Le Hezbollah a annoncé lundi matin avoir abattu un "drone israélien" au moment où celui-ci traversait la frontière avec le Liban, une semaine après une confrontation entre le parti chiite et Israël.
Des combattants du Hezbollah "ont confronté avec les armes nécessaires un drone israélien au moment où il traversait la frontière" en direction de la localité de Ramieh au Liban-Sud, selon un communiqué du parti chiite. "Le drone a été abattu à l'extérieur de la localité et se trouve entre les mains" du Hezbollah, d'après le texte. L'armée israélienne a reconnu qu'un de ses drones était "tombé en territoire libanais lors d'opérations de routine". Sans préciser l'origine de l'accident, elle a assuré qu'aucune information ne pouvait être prélevée sur le drone.
Après une attaque au drone le 25 août imputée à Israël contre la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, le leader du parti chiite, Hassan Nasrallah, avait réagi en s'engageant à abattre les drones israéliens qui pénétreraient dans l'espace aérien du Liban.
L'actuelle poussée de fièvre intervient après une frappe d'Israël en Syrie qui a tué deux combattants du Hezbollah, le 24 août. Elle avait été suivie, quelques heures plus tard, par l'envoi de deux drones chargés d'explosifs contre la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Le parti chiite et l'armée libanaise ont pointé du doigt Israël, qui n'a jamais commenté. Hassan Nasrallah avait immédiatement promis des représailles à Israël, tout en s'engageant à abattre les drones israéliens qui pénétreraient dans l'espace aérien du Liban. Il avait réitéré cet engagement le 2 septembre, tout en assurant que son mouvement n'avait "plus de ligne rouge" dans son combat contre Israël. "Le message est clair : si vous attaquez, toutes les frontières, vos soldats, vos colonies, à la frontière, en profondeur (du territoire) ou en son cœur, pourront être menacés et ciblés", a martelé le chef du Hezbollah.
Le 1er septembre, le parti chiite avait annoncé avoir tiré des missiles antichars sur un véhicule blindé dans le nord d'Israël, en représailles à l'assassinat de ses deux cadres en Syrie. L'armée israélienne a riposté avec environ 100 obus tirés contre un secteur du sud du Liban, considéré selon elle comme "la source des tirs", provoquant des incendies limités dans des zones boisées.
La dernière grande confrontation en date entre Israël et le Hezbollah remonte en 2006. Une guerre de 33 jours avait dévasté le Liban et fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires, selon des chiffres officiels.
(Lire aussi : "Il y aura une riposte à l'attaque des drones contre la banlieue sud", prévient un responsable du Hezbollah)
Parallèlement, en Syrie...
Poids lourd de la vie politique au Liban, représenté au gouvernement et au Parlement, le Hezbollah est considéré comme un groupe "terroriste" par Israël et les Etats-Unis. Allié de l'Iran, autre bête noire d'Israël, il est militairement engagé au côté du régime dans le conflit en Syrie, où ses positions et ses convois d'armes sont régulièrement la cible de bombardements israéliens.
Israël a récemment accusé le Hezbollah et son allié iranien de travailler sur le territoire libanais à convertir des roquettes en missiles de précision pouvant causer des dommages plus importants. Israël justifie ses frappes menées en Syrie contre les forces du Hezbollah ou de l'Iran en assurant qu'il ne laissera pas le pays en guerre devenir la tête de pont de Téhéran.
Ces dernières années, l'hostilité persistante entre Israël et le Hezbollah s'est notamment manifestée en Syrie, où une guerre complexe impliquant de nombreux belligérants se poursuit. Dans la nuit de dimanche à lundi, des roquettes ont été tirées "sans succès" depuis les environs de Damas vers Israël par des "milices chiites" opérant en Syrie sous le commandement de la force al-Qods des gardiens de la révolution iraniens, a annoncé l'armée israélienne sur son compte Twitter. Sans qu'il ne soit possible de dire si ces raids sont liés, des frappes aériennes dans l'Est syrien ont visé des positions de forces iraniennes et de milices alliées, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
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19 h 24, le 09 septembre 2019