La centrale de Zouk sur la côte du Kesrouan. Photo d'archives/P.H.B.
Le président de l'Autorité de régulation des marchés publics Jean Ellieh a souligné la nécessité d'évacuer immédiatement les produits chimiques « dangereux » stockés à la centrale électrique de Zouk, croient savoir le journal an-Nahar et le site de l'agence d'information al-Markaziya.
L'agence a rappelé que cela fait déjà deux ans que des informations circulent faisant état de « matières dangereuses mal conservées, constituées de réservoirs d'hydrogène, de carburant et de certaines matières dangereuses périmées », stockées sur ce site appartenant à Électricité du Liban et situées à l'extrémité de la côte du Kesrouan.
Cette perspective avait secoué l’opinion publique après les craintes d'un risque d'explosion, compte tenu d'un contexte marqué par l'explosion meurtrière au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui avait présenté à l'époque un rapport d'alerte détaillé au gouvernement « exigeant une action immédiate pour retirer tout ce qui pourrait constituer un danger ».
La situation ne peut pas attendre
À son tour, l’exécutif a demandé à l'armée de « sécuriser un poste de garde, inspecter les matériaux dans l'usine, prendre les mesures nécessaires pour prévenir tout dommage qui pourrait en résulter, et travailler à leur déplacement ou à leur enlèvement immédiat ».
Selon an-Nahar et al-Markaziya, le directeur général d'Électricité du Liban (EDL), Kamal Hayek, a récemment annoncé à Jean Ellieh qu'il avait reçu un avis du ministère public l'invitant à retirer les produits en question du site de la centrale de Zouk, laquelle ne fonctionne plus depuis un certain temps faute de carburant.
Le président de l'Autorité de régulation des marchés publics a souligné en réponse la nécessité de commencer à retirer les produits chimiques « immédiatement sans attendre un appel d'offres », citant « l'article 46 [paragraphe 2] de la loi sur les marchés publics ».
« J'ai dit à Kamal Hayek que ces produits chimiques devaient être évacués immédiatement parce que la situation ne peut pas attendre et qu'ils doivent entamer le processus... « Nous n'avons pas seulement donné notre feu vert, mais nous avons considéré l'affaire comme prioritaire », a expliqué Jean Ellieh. Interrogé sur la procédure d'enlèvement des produits chimiques, il a affirmé que « toute entreprise capable d'enlever le matériel en toute sécurité sera invitée à le faire pour un montant raisonnable, proche des montants approuvés. Les procédures normales suivront et l'affaire sera réglée ».
Une autre polémique concernant cette fois des substances toxiques et dangereuses entreposées dans les installations pétrolières de Tripoli a éclaté au cours des dernières semaines. Le ministère de l'Énergie et de l'Eau a lancé plusieurs appels d'offres jusque-là infructueux pour trouver une entreprise capable de les enlever. Les résultats du dernier appel d'offres étaient attendus il y a dix jours. Selon une source au fait du dossier, quatre entreprises se sont portées candidates, mais l'Autorité des marchés publics a annulé la démarche en raison d’irrégularités dans la procédure.
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Ces irresponsables sont placés par les fossoyeurs et savent qu’en cas de catastrophe ils ne seront pas inquiétés, comme on a vu avec les criminels du cataclysme du port. Alors pourquoi voulez-vous qu’ils exécutent les ordres? Ces ordres donnés sont un écran de fumée pour se protéger au cas où. Lorsqu’on sait qu’il y un danger de mort pour toute une population, on ne se contente pas de noircir des pages et de blablater, on dépêche une équipe spécialisée pour assainir les infrastructures dangereuses sans demander l’accord de qui que ce soit.
Sissi zayyat
11 h 54, le 24 mars 2024