
Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui. Photo ANI
Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a signé lundi le décret de convocation du collège électoral pour les législatives, fixant la date du scrutin au 15 mai 2022, contrairement à des amendements de la loi électorale approuvés en octobre par le Parlement et qui prévoyaient le 27 mars comme date pour les élections. Celle-ci était toutefois contestée par le chef de l'Etat, Michel Aoun, et son camp.
Dans un communiqué, le ministre a précisé avoir signé le décret de convocation du collège électoral des élections législatives en vertu duquel le vote pour les Libanais résidant dans le pays se tiendra le 15 mai. Le vote des émigrés aura lieu, lui, les 6 et 8 mai, et celui des fonctionnaires qui participent à l'organisation des élections le 12 mai au Liban. Pour avoir force exécutoire, le décret doit encore être signé par le chef du gouvernement, Nagib Mikati, et le président Aoun.
Dans un communiqué publié après l'annonce de la signature du décret, M. Maoulaoui a souligné que cette procédure reflète "le sérieux du ministère et du gouvernement qui tiennent à organiser les législatives dans les délais constitutionnels, conformément à la déclaration ministérielle et aux promesses faites auprès des communautés locale et internationale". Le ministre a également noté que la date de présentation des candidatures, ainsi que d'autres procédures liées aux élections, seront annoncées prochainement.
La Chambre des députés avait approuvé la date du 27 mars 2022 pour l'organisation du scrutin, justifiant cet amendement par le jeûne du Ramadan qui tombe l'an prochain en avril, ce qui risquerait, selon eux, d'impacter la bonne marche de la campagne électorale. Le Parlement avait également adopté un amendement permettant aux Libanais de l’étranger de voter pour les 128 membres de l'Assemblée et non seulement pour les six dévolus à la diaspora. Ces deux amendements avaient été rejetés par le Courant patriotique libre (CPL, aouniste), seul bloc parlementaire à s'y opposer, arguant de l'illégalité du quorum retenu pour ce vote par le président de la Chambre, Nabih Berry. Le CPL avait présenté un recours en invalidation de ces amendements, mais le Conseil constitutionnel avait échoué à prendre une décision. Cela signifie que les amendements à la loi électorale faisant l’objet du recours entrent de facto en vigueur. Mais au final, c'est au ministre de l'Intérieur de fixer la date des élections en vertu d'un décret qui doit être signé par le chef de l’État et le Premier ministre. Or, Michel Aoun avait déjà prévenu qu'il ne signerait pas le décret sauf si les élections se tenaient en mai et, le 13 décembre, le ministre de l'Intérieur avait lui aussi affirmé que les législatives se tiendront en mai 2022 et non pas le 27 mars.
Ah! enfin, je respire! J'ai cru qu'ils allaient nous coller les élections en plein carême! LOL
14 h 46, le 28 décembre 2021