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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

« Nous ne sommes pas des statistiques, mais des êtres humains »

620 Palestiniens et 29 Israéliens ont été tués en 15 jours du conflit.

Au nord de Gaza, un Palestinien emmène sa petite fille blessée à l’hôpital. L’offensive israélienne sur la bande de Gaza se poursuivait sans relâche hier alors que 77 % des Israéliens sont opposés à un cessez-le-feu dans la situation actuelle. Marco Longari/AFP

L'offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza se poursuivait sans relâche hier, malgré les 620 Palestiniens et 29 Israéliens tués en 15 jours du conflit.
Sur le terrain, les frappes israéliennes ne faiblissaient pas. Selon les secours palestiniens, le bilan a atteint 620 morts, soit une quarantaine de victimes de plus que lundi, un chiffre difficile à vérifier compte tenu du chaos régnant à Gaza où des corps de personnes décédées les jours précédents continuent d'être retrouvés dans les décombres en plus des dépouilles de Palestiniens tués hier. Parmi les nouvelles victimes, au moins neuf femmes ont été dénombrées, dont l'une enceinte, ainsi qu'une fillette de quatre ans. De plus, une école de l'Onu dans la bande de Gaza accueillant des personnes déplacées par le conflit a été frappée hier par des tirs israéliens, a annoncé l'Agence de l'Onu pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) sans faire état de victimes. Ce cinquième conflit à Gaza en moins de dix ans est le plus sanglant depuis 2009 et l'armée israélienne, qui est en deuil de 27 soldats, n'avait pas perdu autant d'hommes depuis la guerre de 2006 contre le Hezbollah.

 

(Lire aussi : Réseaux sociaux en temps de conflit : une arme à double tranchant)


« Nous ne sommes pas des statistiques, nous sommes des êtres humains »
De plus, après une visite en Égypte, médiateur traditionnel avec le Hamas, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a réclamé à Tel-Aviv l'arrêt des hostilités, debout à côté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Mon message aux Israéliens et aux Palestiniens est le même : Arrêtez de combattre, commencez à parler. Traitez à la racine les causes du conflit », a-t-il souligné. Les efforts diplomatiques doivent encore se poursuivre dans les prochains jours pour arracher une trêve. Ban Ki-moon doit venir à Jérusalem aujourd'hui, date à laquelle le secrétaire d'État américain, John Kerry, est attendu en Israël. Ce dernier était encore au Caire hier soir pour des consultations sur une trêve dans l'enclave palestinienne où s'entassent 1,8 million d'habitants. « La communauté internationale a failli à son obligation de protéger les civils en temps de guerre », a affirmé hier le représentant palestinien à l'Onu Ryad Mansour devant le Conseil de sécurité, en référence aux victimes de l'offensive israélienne à Gaza.

De plus, dans un discours empreint d'émotion, M. Mansour, qui portait un ruban noir à la boutonnière, a brandi des photos de blessés palestiniens à Gaza et égrené les noms d'une cinquantaine d'enfants palestiniens tués dans les bombardements israéliens. « Voici les visages de nos victimes, pour la plupart des enfants. Nous ne sommes pas des statistiques, nous sommes des êtres humains », a-t-il lancé, au bord des larmes. Il a appelé une nouvelle fois le Conseil à adopter une résolution « pour faire cesser cette agression, lever le blocus et fournir au peuple palestinien une protection internationale ». Intervenant juste après M. Mansour, le représentant adjoint israélien David Roet a affirmé qu'Israël « regrette profondément les pertes » civiles et cherche à les éviter. Mais il a accusé une nouvelle fois le Hamas de se servir de ces civils comme « boucliers humains ». « Nous n'avons pas choisi cette guerre, elle est notre dernier recours », a-t-il déclaré, en soulignant que le Hamas « avait lancé 12 000 missiles et roquettes depuis dix ans » sur Israël.

(Lire aussi : Kerry laisse filtrer son irritation contre Israël)

De son côté, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé hier que la riposte israélienne aux tirs de roquettes du Hamas à Gaza devait être « proportionnée » et estimé que le nombre de Palestiniens tués, plus de 620, était « quelque chose qu'on ne peut pas accepter ». Malgré toutes ses réactions, M. Netanyahu est resté sur ses positions, appelant la communauté internationale à considérer le Hamas comme le seul responsable du bain de sang : « La population de Gaza est la victime du régime brutal du Hamas. »

(Lire aussi : Les secouristes de Gaza, frères d'armes au milieu du chaos)

 

Finir le travail
De son côté, Israël adopte un discours jusqu'au-boutiste, disant vouloir terminer son opération militaire dans le territoire palestinien, mettre le Hamas à terre, avant un éventuel cessez-le-feu réclamé par la communauté internationale. « Dans un premier temps, il n'y aura pas de cessez-le-feu tant que nous n'avons pas terminé de détruire ces tunnels, un des objectifs de cette opération », a affirmé hier la ministre de la Justice Tzipi Livni, considérée comme la « colombe » du gouvernement de Benjamin Netanyahu. Israël a lancé son offensive terrestre avec comme mission affichée de neutraliser les tunnels du mouvement islamiste Hamas, « le Gaza sous Gaza », servant aussi bien à entreposer et déplacer l'arsenal des combattants qu'à mener des opérations commandos d'infiltration en territoire israélien. Le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, a estimé que l'armée avait « besoin de deux ou trois jours » pour y parvenir.

(Lire aussi : À Gaza, la réponse stratégique de l’Iran aux manœuvres israéliennes..., l'éclairage de Scarlett Haddad)

Sur le plan militaire, Israël, qui affirmait au début de ses opérations militaires le 8 juillet s'être laissé entraîner par le Hamas dans une guerre dont il ne voulait pas, a essuyé des pertes significatives avec l'assaut des troupes au sol, 27 soldats ayant été tués en 5 jours, le bilan le plus lourd depuis près de 8 ans. « Le sable fin de Gaza pourrait se transformer en sable mouvant pour les soldats israéliens », a mis en garde le journal de gauche Haaretz. Mais malgré l'atmosphère plombée par les listes de soldats tombés en opération, diffusées en boucle par les médias, l'opinion publique israélienne penche en faveur de la poursuite de l'opération, selon un sondage réalisé par le quotidien progouvernemental Israël Hayom : 77 % des Israéliens sont opposés à un cessez-le-feu dans la situation actuelle contre 16 % qui estiment qu'il faut accepter une trêve immédiate.

Enfin, hier, de très nombreux vols à destination d'Israël étaient annulés par plusieurs grandes compagnies aériennes européennes et nord-américaines qui ont décidé d'interrompre la desserte de l'aéroport international Ben-Gourion de Tel-Aviv après la chute d'une roquette à proximité.

 

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commentaires (3)

"En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

FAKHOURI

19 h 50, le 23 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

    FAKHOURI

    19 h 50, le 23 juillet 2014

  • la vague d'annulation des vols des compagnies aériennes européennes et américaines à destination de Tel-Aviv a surpris le monde entier sans que la raison en soit explicitement exposée à l'opinion occidentale ! la branche armée de la Résistance islamique de la Palestine, Brigades Qassam a revendiqué mardi soir le tir d'un missile sol-air contre un chasseur F16 sionistes qui en a provoqué le crash!! " l'avion a été pris pour cible à 19.40 heures locales dans le ciel de Deir al Balah, affirment les brigades dans leur communiqué. Israël complètement groggy par cette nouvelle performance, n'a pas encore réagi à cette information. en lieu et sa place, les Etats Unis, la France, la Suisse, les Pays bas, l'Australie, la Turquie , l'Italie, l'Allemagne , la GB ont tout de suite décidé de suspendre leurs vols en provenance et à destination de Tel-Aviv!! Les jours d'israel de Nathan videur sont comptés . Le judaisme sera libéré de ses éléments criminogènes !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 22, le 23 juillet 2014

  • Le général Israélien qui prétend que son armée méritait le prix Nobel pour son action à Gaza, mérite de passer devant un tribunal International pour génocide, son premier ministre aussi...

    ELIAS NJEIM

    11 h 24, le 23 juillet 2014

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