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Société - Distinction

Le prix Albert Londres de la presse écrite remis à notre collaborateur Wilson Fache

Le jury a notamment salué le « talent d'évocation » de ce journaliste qui avait débuté par un stage au service culturel de L'Orient-Le Jour, avant de nous envoyer des reportages de Syrie, d'Irak ou de Gaza.

Le prix Albert Londres de la presse écrite remis à notre collaborateur Wilson Fache

Wilson Fache, lauréat du 85ème prix Albert Londres de la presse écrite s'exprime à la tribune, le 27 novembre 2023 à Vichy. Capture d'écran YouTube/@ScamTelevision

« Une plume rare, un talent d’évocation, une capacité à emmener son public dans des atmosphères... » C'est en ces termes que le jury du prix Albert Londres a remis, ce lundi soir, son prestigieux prix de la presse écrite à Wilson Fache pour ses reportages sur l’Afghanistan (publiés dans Libération et L’écho), la gare routière de Tel Aviv (publié dans Mouvement) et l’Ukraine (publié dans L’écho).

Deux ans après l'attribution de ce même prix à notre journaliste Caroline Hayek, cette nouvelle récompense a une saveur très douce pour L'Orient-Le Jour. Car c'est un peu chez nous que ce très talentueux journaliste belge indépendant a fait ses débuts, avec un stage au service culturel, en mars 2015. Par la suite, Wilson a continué d'écrire pour nous, mais sur un autre registre. Après ses articles sur la scène culturelle locale, ce sont de grands reportages de Gaza, de Mazar-e Charif ou encore de Hassaké, en Syrie, qu'il a publiés chez nous. (Vous pouvez retrouver une sélection de ces articles à la fin de ce texte)

Wilson Fache recevant le 85ème prix Albert Londres de la presse écrite, à Vichy, le 27 novembre 2023. Photo Caroline HAYEK

N'irait-on pas à Beyrouth ?

« Je voudrais remercier L'Orient-Le Jour, qui m'a donné ma chance lors d'un stage en 2015 et lors de mes premiers reportages sur le terrain en Irak », a déclaré Wilson Fache après avoir reçu son prix à Vichy, ville natale d'Albert Londres où le jury a décidé de célébrer le 90e anniversaire du prix. Avant de suggérer avec un sourire : « L'OLJ fête son centenaire l'année prochaine. N'irait-on pas à Beyrouth pour la prochaine remise du prix Albert Londres ? » L'idée est lancée... 

« Je voudrais dédier ce prix aux journalistes qui font ce travail dans des circonstances impossibles : les journalistes de Gaza », a poursuivi Wilson Fache. « C'est une hécatombe, c'est un massacre (...) la guerre entre Israël et le Hamas se transforme en guerre contre les journalistes. » Les larmes aux yeux, il a conclu : « C'est à ces survivants que je dédie ce prix ».

Pour mémoire

Notre reporter Caroline Hayek, lauréate du prix Albert Londres : Ce prix est pour les Libanais, les Syriens et « L’Orient-Le Jour »

Le Prix de l’audiovisuel, quant à lui, a été remis à Hélène Lam Trong pour son film « Daech, les enfants fantômes », diffusé sur France 5 et Cinétévé. Le jury a salué cette enquête « qui parle de ce qui devient un silence gêné, ces centaines d’enfants que la France laisse grandir dans des prisons en Syrie. Un film sur l’attente et l’absence dans lequel les enfants sont filmés avec une grande dignité ». Hélène Lam Trong a déjà réalisé une quinzaine de documentaires et reportages, principalement pour le service public.

Le Prix du livre a, quant à lui, été remis à Nicolas Legendre pour « Silence dans les champs » (Editions Arthaud). Évoquant le livre de ce journaliste qui travaille pour plusieurs médias (XXI, Géo, Le Monde...) et est également photographe, le jury a salué « un travail d’enquête au long cours sur un sujet essentiel, vital, qui concerne chacun d’entre nous. Cette immersion dans l’agro-industrie bretonne est un travail difficile, brillant, documenté qui révèle une atmosphère sournoise de féodalité, et décortique les méthodes ce que l’on pourrait aussi appeler la 'Breizh mafia' ».


Voici une sélection d'articles de Wilson Fache publiés dans L'Orient-Le Jour

Dans la guerre qui sévit actuellement entre le Hamas et Israël, l'armée de l'État hébreu ne prévient pas les habitants de Gaza avant de bombarder leurs habitations. Pendant les 11 jours d'un précédent conflit, entre le 10 et le 21 mai 2021, l’armée israélienne lançait des avertissements, par SMS ou appel téléphonique. Dans un reportage intitulé « Dans quelques minutes, votre maison sera bombardée : les Gazaouis face au 'hakech bagag' israélien », Wilson posait la question suivante : « Et vous, quels objets choisiriez-vous d’emporter si vous saviez que vous étiez sur le point de tout perdre ? »

Wilson Fache s'est également rendu en Afghanistan après le retrait chaotique des soldats américains, durant le deuxième quinzaine d'août 2021. Le 14 septembre 2021, il racontait dans un reportage à Mazar-e Charif intitulé « Sous le joug des talibans, la (sur)vie au quotidien », l’avènement de « l’émirat islamique » sur les cendres de la République.

Autre terrain de travail pour Wilson, la Syrie. Le 29 janvier 2020, après s'être rendu dans la prison de Hassaké, il racontait dans un texte intitulé « Dans les prisons de Syrie, 'une armée de Daech en hibernation' », les conditions de détention des combattants du groupe État islamique détenus par les forces kurdes dans le Nord-Est syrien. 

Le 13 février de la même année, il nous parlait de Mahmoud Hassan, le seul médecin légiste de Raqqa, ancienne « capitale » du groupe État islamique ravagée par les combats. Avec son équipe, le docteur syrien continuait d’exhumer inlassablement des milliers de corps des ruines et charniers pour permettre aux familles de faire leur deuil. L'objet d'un reportage intitulé : En Syrie, avec le seul médecin légiste de la « cité des morts ».

Quelques mois plus tôt, le 27 décembre 2019, il avait rencontré les chrétiens du Nord-Est syrien, pris en étau dans le conflit opposant forces kurdes et supplétifs turcs, et cibles cellules dormantes de l’EI. Un reportage intitulé « Tant que les cloches sonneront, nous résisterons ».

Wilson s'était également rendu en Egypte pour nous et avait écrit, le 26 janvier 2021, un article sur le cinéma indépendant qui, une décennie après une révolution qui avait ouvert toutes les vannes de la création, peinait à s'épanouir entre autocensure et contrôle de l’État policier, manque de moyens et dépendance aux financements étrangers... 

« Une plume rare, un talent d’évocation, une capacité à emmener son public dans des atmosphères... » C'est en ces termes que le jury du prix Albert Londres a remis, ce lundi soir, son prestigieux prix de la presse écrite à Wilson Fache pour ses reportages sur l’Afghanistan (publiés dans Libération et L’écho), la gare routière de Tel Aviv (publié dans Mouvement) et...

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