La question de la candidature ou non du chef du Courant du Futur et ancien Premier ministre, Saad Hariri, aux futures élections législatives, a à nouveau fait couler beaucoup d'encre lundi, plusieurs titres de presse évoquant son souhait de boycotter le scrutin de 2022 ou en tout cas de ne pas s'y présenter personnellement, des informations démenties par plusieurs députés de son bloc. Des rumeurs concernant le manque d'enthousiasme de M. Hariri pour le scrutin circulent régulièrement dans les médias, alors que celui-ci réside depuis des mois aux Emirats arabes unis et que son parti s'est considérablement affaibli ces dernières années après avoir perdu le soutien de l'Arabie saoudite et des pays du Golfe.
Le site d'information arabophone al-Modon a ainsi rapporté lundi que M. Hariri s'est entretenu avec l'ancien chef du gouvernement, Fouad Siniora, aux Emirats arabes unis au sujet de la participation de son parti aux élections, fixées lundi par le ministre de l'Intérieur au 15 mai 2022. Cette entrevue a eu lieu peu après une réunion du groupe parlementaire du Futur, au cours de laquelle son leader aurait proposé un boycottage des élections, estimant qu'elles "ne mèneront à aucun changement quels qu'en soient les résultats" et souhaitant faire porter aux seuls Courant patriotique libre (CPL, fondé par le chef de l'Etat Michel Aoun) et au Hezbollah la responsabilité de l'effondrement actuel du pays. Des députés se sont cependant opposés à cette proposition, faisant valoir que le boycottage aurait des répercussions négatives, politiquement et socialement, pour la communauté sunnite, selon la même source, qui précise que "des discussions sont toujours en cours".
Le site al-Charq al-Awsat, qui cite un proche de M. Hariri, rapporte, pour sa part, que celui-ci devrait annoncer prochainement son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections mais de soutenir des listes dans les différentes régions.
"Rêves éveillés"
Citant des "informations à sa disposition", le quotidien An-Nahar a de son côté démenti des propos attribués par certains médias à Saad Hariri, selon lesquels il aurait déclaré qu'il "ne se présentera pas, que le Futur sera dissous et que ceux qui veulent se porter candidats aux élections devront le faire à leurs propres frais". Selon des sources citées par le Nahar, ces propos ne sont pas avérés et "entrent dans le cadre des rumeurs visant à porter atteinte au courant du Futur et à Saad Hariri avant le scrutin". L'ancien chef du gouvernement s'exprimera sur la question au moment opportun, ajoutent ces sources.
Le député Sami Fatfat (Futur, Denniyé) et son collègue Hadi Hobeiche (représentant du Akkar) ont tous deux démenti les déclarations attribuées à Saad Hariri. "J'ai participé personnellement à la réunion du Futur et M. Hariri ne nous a fait part d'aucune décision concernant sa candidature aux élections", a twitté M. Fatfat, estimant que les informations circulant dernièrement à ce propos ne sont que les "rêves éveillés" de certains. "Ce qui a été publié concernant la dissolution du Futur relève du domaine du rêve et n'est pas vrai", a de son côté affirmé Hadi Hobeiche au Nahar.
Selon de récentes informations non-confirmées, le leader du courant du Futur aurait déjà annoncé à plusieurs de ses proches qu’il envisageait de ne pas se présenter aux élections, une décision liée notamment à sa baisse de popularité, ses problèmes financiers et l’absence de soutien des pays du Golfe. Jusqu'à présent, son parti a refusé de se prononcer officiellement sur la question, affirmant attendre l'annonce officielle de la date du scrutin, faite lundi, et le retour de M. Hariri à Beyrouth.
Lors des législatives de 2018, le Courant du Futur avait perdu un tiers des sièges qu'il occupait dans l'hémicycle. Dans la circonscription de Beyrouth II, où s'était présenté M. Hariri, le Futur avait remporté cinq sièges sur onze.
commentaires (8)
ce type a le modele de travail de "tante Bahia" : toutes les concessions a tes ennemis et aucun avantage a tes alliés ! tant et si bien que c'est ses "ennemis" qui le reclament a cor et a cris et ses alliés n'en veulent plus. La communauté sunnite et le camp souverainiste seraient mieux servi par n'import qui d'autre. Ouste !
Lebinlon
11 h 54, le 28 décembre 2021