Chaque nouvelle année qui se pointe ramène dans sa besace le bouquet précédent de hâbleries locales qui ont marqué les pauvres d’esprit et font de la bêtise un éternel recommencement. Que n’a-t-on entendu comme inepties sur la formation du gouvernement ou plus généralement concernant le mouvement de contestation! Certes, il y avait parfois une ou deux fulgurances, mais que d’âneries proférées tant par les vieux croûtons de la politique que par certains farfelus sur les réseaux sociaux ! Ou pire encore, par les vieux croûtons de la politique servant leurs fanfaronnades sur les réseaux sociaux.
Les bien-pensants appellent cela « la parole libérée ». Sauf qu’au vu de la qualité qui nous est servie, c’est à se demander s’il n’aurait pas mieux valu qu’elle soit internée…
À chaque Saint-Sylvestre, nous avons droit aussi à la truellée des marabouts et autres marchands de visions astro-hallucinées, qui astiquent leur boule de cristal avant de nous servir en rafale les heurs et malheurs qui vont s’abattre et nous abattre au cours des douze prochains mois. Alors qu’il leur suffit tout bêtement d’attendre 2021 pour nous dire ce qu’ils avaient prévu pour 2020.
Et pendant ce temps, le Sultan Hassane Diab al-AUB pédale dans la semoule pour se trouver une équipe un peu au-dessus du niveau de la mer. Normal, quand chaque caillou veut avoir son ministre. Chaque communauté aussi. Les clans, les familles, les fils à papa, les beaufs et les gendres, avec leur cohorte d’agités, affamés de micros et de caméras. Le tout dans un pays aux frontières caviardées comme une vieille chaussette filasse, absorbant tout ce que les contrebandiers ont envie de fourguer. Un État au système politique déjanté et aux institutions bordéliques. Une bonne vieille terre produisant le meilleur cannabis au monde, pour le plus grand plaisir et le portefeuille garni de quelques demi-dieux provinciaux. Enfin, une cour des miracles hébergeant dans des zones de non-droit toutes sortes de mutants, barbus ou imberbes, aussi dépenaillés qu’échevelés. La vie est belle !
Les moins cassandre des neuneus politiques nous promettent des journées cruciales. Ainsi, de journées cruciales en semaines décisives puis en mois déterminants, en attendant de passer au semestre fondamental, la population fait tapisserie la main tendue et la bouche ouverte aux guichets des banques, rêvant d’événements prétendûment « historiques ».
Certes, la grande bouffe du réveillon mardi était un moment divin. Mais la grande baffe du réveil, c’est pour l’année qui vient !
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (4)
Le pire dans tout ça c'est que ces hâbleurs se prennent pour des lumières et leurs suiveurs pour des analystes politiques de haut vol. Ils décryptent leurs discours de complots et de collaboration avec l'ennemi comme une prémonition intelligible en élaborant des plans de destruction du pays par ces ennemis fictifs alors que sous leurs yeux ces vendus fomentent les combines les plus innommables pour anéantir notre pays avec la bénédiction de certains dirigeants haut placés qui se disent libanais et contribuent à consolider leurs projets. Heureusement que la majorité des libanais est éduquée et reste vigilante pour lutter contre ces obscurantistes malveillants et ces carriéristes voleurs pour les empêcher de mettre à exécution leurs projets dévastateurs de notre civilisation et de notre pays. Nous gagnerons contre vents et marées qu'on se le dise. La vie des libanais est une perpétuelle résistance.
Sissi zayyat
15 h 35, le 03 janvier 2020