Le syndicat des cambistes du Liban a rejeté jeudi toute responsabilité dans les variations, ces derniers temps, du taux de change de la livre libanaise contre le dollar. Des déclarations qui interviennent dans un contexte marqué par des difficultés d'obtention de dollars sur le marché.
"Depuis le début de la crise de disponibilité du dollars sur le marché libanais, certaines parties se sont évertuées à faire porter aux cambistes la responsabilité des variations dans les taux de change pratiqués par les bureaux de change et certains cambistes ont été convoqués par les autorités, ce qui fait croire que ceux-ci sont responsables de la crise", déplore le syndicat dans un communiqué.Il rappelle qu'en vertu de la loi, c'est "aux autorités de s'assurer de la santé de la situation monétaire du pays et à elles seules de fixer le taux de change de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères, en trouvant l'équilibre par rapport à l'offre et la demande".
"Les opérations de vente et d'achat de monnaies étrangères en liquide, contre la livre libanaise, sont effectuées par les cambistes en se basant sur une loi qui réglemente le métier au Liban, et en prenant en considération l'offre et la demande sur le marché, tout en étant contrôlées par la Banque du Liban qui, elle seule, a ce pouvoir (...)", rappellent les cambistes. Le syndicat dit enfin s'opposer aux tentatives de faire assumer la responsabilités de la baisse du taux de change de la livre aux cambistes, affirmant que ces derniers "n'ont pas le pouvoir d'influer les prix (...)".
Jeudi, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a pour sa part affirmé que la banque centrale continuait de soutenir la stabilité de la livre.
Mardi, la Banque du Liban a, en outre, émis une circulaire (n° 530 datée de lundi et qui concerne les lettres de crédit) proposant une solution aux professionnels des filières concernées, qui sont obligés de régler leurs marchandises en dollar mais qui encaissent une partie plus ou moins importante de leurs recettes en livre libanaise.
La publication de cette circulaire intervient dans un contexte tendu lié à la dégradation de la situation économique du pays, combinée à un resserrement de la circulation de dollars sur le marché local, où le billet vert cohabite avec la livre libanaise. Le taux de change entre les deux monnaies est fixé par la BDL depuis 1997 à 1.507,5 livres pour un dollar. Si officiellement la BDL et le secteur bancaire rejettent le scénario d’une "crise du dollar", les retraits de billets verts à travers les distributeurs automatiques et les guichets ont été fortement limités ces derniers jours, tandis que le prix demandé par les changeurs, et depuis peu même par certains commerçants, a récemment dépassé le seuil des 1.600 livres. Cette situation a provoqué la grogne de certains professionnels, comme les distributeurs de carburant ou les minotiers, qui payent leurs marchandises en dollar mais encaissent tout ou partie de leurs recettes en livres.
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