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À La Une - Liban

"Politiciens libanais, ne blâmez pas le peuple, vous êtes responsables de ce chaos !", lance Jan Kubis

"Le Liban est vraiment unique", écrit l'émissaire de l'ONU à Beyrouth.

Le coordonnateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis. Photo d'archives Dalati et Nohra

L'émissaire de l'ONU à Beyrouth, Jan Kubis, a estimé lundi dans un message posté sur son compte Twitter que les politiciens libanais étaient responsables "du dangereux chaos" qui régnait au Liban, au moment où le Premier ministre désigné, Hassane Diab, tente depuis presqu'un mois de former sa future équipe ministérielle. Ces déclarations interviennent au lendemain d'une nuit de violences ayant opposé des contestataires aux forces de l'ordre dans les rues du quartier de Hamra, à Beyrouth. 

"Une nouvelle journée de confusion autour de la formation d'un gouvernement, au milieu de protestations de plus en plus marquées par la colère et d'une économie en chute libre. Politiciens, ne blâmez pas le peuple libanais, blâmez-vous vous-mêmes pour ce chaos dangereux", a écrit M. Kubis sur son compte twitter.

 


Le 8 janvier déjà, l'émissaire de l'ONU à Beyrouth avait estimé qu'il était "de plus en plus irresponsable" que le Liban reste sans gouvernement. "Etant donné la situation et les derniers développements dans le pays et la région, il est de plus en plus irresponsable que le Liban reste sans gouvernement crédible et efficace", a écrit M. Kubis. "J'appelle les dirigeants à agir sans plus tarder", a-t-il ajouté.



Missive de Guterres
Plus tard dans la journée, après avoir été reçu par le président de la Chambre, Nabih Berry, M. Kubis a annoncé avoir remis à ce dernier une missive du secrétaire générale de l'ONU, Antonio Guterres, concernant "l'importance de former un cabinet le plus rapidement possible". "Nous attendons de voir si le gouvernement sera réellement formé dans la semaine à venir", a-t-il encore déclaré.

Il est par ailleurs revenu, dans un nouveau tweet, sur les violences de la veille à Hamra. "Le vandalisme ne peut pas être un moyen approprié pour les manifestants d'exprimer leur colère et leur désespoir légitimes". "Faites attention aux manipulations politiques et aux personnes infiltrées qui tentent de détourner les manifestations légitimes et de provoquer les forces de sécurité, qui sont également une composante du peuple libanais", a-t-il ajouté.

Mardi soir, la rue de Hamra s'était transformée en véritable champ de bataille, lorsque la brigade antiémeute avait tenté de disperser des jeunes qui vandalisaient les façades de plusieurs banques de ce quartier. Les deux parties s'étaient alors opposées à coups de jets de pierres, de gaz lacrymogène et de feux d'artifice, faisant de nombreux blessés. 


(Lire aussi : Tragi-cosmique, l'éditorial de Issa GORAIEB)



Salamé "est le seul qui travaille"
L'émissaire onusien a en outre pris la défense, à deux reprises au cours de la journée, du gouverneur de la Banque centrale du Liban (BDL), Riad Salamé, personnalité particulièrement conspuée par la rue. 

"Le Liban est vraiment unique - le gouverneur de la BDL demande des pouvoirs extraordinaires pour au moins et en quelque sorte gérer l'économie pendant que les responsables la regardent s'effondrer. Incroyable", a-t-il écrit sur Twitter.



Et de défendre dans l'après-midi ses propos, en déclarant de Aïn el-Tiné que M. Salamé "est le seul qui travaille pour trouver une solution à la crise actuelle, alors que les responsables politiques ne font rien du tout" à cet égard.

Le gouverneur de la Banque du Liban avait demandé la semaine dernière au ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, que les autorités concernées accordent à la Banque centrale une autorisation afin qu'elle puisse réglementer les restrictions bancaires mises en place de manière informelle par les banques du pays. Depuis des mois, un contrôle des capitaux de facto est effectué par les banques tandis qu'une hausse du cours du dollar est enregistrée sur le marché parallèle, le tout dans un contexte de crise financière et monétaire aiguë, exacerbée par la révolte populaire inédite contre la classe politique et les banques. 



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L'émissaire de l'ONU à Beyrouth, Jan Kubis, a estimé lundi dans un message posté sur son compte Twitter que les politiciens libanais étaient responsables "du dangereux chaos" qui régnait au Liban, au moment où le Premier ministre désigné, Hassane Diab, tente depuis presqu'un mois de former sa future équipe ministérielle. Ces déclarations interviennent au lendemain d'une nuit de...
commentaires (17)

Vivement un Liban sous mandat de l'ONU !

Remy Martin

10 h 42, le 17 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (17)

  • Vivement un Liban sous mandat de l'ONU !

    Remy Martin

    10 h 42, le 17 janvier 2020

  • La fautes incombes aux 2 le peuple et les élus car c’est ce même peuple qui s’insurgeaient contre les politiciens et pourtant les ont élus et les autres 51% qui sont rester là à ne rien faire

    Bery tus

    06 h 21, le 16 janvier 2020

  • Encore une preuve de M. Jan Kubis que le Liban n' a pas toujours une maturité politique .

    Antoine Sabbagha

    20 h 51, le 15 janvier 2020

  • Nos hommes politiques n’ont plus aucun amour propre, aucun respect pour eux-mêmes...sinon comment peuvent-ils accepter les remarques cinglantes et réalistes de Monsieur Kubis sans réagir ? Ils sont vraiment tombés bas.

    mokpo

    20 h 13, le 15 janvier 2020

  • Mr. Kubis a raison

    Eleni Caridopoulou

    18 h 18, le 15 janvier 2020

  • SI J,ETAIS CHEF D,ETAT J,AURAIS DEMISSIONNE ! VOILA CE QU,IL FAUT FAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    14 h 26, le 15 janvier 2020

  • Le logiciel dans la majorité des cerveaux des responsables politiques libanais : J’investi pour gagner le pouvoir et je récupère 10 fois ma mise après avoir arrosé mes partisans. Je considère que c’est un minimum, quitte à faillir aux obligations de mon mandat et manœuvrer pour que tous les autres mandataires jouent avec le même logiciel.

    DAMMOUS Hanna

    13 h 52, le 15 janvier 2020

  • Quelle ingérence ! Pauvre pays !

    Chucri Abboud

    13 h 22, le 15 janvier 2020

  • Ce n'est pas vrai! Le premier responsable est le peuple Libanais. Pour avoir accepté de vendre leurs voix à des politiciens qu'ils savaient cleptocrates, et ceci soit contre du cash, soit contre l'espoir d'une future "wasta". Il faut mériter une démocracie. Cela implique un minimum de sens civique et des responsabilités, que le Libanais moyen ne possède pas. Par tradition, et par manque d'éducation civique, tout simplement.

    Gros Gnon

    12 h 22, le 15 janvier 2020

  • Merci M Kubis ! Devoilez encore plus l' incompétence,la turpitude, de la classe politique libanaise..!

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 51, le 15 janvier 2020

  • La politique de la sourde oreille et de l'aveuglement chronique. Tous des abrutis à ramasser dans une benne à ordure.

    Citoyen

    11 h 29, le 15 janvier 2020

  • Bravo! L'ONU sans langue de bois. C'est assez rare pour remercier ce monsieur.

    Rana Raouda TORIEL

    11 h 29, le 15 janvier 2020

  • Tous les responsables politiques du monde entendent les cris de désespoir et les souffrances du peuple libanais sauf le premier concerné trônant sur son fauteuil qui vient nous relater les problemes de la region alors que notre pays dont il est le premier responsable brûle. Ponce Pilate s'est lavé les mains et parle sans les nommés des personnes (toujours les mêmes, lui compris) des empêcheurs de redresser l'économie du pays et de former un nouveau gouvernement. Il ne veut pas avouer son incompétence à gérer la situation et préfère garder son titre pompeux quitte à ce que le pays et ses citoyens soit sacrifiés à l'autel des intérêts des mercenaires et de leurs mollahs. Il a raté l'occasion de se taire. En se montrant avec une tête de chien battu pour nous apitoyer et pleurer sur le sort du pays alors qu'il refuse d'exercer son autorité de président pour le sauver, il montre à quel point il est complice de ces difficultés qui n'en sont pas et l'intérêt qu'il a à ce que ce pays reste toujours dans le chaos et l'incertitude Ainsi les mêmes qui l'ont place sur son fauteuil assureront ce même fauteuil à son beau fils malgré le refus de tous les libanais.

    Sissi zayyat

    11 h 18, le 15 janvier 2020

  • DES PAROLES D,OR ! ENCORE FAUT-IL QUE NOS ABRUTIS SE DESABRUTISSENT ET QUE CORROMPUS ET VOLEURS SE REPENTISSENT ET RESTITUENT LES MONTANTS VOLES. SINON DE BONGRE ALORS DE MALGRE !

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    11 h 11, le 15 janvier 2020

  • L'on se demande face à ce désordre organisé s'il ne vaudrait pas mieux mettre le pays sous tutelle de l'ONU (d'autant que l'on est à jour de nos cotisations depuis hier) le temps de relancer les infrastructures, EDL, Eau, de procéder à de vraies élections qui permettraient, enfin, d'avoir des dirigeants responsables.. de conférer à des organismes professionnels un pouvoir décisionnel afin de gérer "notre" argent et renvoyer tous les responsables actuels à des occupations moins "contraignantes"

    C…

    11 h 10, le 15 janvier 2020

  • Merci!

    NAUFAL SORAYA

    11 h 02, le 15 janvier 2020

  • C’est juste qu’on ne les laisse pas travailler. Le président et son gendre sont pleins de bonnes idées, mais il y a de nouveaux obstacles...

    Michael

    10 h 44, le 15 janvier 2020

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