Une feuille de route résumant les souhaits du président Macron pour l'avenir du Liban, que l'Elysée dément avoir distribuée, circulait dans les milieux politiques à Beyrouth mercredi, à une semaine de la visite du président français.
Ce document de deux pages, transmis par l'ambassadeur de France à Beyrouth selon une source politique libanaise et que Reuters a pu consulter, évoque notamment un audit de la banque centrale, la nomination d'un gouvernement provisoire en mesure de mettre en oeuvre en urgence des réformes et des élections législatives anticipées dans un délai d'un an. "Aucun document n'a été fourni aux partis libanais", a déclaré une source à l'Elysée, qui a confirmé mercredi que M. Macron effectuera une nouvelle visite au Liban le 1er septembre, comme il l'avait annoncé lors de sa venue à Beyrouth après la double explosion qui a dévasté la capitale le 4 août. Le président français arrivera à Beyrouth lundi soir avant une journée de mardi chargée qui sera consacrée au "suivi de l'aide à la reconstruction" et aux questions politiques alors que le Liban est en quête d'un nouveau gouvernement, a précisé la présidence.
Alors que l'Etat libanais est en défaut sur sa dette et que la livre chute depuis des mois, le gouvernement actuel n'est pas parvenu à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) malgré des mois de discussions, en raison notamment de désaccords sur les réformes et sur l'ampleur des pertes à faire assumer au secteur bancaire.
En poste depuis janvier, le gouvernement a annoncé sa démission peu après la double explosion du port de Beyrouth, qui a fait au moins 180 morts et 6.000 blessés et a détruit une partie de la capitale, ravivant la colère populaire contre une élite politique accusée d'être à la fois corrompue et inefficace. "La priorité doit aller à la formation rapide d'un gouvernement pour éviter un vide du pouvoir qui laisserait le Liban s'enfoncer davantage dans la crise", estime le document rédigé à l'Elysée. Les tractations pour la formation d'un nouveau cabinet semblent toutefois au point mort, tandis que le président Michel Aoun n'a même pas encore fixé de date pour les consultations parlementaires contraignantes.
Dans le document sont cités quatre domaines nécessitant des mesures d'urgence : l'aide humanitaire et la réponse à la pandémie de Covid-19 ; la reconstruction après la catastrophe du 4 août ; les réformes politiques et économiques et enfin des élections législatives anticipées. Paris plaide aussi pour un déblocage des discussions avec le FMI, pour le placement des aides financières promises à Beyrouth après le 4 août sous la supervision des Nations unies et pour une enquête impartiale sur la cause de l'explosion du port.
Le document transmis aux responsables politiques libanais souligne aussi la nécessité d'un audit rapide et exhaustif des finances de l'Etat libanais et celle d'une réorganisation du secteur de l'électricité, à la fois très coûteux et incapable d'assurer un approvisionnement fiable du pays. Le Parlement devrait adopter pendant la période de transition les lois nécessaires à la mise en application des réformes, poursuit-il.
Le document propose aussi que la France joue un rôle majeur dans la reconstruction du port de Beyrouth (mercredi, le patron des patrons français a déclaré que les entreprises françaises sont prêtes à travailler "au côté du peuple libanais" sur le projet de reconstruction du port de Beyrouth, NDLR), comme dans l'amélioration du système de santé, qu'elle envoie des experts du Trésor et de la Banque de France pour mener l'audit des finances publiques et qu'elle contribue à l'organisation des élections anticipées au côté de l'Union européenne.
Peut-on demander à des criminels de se faire justice? De se passer eux-mêmes la corde au cou ? Le temps des miracles est bien révolu . Merci monsieur Macron Bonne chance la prochaine fois.
15 h 40, le 27 août 2020