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Politique - Gouvernement

Gouvernement : quelques obstacles franchis, mais rien n’est joué

Gebran Bassil se défend de tout blocage et exprime quelques réserves à propos d’un cabinet de spécialistes.

Hassane Diab a été reçu, mardi à Baabda, par le président Aoun. Photo Dalati et Nohra

Près de trois semaines après sa nomination pour former le prochain gouvernement, le Premier ministre désigné Hassane Diab n’est toujours pas parvenu à surmonter tous les obstacles l’empêchant encore de parvenir à son but : mettre sur pied une équipe exclusivement formée de spécialistes indépendants des partis politiques en présence. Même si des développements significatifs ont été enregistrés dans la journée d’hier, notamment au niveau du bras de fer opposant M. Diab au chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil autour du ministère des Affaires étrangères, obstacle majeur qui entrave la genèse du cabinet.

M. Bassil s’est naturellement défendu de tout blocage du processus gouvernemental, se disant une fois de plus prêt à rester en dehors de la future équipe ministérielle si celle-ci s’avère capable de sortir le pays de la très grave crise économique qui le secoue depuis des mois. Dans une interview accordée hier à la chaîne al-Jadeed, le chef du CPL s’est soigneusement lavé les mains de tout blocage des tractations ministérielles, assurant que sa formation n’est attachée à aucun portefeuille et à aucun nom, dans la mesure où ce qui lui importe le plus reste la formation d’un gouvernement dans les plus brefs délais. « Je ne pense pas qu’il y ait des protagonistes (autres que le CPL) qui ont facilité la tâche du Premier ministre au point d’accepter de s’effacer complètement », a-t-il tonné, dans une allusion à la décision du CPL de ne pas prendre part à l’équipe Diab si cela pourrait accélérer sa formation.

S’il a sciemment évité de réagir aux spéculations médiatiques autour des noms des ministrables, M. Bassil a tenu à insister sur son « droit » à se prononcer au sujet des négociations gouvernementales, dans la mesure où il dirige le plus grand groupe parlementaire qui donnera (ou non) sa confiance au cabinet. Il reste que c’est surtout au niveau de la forme du futur gouvernement que la mésentente entre Hassane Diab et Gebran Bassil semble audible. À l’heure où le Premier ministre désigné semble déterminé à former une équipe restreinte de 18 ministres spécialistes et indépendants des formations politiques, comme le veut le mouvement de contestation, le leader du CPL n’a pas caché ses craintes quant à un possible échec d’un tel gouvernement, dans la mesure où il serait formé de « personnes qui n’ont pas d’expérience en matière d’administration et de chose publique ».


(Lire aussi : Alerte aux balles perdues, l'édito de Issa GORAIEB)



Kattar à l’Économie, Hitti pour les AE ?

Quoi qu’il en soit, Hassane Diab poursuit ses contacts en quête d’une équipe de technocrates indépendants. Il s’est donc rendu hier à Baabda pour y rencontrer le président de la République, Michel Aoun. Des sources bien informées indiquent dans ce cadre à L’Orient-Le Jour que le Premier ministre désigné en a profité pour remettre au chef de l’État un projet de mouture gouvernementale. Mais celle-ci aurait buté sur le veto de M. Aoun dans la mesure où il refuserait de voir le portefeuille régalien des Affaires étrangères confié à Damien Kattar, ancien ministre des Finances.

Le bras de fer autour du ministère des Affaires étrangères a longtemps opposé le Premier ministre désigné au leader du CPL, ce dernier insistant, contrairement à la volonté de Hassane Diab, à nommer une personnalité qui « rassurerait le Hezbollah » au portefeuille des AE, à l’heure où le Moyen-Orient retient son souffle en attendant la riposte iranienne à l’assassinat de Kassem Soleimani dans un raid américain à Bagdad vendredi dernier.

Mais à Baabda, on fait savoir que lors de la rencontre entre MM. Aoun et Diab, cet obstacle a été franchi. Les deux hommes se seraient entendus pour nommer Damien Kattar à la tête du ministère de l’Économie. Quant aux Affaires étrangères, elles devraient être confiées en principe à Nassif Hitti, ancien ambassadeur de la Ligue arabe en Italie. Lors de la réunion d’hier, le président de la République et le Premier ministre désigné se seraient également entendus pour nommer Marie-Claude Najm, professeure de droit à l’Université Saint-Joseph, au portefeuille de la Justice. Dans les mêmes milieux, on confie que l’officier à la retraite Michel Menassa est toujours donné favori pour le ministère régalien de la Défense, à l’heure où le Premier ministre tient à nommer Talal Ladki, également officier à la retraite, à la tête du ministère de l’Intérieur, en dépit du probable veto du courant du Futur.


(Lire aussi : Le Futur redoute un retour à l’ère de la tutelle syrienne)



Si la présidence se félicite de ce progrès, elle tient à assurer que le Premier ministre n’envisage aucunement de jeter l’éponge. Elle réagissait ainsi à des spéculations médiatiques selon lesquelles Hassane Diab pourrait bien bouder, voire se retirer s’il ne parvenait pas à former son équipe d’ici à vendredi. Mais les milieux de Baabda ne cachent pas leurs craintes quant à d’éventuels obstacles qui pourraient freiner ce nouvel élan des négociations ministérielles. D’ailleurs, certains milieux politiques confient à L’OLJ que le processus bute sur un obstacle articulé autour des ministères de l’Énergie et des Travaux publics, à l’heure où l’on s’attendait à ce que les Marada de Sleiman Frangié conservent ce portefeuille pour la troisième fois consécutive. Un obstacle auquel s’ajoute un possible retour à la formule prévoyant un cabinet dit techno-politique au vu des développements survenus après l’assassinat de Kassem Soleimani. Mais Gebran Bassil a exclu cette éventualité, dans la mesure où « la priorité devrait être au redressement du pays et de son économie moribonde ». « Il faut donc le distancier par rapport aux développements de la région », a-t-il estimé.


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commentaires (4)

Le plus grand groupe parlementaire d'un parlement bidon, ça ne veut absolument rien dire.

Remy Martin

10 h 43, le 08 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Le plus grand groupe parlementaire d'un parlement bidon, ça ne veut absolument rien dire.

    Remy Martin

    10 h 43, le 08 janvier 2020

  • Tous les jours ils annoncent le gouvernement pour après-demain... Problème: ils n' ont pas spécifié l' année..!

    LeRougeEtLeNoir

    10 h 34, le 08 janvier 2020

  • On ne sait pas si un gouvernement composé de spécialistes indépendants des formations politiques peut ou non réussir mais ce qui a été prouvé à ce jour c’est que tous les gouvernements politiques ont lamentablement échoué à résoudre le plus petit problème du pays car tant ces politiques que ll’administration nommée par eux se sont avérés TOTALEMENT INCOMPÉTENTS.

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 56, le 08 janvier 2020

  • C,EST BIEN DE JEU QU,IL EN EST QUESTION. UN JEU DE MARCHANDAGES ET DE CONSENSUS HABITUELS QUE LA RUE REJECTE. GOUVERNEMENT MEME SI FORME VOUE A L,ECHEC.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 08 janvier 2020

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