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Lifestyle - Gastronomie

Yasmina Hayek : Em Sherif à Monte-Carlo, une destination de rêve

De mère en fille, la passion de la cuisine libanaise s’est transmise presque organiquement de Mireille à Yasmina Hayek, de Beyrouth à Monte-Carlo, où le duo vient d’installer l’enseigne de son restaurant Em Sherif à l’Hôtel de Paris. Histoire de complicité, de complémentarité et de transmission familiale. Histoire, surtout, d’une belle réussite qui exporte aujourd’hui son savoir-faire libanais partout dans le monde.

Yasmina Hayek : Em Sherif à Monte-Carlo, une destination de rêve

Yasmina Hayek, chef exécutif du groupe SGR et de ses nombreux restaurants Em Sherif, depuis le 2 avril à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo. Photo Monte-Carlo Société des Bains de Mer

Nous l’avions rencontrée en avril 2020, lorsque, du haut de ses 23 printemps, elle partageait son amour pour la cuisine dans son compte Instagram où la chef se situait entre blogueuse et influenceuse culinaire et affichait ses talents dans des visuels à la fois beaux et appétissants. Mais ça, c’était avant. Avant l’effondrement total de nos certitudes, la crise économique et surtout avant le sinistre 4 août où, confie-t-elle, « je me trouvais à Beyrouth au moment de la double explosion... J’ai malheureusement été blessée à la tête et j’ai eu 40 points de suture. Nous avons également subi de nombreux dégâts au restaurant mais nous nous sommes relevés ». Avant, aussi, ce magnifique envol vers Monte-Carlo où elle réussit enfin à déployer ses ailes à la mesure de ses ambitions et celle du groupe Em Sherif, avec à leur tête sa mère Mireille, sa muse et mentor. « Le 4 août était certes un traumatisme. Il m’a poussée à m’accorder plus de temps à moi-même, mon apprentissage et ma carrière. Ce n’est pas cet événement qui m’a poussée à partir mais plus notre expansion à l’international qui m’a forcée à me focaliser, en ce moment, sur les projets hors du Liban, tout en consolidant et préservant nos restaurants à Beyrouth. »

Yasmina Hayek et sa mère Mireille, complémentaires. Photo Monte-Carlo Société des Bains de Mer

Beau parcours pour la chef qui avait déjà confié à L’Orient-Le Jour et le rappelle aujourd’hui avec ce même sourire qu’elle s’était à la base passionnée pour la médecine. « Jusqu’au jour où j’ai réalisé que je préférais passer mon temps dans un laboratoire plus vivant et jovial, la cuisine, et que cette activité réunissait tout ce que j’aimais : le voyage, les gens, le goût, le partage, la générosité, l’art et la science. » Ce virage à 180 degrés n’a étonné personne, et surtout pas le cercle intime et familial dans lequel elle a grandi avec ce « flair » naturel pour les bons plats et la convivialité. « J’ai grandi dans un environnement où l’art de recevoir allait de soi. Nous sommes une famille nombreuse, et chaque réunion, chaque occasion et chaque fête étaient un prétexte pour se réunir autour d’une table. » « Jeune, je n’avais jamais vraiment mis la main à la pâte. Mais je passais beaucoup de temps à observer ma mère en pleine préparation. Je faisais quelques gâteaux, occasionnellement, mais pas plus. » C’est donc grâce à Em Sherif (la mère de Sherif), Mireille Hayek, que les restaurants éponymes ont vu le jour et un succès aujourd’hui international. Elle confirme : « Elle m’a toujours poussée à faire ce qui me passionne dans la vie. Le fait qu’elle soit dans ce domaine a sûrement influencé mon choix. Mais elle m’a toujours poussée à être à l’écoute et faire plaisir. Après tout, c’est elle qui est à la tête de cet empire. »

Les incontournables à la carte de Em Sherif Monte-Carlo, parfumés au goût de Monte-Carlo. Photo Monte-Carlo Société des Bains de Mer

Une affaire de famille

Fondatrice du groupe, cuisinière et restauratrice, Mireille Hayek a ouvert son premier Em Sherif à Beyrouth en 2011 avec l’envie de proposer une cuisine libanaise généreuse, précise, inspirée et imprégnée de nos saveurs méditerranéennes. Auprès de son frère Dany Chaccour, responsable du développement de la marque Em Sherif au Liban et à l’étranger, de son fils Nabil, basé au Liban, et de sa fille Yasmina (seul Sherif manque à l’appel !), le travail d’équipe se fait dans une ambiance de complémentarité et d’harmonie. Après des études en arts culinaires et management à l’Institut Paul Bocuse à Lyon et une formation auprès des grands chefs Jean-Francois Piège (Grand Restaurant **, Paris), Mathieu Pacaud (Hexagone *, Paris) et surtout Rasmus Koefoed (Geranium ***, Copenhague, lauréat Bocuse d’or), Yasmina Hayek est enfin prête à prendre en charge les cuisines de Em Sherif. En 2018, de retour au Liban, elle devient ainsi chef exécutif du groupe SGR et de ses nombreux restaurants. « Je suis une personne très épicurienne et optimiste. J’ai toujours cru en notre produit et en ce que nous faisons… Nous sommes en constante évolution et nous nous remettons toujours en question. Le travail acharné finit par porter ses fruits … »

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Et de rajouter : « C’est vraiment un rêve d’être là où nous sommes aujourd’hui… Nous sommes implantés dans les lieux les plus iconiques au monde. Et Monte-Carlo est vraiment une destination magique, un beau défi. Chaque jour en allant au travail, je me demande si c’est un rêve ! »

Les incontournables à la carte de Em Eherif Monte-Carlo, parfumés au goût de Monte-Carlo. Photo Monte-Carlo Société des Bains de Mer.

Ambassadeurs de la cuisine libanaise

C’est le 2 avril 2022 que les portes de Em Sherif se sont ouvertes sur un cadre magnifique au cœur de l’Hôtel de Paris Monte-Carlo avec vue imprenable sur la mer et une terrasse pour la contempler. « Il y avait un manque de restaurants libanais à Monaco, et en raison d’une forte demande, la Société des bains de mer, qui sont nos partenaires, nous ont contactés pour que Em Sherif fasse partie du groupe. C’est un grand honneur pour nous de vivre cette aventure. » Avec les incontournables plats qui ont fait son succès, le restaurant s’est mis au goût du jour et du lieu. « Comme tous les Em Sherif, il s’agit d’une cuisine de partage. Nous avons conservé nos classiques mais nous y avons ajouté, bien évidemment, une touche monégasque », dit-elle. Au menu revisité, « un voyage des sens », la souris d’agneau au jus, une freekeh d’asperges sauvages et ail des ours, une syadiyyeh concoctée avec un bar cuit vapeur farci au riz caramélisé et aux oignons, ou encore une moghrabiyeh façon hrissé, à savoir un boulgour crémeux au jus de viande et champignons de saison. Alors pour être à la hauteur de ce nouveau défi, Yasmina a un emploi de temps hyper chargé et ne s’en plaint pas : « Je suis quelqu’un de matinal ; je me lève tôt, je lis, je m’inspire. Nous sommes entourés d’une petite équipe, ici à Monaco, venue de tous les horizons. C’est dans cette diversité que réside notre force, et dans la persévérance et l’écoute. » Et le Liban ? « Le Liban m’accompagne au quotidien. Nous le transportons avec nous où que nous soyons. »

Yasmina Hayek, chef exécutif du groupe SGR et de ses nombreux restaurants Em Sherif, depuis le 2 avril à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo. Photo Monte-Carlo Société des Bains de Mer.

Em Sherif en chiffres

Fondée par Mireille Hayek, la marque dispose de 3 enseignes au Liban : Em Sherif (Achrafieh), Em Sherif Café (Downtown Beirut) et Em Sherif Sea Café (Zaitunay Bay). À l’international, le groupe Em Sherif a déjà signé 53 franchises. 13 sont en phase de développement et 12 sont opérationnelles : 6 Em Sherif Café répartis entre les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Égypte. 2 Em Sherif Restaurant au Koweït et à Damas. Et 1 Em Sherif Sea Café à Bahreïn.

Deux enseignes spéciales ont été développées en Europe : la première, Em Sherif London, se situe à Harrods, et la seconde, Em Sherif Monaco, à l’Hôtel de Paris, en partenariat avec Monte-Carlo Société des bains de mer. Enfin, un nouveau concept de prêt-à-manger baptisé Em Sherif Deli a vu le jour au Harrods, Londres.

Dans les projets du groupe d’ici à la fin de 2023 : 11 nouveaux établissements dans le monde arabe et deux enseignes spéciales en Europe, à Paris et à Athènes. Enfin, le groupe envisage de s’établir au Canada et aux États-Unis et de développer Em Sherif Deli dans tous les marchés internationaux d’ici à 2025.

Nous l’avions rencontrée en avril 2020, lorsque, du haut de ses 23 printemps, elle partageait son amour pour la cuisine dans son compte Instagram où la chef se situait entre blogueuse et influenceuse culinaire et affichait ses talents dans des visuels à la fois beaux et appétissants. Mais ça, c’était avant. Avant l’effondrement total de nos certitudes, la crise économique et surtout...

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