ghorayeb a ainsi entrepris une réinterprétation ironique et ludique, relevée aussi d'un zeste d'audace et de grivoiserie, de la vie quotidienne beyrouthine. L'ensemble, qui forme une installation graphique, engage une sorte de dialogue avec le passant-spectateur. Et cela colle parfaitement à l'objectif des membres fondateurs de la Beirut Art Residency (BAR nichée au 3e étage du même immeuble), qui ont décidé de mettre ce petit espace vitré à la disposition d'artistes locaux afin qu'ils présentent, sans contraintes thématiques ou financières, leurs œuvres aux quidams. Démocratiser l'art, en le mettant à portée du regard de l'homme de la rue, mais aussi critiquer un certain snobisme du monde de l'art qui ne valorise que les grands formats, les coups d'éclats, le luxe et la valeur marchande des œuvres... L'esprit de cette initiative ne pouvait que s'accorder avec celui, frondeur, de Laure Ghorayeb. Laquelle, avec ses « dessins de poche », lance donc « un appel antagoniste à reconsidérer l'art en se basant sur le contenu et non sur un placement à l'échelle des institutions », signale sa curatrice.

Si vous passez par la rue Pasteur, jetez un œil sur la rangée de façades faisant face à la station de service Coral, vous y apercevrez, calfeutrée au rez-de-chaussée du numéro 373, la bien nommée Vitrine. Vous y découvrirez, au fil de vos passages, des artistes qui, comme Laure Ghorayeb, se plaisent à jouer l'interaction entre l'art et la rue. Sans pour autant faire de l'art de rue.

 

 

Lire aussi

Etel, Huguette et Laure, de l’autre côté du miroir

 

Pour mémoire

 

Laure Ghorayeb, sacrée nature

 

La mère, le fils et le saint alphabet

 

Ceux qui la connaissent n'en seront pas étonnés. Laure Ghorayeb adore bousculer les conventions, balayer les poncifs, voire même jouer les vieilles dames indignes ! Cette artiste de 85 printemps, dont les œuvres trônent en bonne place dans les meilleures galeries, enchères et musées de la ville, n'hésite pas à descendre dans la rue. Pour y mettre son art à la portée de tous les...

commentaires (2)

DES DESSEINS QUI ONT UNE AME ! BRAVO !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 54, le 10 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • DES DESSEINS QUI ONT UNE AME ! BRAVO !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 54, le 10 avril 2017

  • Audace et libération! Felicitation!

    Skamangas Stelios

    11 h 33, le 10 avril 2017

Retour en haut