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À La Une - Liban

Salamé : La BDL continue de soutenir la livre

"Nous espérons l'adoption d'un budget qui donnera des signaux positifs aux marchés", affirme le gouverneur de la BDL, lors du Congrès annuel pour la responsabilité sociale des entreprises.

Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, lors d'un entretien accordé à l'agence Reuters, le 24 octobre 2017 à Beyrouth. Photo d'archives REUTERS/Jamal Saidi

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s'est voulu rassurant jeudi au sujet du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar, affirmant que la BDL continuait de soutenir la monnaie locale, dans un contexte de crise économique et monétaire qui affecte le pays.

"Je rappelle que la livre libanaise est la monnaie nationale, et que nous restons engagés à assurer la stabilité de son taux de change", a affirmé le gouverneur de la BDL, lors du Congrès annuel pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE).

"Nous sommes les garants du taux de change de la livre. Les variations autour du taux de change de la livre contre le dollar ont toujours existé. Parfois, le taux de change du dollar chez les bureaux de change est plus élevé ou plus bas, par rapport à ceux des banques. Depuis juin, la demande des cambistes en liquidités a augmenté, ce qui a provoqué une montée du taux de change", a ensuite expliqué le gouverneur. "La Banque du Liban n'intervient dans le marché de change et des billets en dollars que pour les réguler", a-t-il ajouté.

Charbel Cordahi, conseiller économique du Courant patriotique libre fondé par le chef de l'Etat Michel Aoun, avait affirmé la semaine dernière que la banque centrale n'intervenait pas sur le marché des changes pour soutenir la livre.

Annonçant par ailleurs, que la BDL prépare des circulaires prévoyant des moyens de paiement et de crédits numériques, Riad Salamé a affirmé que cela "facilitera les opérations de paiement et de crédits du citoyen". "La monnaie numérique sera en livre libanaise et aidera le consommateur à s'acquitter des montants qu'il doit avec un moindre coût", a-t-il précisé. "La BDL continue de soutenir les secteurs productifs et économiques de manière générale, ainsi que la stabilité du taux de change de la livre", a-t-il dit.


(Lire aussi : Importations de blé : les minotiers critiques vis-à-vis de la circulaire de la BDL)


Les crédits au logement

Par ailleurs, Riad Salamé a réaffirmé que la BDL "continue de soutenir les crédits au logement". "Certaines banques qui collaborent avec nous détiennent 280 millions de dollars alloués aux crédits logement, et le Koweït a prévu 170 millions de dollars en crédits pour le logement au Liban et attend l'approbation du gouvernement", a-t-il souligné.

Fin septembre, le gouvernement avait approuvé le transfert de 35 milliards de livres libanaises (plus de 23 millions de dollars) de l’Établissement pour l'habitat (EPH) aux subventions accordées aux ONG. Mais le ministre des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, avait assuré que cela n'affecterait pas l'octroi de prêts immobiliers subventionnés aux Libanais.

En outre, Riad Salamé a abordé la question des importateurs locaux qui faisaient face à des difficultés en raison des variations des taux de changes. "Nous avons donné notre accord pour que les banques acceptent les retraits en dollars lorsque les comptes des agents concernés sont en dollar, et qu'ils soient en livre libanaise dans le cas contraire. Quand aux conversions, lorsque le retrait se fait en dollars et que le compte est en livres libanaises, nous avons laissé la liberté aux banques pour cette question", a-t-il expliqué.

Pour sa part, le syndicat des cambistes du Liban a rejeté jeudi toute responsabilité dans les variations du taux de change de la livre libanaise.

Mardi, la BDL a émis une circulaire (n° 530 datée de lundi et qui concerne les lettres de crédit) proposant une solution aux professionnels des filières concernées, qui sont obligés de régler leurs marchandises en dollar mais qui encaissent une partie plus ou moins importante de leurs recettes en livre libanaise.

La publication de cette circulaire intervient dans un contexte tendu lié à la dégradation de la situation économique du pays, combinée à un resserrement de la circulation de dollars sur le marché local, où le billet vert cohabite avec la livre libanaise. Le taux de change entre les deux monnaies est fixé par la BDL depuis 1997 à 1.507,5 livres pour un dollar. Si officiellement la BDL et le secteur bancaire rejettent le scénario d’une "crise du dollar", les retraits de billets verts à travers les distributeurs automatiques et les guichets ont été fortement limités ces derniers jours, tandis que le prix demandé par les changeurs, et depuis peu même par certains commerçants, a récemment dépassé le seuil des 1.600 livres. Cette situation a provoqué la grogne de certains professionnels, comme les distributeurs de carburant ou les minotiers, qui payent leurs marchandises en dollar mais encaissent tout ou partie de leurs recettes en livres.

"Nous espérons l'adoption d'un budget qui donnera des signaux positifs aux marchés (...)", a conclu le gouverneur de la Banque du Liban.

Le Liban souffre depuis des années d'un déficit public chronique et croissant, qui a propulsé la dette publique à 86 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde. En 2018 la croissance économique a atteint de 0,2%.

Le gouvernement planche actuellement sur le projet de budget de 2020 afin de rassurer les bailleurs de fonds internationaux qui lui réclament des réformes économiques et financières. Le Parlement avait adopté en juillet, avec un retard de sept mois, un budget d'austérité pour 2019, avec pour objectif de réduire le déficit public.

Dans ce contexte, des centaines de Libanais avaient manifesté leur mécontentement dans les rues de la capitale Beyrouth, dimanche, ainsi que dans d'autres régions du pays, avant que les rassemblements ne dégénèrent en blocages de routes.


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Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s'est voulu rassurant jeudi au sujet du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar, affirmant que la BDL continuait de soutenir la monnaie locale, dans un contexte de crise économique et monétaire qui affecte le pays."Je rappelle que la livre libanaise est la monnaie nationale, et que nous restons engagés à assurer la...

commentaires (3)

Cette même livre dévaluée par le président Amine Gemayel de 1982 à 1988 ? Où on est passé de 3 livres pour 1 usd à 1500 livres pour ce même dollar ? Est ce bien de cette livre qu'on parle ?

FRIK-A-FRAK

18 h 47, le 03 octobre 2019

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Commentaires (3)

  • Cette même livre dévaluée par le président Amine Gemayel de 1982 à 1988 ? Où on est passé de 3 livres pour 1 usd à 1500 livres pour ce même dollar ? Est ce bien de cette livre qu'on parle ?

    FRIK-A-FRAK

    18 h 47, le 03 octobre 2019

  • Les banques libanaises ont fait d'énormes bénéfices cette année et continueront à le faire . Les banques regorgent de devises étrangères , mais le papier-monnaie manque . Aucune banque au monde , même aux Etas-Unis même , ne dispose de la quantité de papier-monnaie suffisante si des retraits massifs s'effectuent en cash ! La panique psychologique a un effet extrêmement nocif , et il faut que les citoyens sachent modérer leur mécontentement en la provoquant , pour le bien de tous !

    Chucri Abboud

    16 h 19, le 03 octobre 2019

  • BEAUCOUP DE PAROLES. PASSEZ AUX ACTES CONCRETS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 23, le 03 octobre 2019

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