Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Eurobonds et transferts de fonds à l'étranger : 15 dirigeants de banques auditionnés par la justice

Les auditions doivent se poursuivre dans la semaine.

Le procureur financier, le juge Ali Ibrahim. Photo Ani

Le procureur financier le juge Ali Ibrahim et sept autres juges du parquet financier ont auditionné lundi matin 15 propriétaires et présidents de conseil d'administration de banques libanaises dans le cadre de plusieurs dossiers, dont les transferts de fonds à l'étranger et la vente d'eurobonds. Les juges ont notamment entendu le président de l'Association des Banques du Liban et PDG de la Bank of Beirut, Salim Sfeir. Les auditions doivent se poursuivre dans la semaine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

La justice financière s'intéresse notamment aux opérations menées par les banques libanaises ces dernières semaines portant sur les eurobonds, alors que le gouvernement libanais doit annoncer d’ici le 9 mars sa décision concernant le paiement ou non de la dette publique en devises. Des médias ont indiqué que ces banques ont enregistré les eurobonds en leur possession au nom de banques et fonds à l’étranger, afin que ces derniers exercent une pression sur l’Etat pour qu'il effectue le paiement à l'échéance du 9 mars.

Le 19 février dernier, la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, avait demandé au procureur général près la cour de Cassation, Ghassan Oueidate, d’adresser une note à la Commission spéciale d’investigation (CSI) relevant de la Banque du Liban (BDL) afin que cette dernière lui fournisse tous les éléments en sa disposition concernant ces opérations.

Le fait que les banques se soient précipitées sur le marché secondaire pour brader leurs eurobonds et empocher quelques liquidités a été motivé par leur réticence à accepter le swap qui leur avait été proposé fin décembre par le gouverneur de la BDL, Riad Salamé. Ce dernier leur avait en effet suggéré d’échanger des obligations de longue maturité détenues par la BDL contre d’autres détenues par les banques et arrivant à échéance cette année. L’opération devrait lui permettre d’éviter autant que possible de trop puiser dans ses réserves de dollars. Via ce swap, Riad Salamé espérait ainsi décaler d’au moins un an la possibilité que l’État fasse défaut. Dans un entretien accordé à Bloomberg et publié dimanche, Salim Sfeir a plaidé en faveur d’un nouveau "swap" différent.



(Repère : I – Qu’est-ce qu’un eurobond ?)



Le procureur financier s'intéresse également aux transferts effectués durant la période de fermeture des établissements bancaires après le 17 octobre dernier, date du déclenchement du mouvement de contestation contre la classe dirigeante.

Début février, le président du Parlement Nabih Berry avait relancé la polémique sur les fonds transférés à l’étranger par de riches déposants depuis la mise en place des mesures informelles de contrôle des capitaux par les banques du pays, en affirmant que "cinq directeurs de banques avaient transféré leurs fonds personnels à l’étranger" pour un montant cumulé s’élevant à "2,3 milliards de dollars".

Vers la fin décembre, des rumeurs ont circulé à propos de "milliards de dollars" qui auraient été transférés en Suisse par des dirigeants politiques, alors que les clients des banques subissent des restrictions bancaires (difficulté de transférer de l’argent à l’étranger et de retirer du liquide). Selon le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, près de 2,6 milliards de dollars ont été transférés hors du pays depuis septembre, mais l’enquête diligentée auprès des banques ne concerne qu'un milliard de dollars seulement.

Selon l'Ani, les magistrats ont également interrogé ces dirigeants de banques sur les difficultés des déposants à retirer des dollars et sur les ingénieries financières mises en place. A l'issue de ces auditions, le juge Ibrahim va informer le juge Oueidate des résultats. Ce dernier prendra par la suite les décisions qui s'imposent.



Lire aussi

Eurobonds : semaine décisive en vue pour le gouvernement Diab

Eurobonds 2020 : éviter les scénarios du pire

Eurobonds de mars : l’État a-t-il demandé une période de grâce ?

Restructuration de la dette : les dessous de l’appel d’offres remporté par Lazard et Cleary Gottlieb

Des composantes du mouvement du 17 octobre présentent leur plan de sauvetage

RDCL World : la décision sur les eurobonds doit s’inscrire dans le cadre d’un plan de sauvetage


Le procureur financier le juge Ali Ibrahim et sept autres juges du parquet financier ont auditionné lundi matin 15 propriétaires et présidents de conseil d'administration de banques libanaises dans le cadre de plusieurs dossiers, dont les transferts de fonds à l'étranger et la vente d'eurobonds. Les juges ont notamment entendu le président de l'Association des Banques du Liban et PDG de...

commentaires (5)

Que ce simulacre de Justice (procureurs, juges etc.... ) arrêtent leur cinéma, ils ne font rire plus personne et personne n’est dupe de leurs clowneries. Qu’ils restent bien planqués à leurs postes en encaissant à 100% des salaires mirobolants en attendant de prendre leur retraite non méritée avec une pension à vie et sans doute au delà

Lecteur excédé par la censure

10 h 01, le 03 mars 2020

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Que ce simulacre de Justice (procureurs, juges etc.... ) arrêtent leur cinéma, ils ne font rire plus personne et personne n’est dupe de leurs clowneries. Qu’ils restent bien planqués à leurs postes en encaissant à 100% des salaires mirobolants en attendant de prendre leur retraite non méritée avec une pension à vie et sans doute au delà

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 01, le 03 mars 2020

  • Certes l' initiative est louable, en valeur nominale.. Mais que c' est-il donc passé avec les auditions des très hauts responsables politiques il y a quelques mois? Que s' est-il passe avec les dossiers de l' electricite, du gaz et autres??

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 47, le 02 mars 2020

  • Je vous assure que si ça avait été des fonds volés par laxe de la résistance, l'olj et tous les journaux n'auraient pas hésité une seule seconde à dévoiler les noms de ces voleurs . Si on a pas de noms c'est PARCE QUE ET UNIQUEMENT PARCE QUE CE SONT DES VOLEURS PRO OCCIDENT . JE METS MA TÊTE SUR LE BILLARD .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 00, le 02 mars 2020

  • Les noms de ces traitres doivent faire la UNE de tous les médias et une pression comme on en a jamais vu sur les hommes de loi pour les traduire en justice jusqu’à ce qu’on récupère le dernier pécule volé pour renflouer les caisses en rendant à César ce qui lui appartient. Assez de démagogie et d’hypocrisie, le Liban se meure ainsi que ses citoyens et tout doit être fait pour les sauver au plus vite. On retrousse les manches et on agit chacun dans son domaine pour montrer au monde que le Liban n’est pas une caisse commune où on se sert comme on veut sans être inquiété parce que faisant partie d’un système où d’un parti. L’heure de la vérité est arrivée. AU BOULOT.

    Sissi zayyat

    11 h 10, le 02 mars 2020

  • Pourquoi ne nomme-t-on pas ces dirigeants?

    NAUFAL SORAYA

    10 h 54, le 02 mars 2020

Retour en haut