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À La Une - Liban

Salamé : L'économie libanaise ne risque pas un effondrement dans les jours qui viennent

Les solutions pour restaurer la confiance dans le pays et relancer l’activité économique "sont entre les mains des partis et des leaders politiques", estime le gouverneur de la BDL.

Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban. Photo d'archives ANI

Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, a estimé que le pays, qui traverse une crise socio-économique, "a besoin de solutions d'ici quelques jours" pour restaurer la confiance, mais que l'économie libanaise "ne risque pas un effondrement dans les jours qui viennent". Ces déclarations, données au média allemand Deutsche Welle, interviennent au 22e jour d'un mouvement de révolte inédit au Liban contre la classe dirigeante, dont la BDL et M. Salamé ont été des cibles.

"Les conditions sont difficiles au Liban, du fait de la fermeture des routes et de la situation sécuritaire, mais nous nous sommes mis d’accord avec le secteur bancaire pour qu’il continue d’offrir les services bancaires à ses clients", a indiqué M. Salamé à DW. Il a toutefois souligné que pour certaines branches, dans certaines régions du pays, "la situation sécuritaire ne permet pas la réouverture" des établissements bancaires. "Nous avons besoin de solutions en quelques jours pour relancer la confiance dans le Liban, mais l’économie ne risque pas un effondrement dans les jours qui viennent", a ajouté Riad Salamé. Il a estimé que ces solutions pour restaurer la confiance et relancer l’activité économique "sont entre les mains des partis et des leaders politiques". "Les politiques gouvernementales ne concernent pas la BDL, celles-ci sont issues des lois de finances auxquelles nous ne sommes pas associés", a-t-il nuancé.



(Lire aussi : Situation financière : la Banque mondiale ne mâche plus ses mots)



Selon M. Salamé, "malgré le creusement du déficit et la hausse des importations qui accentuent la pression sur la livre, la BDL maintient la stabilité du taux de change qui est essentielle pour la stabilité sociale et pour empêcher l’inflation et conserver la confiance". Concernant l'existence d'un taux de change parallèle au taux officiel, il a précisé que si les taux de change des bureaux de change diffèrent effectivement de celui des banques, leurs opérations ne représentent que 2 % du total des opérations. "Lorsqu’il y a une demande supplémentaire ou supérieure à la normale, la différence du change varie entre 3 et 7 % et là on est retombé à 4 %", a-t-il souligné. Et de poursuivre : "Il y a une pression supplémentaire si les banques sont fermées, mais là elles opèrent et conservent le taux officiel qui est de 1 515 livres pour un dollar".

Depuis la mi-septembre, l’accès au dollar, qui circulait librement en temps normal, se fait de plus en plus difficile pour les importateurs comme pour les citoyens lambda. Face à un creusement continu de la balance des paiements (flux de biens, de services et de capitaux entre le pays et le reste du monde), que la BDL a dû couvrir avec ses réserves en devises, les banques ont vu leurs quotas journaliers de devises fournies par la Banque centrale réduits. Elles ont donc fini par limiter fortement les retraits de dollars à travers les distributeurs automatiques et les guichets. Cela a poussé de fait une partie importante de leurs clients vers les bureaux de change, qui face à la forte demande pratiquent un taux de change parallèle supérieur au taux officiel.

Depuis le 17 octobre, les Libanais sont mobilisés contre les autorités, qu'elles accusent de corruption et de clientélisme. Après deux semaines de fermeture des banques, ces dernières ont rouvert leurs portes en fin de semaine dernière. Toutefois, certains établissements ont mis en place une série de mesures restrictives comme le gel des facilités bancaires, et refusent, en outre, d’effectuer des opérations de conversion de la livre à d’autres devises. Il est, en sus, difficile voire impossible d’effectuer des transferts aux fournisseurs à l’étranger et, dans certains cas, d’effectuer des transferts à l’intérieur même du pays.



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Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, a estimé que le pays, qui traverse une crise socio-économique, "a besoin de solutions d'ici quelques jours" pour restaurer la confiance, mais que l'économie libanaise "ne risque pas un effondrement dans les jours qui viennent". Ces déclarations, données au média allemand Deutsche Welle, interviennent au 22e jour d'un mouvement de...

commentaires (3)

...""Les solutions pour restaurer la confiance dans le pays et relancer l’activité économique "sont entre les mains des partis et des leaders politiques", estime le gouverneur de la BDL."" Comment les manifestants entendent cette déclaration ? Cela se saurait, et depuis des décennies, ils sont les mêmes, si les politiciens apportent quelques solutions. On se renvoie la patate chaude…

L'ARCHIPEL LIBANAIS

20 h 10, le 07 novembre 2019

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Commentaires (3)

  • ...""Les solutions pour restaurer la confiance dans le pays et relancer l’activité économique "sont entre les mains des partis et des leaders politiques", estime le gouverneur de la BDL."" Comment les manifestants entendent cette déclaration ? Cela se saurait, et depuis des décennies, ils sont les mêmes, si les politiciens apportent quelques solutions. On se renvoie la patate chaude…

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    20 h 10, le 07 novembre 2019

  • MALHEUREUSEMENT LE PAYS EST DANS LES MAINS D,ABRUTIS CORROMPUS, VOLEURS, INCOMPETENTS ET M,ENFOUTISTES. QU,ON APPELLE L,ARMEE AU POUVOIR, QU,ELLE NOMME UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES ET ARRANGE DES LEGISLATIVES DANS LES SIX MOIS POUR NETTOYER COMPLETEMENT LA PLACE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 07, le 07 novembre 2019

  • Ca veut dire qu'on ne peut pas ou qu'on ne doit pas se débarrasser des partis et leaders politiques!!! Ils ont les clés mais ne les ont jamais utiliser... Quelle honte

    Wlek Sanferlou

    18 h 38, le 07 novembre 2019

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