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À La Une - Liban

Crise des déchets : le plan Jreissati approuvé dans les grandes lignes

L'affaire des deux drones ayant visé la banlieue sud de Beyrouth a été évoquée lors du Conseil des ministres et "des contacts ont été pris pour dissuader l'ennemi qui poursuit ses violations de la souveraineté libanaise".

Le gouvernement réuni en Conseil des ministres sous la présidence de Saad Hariri (au 1er plan à d), le 27 août 2019 au Grand sérail. Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais a approuvé dans les grandes lignes mardi la feuille de route pour la gestion des déchets, actant l'option des incinérateurs, sans pour autant prendre de décisions définitives sur les décharges sanitaires de Bourj Hammoud et de Costa Brava. L'affaire des deux drones ayant visé la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, dans la nuit de samedi à dimanche, a également été évoquée lors de ce Conseil des ministres.

La feuille de route du ministère de l’Environnement pour la gestion des déchets avait été soumise à la présidence du Conseil le 3 juin. Ce document prévoit notamment, pratiquement sans alternative malgré la polémique que cela engendre, la construction d'incinérateurs de déchets. Il met par ailleurs en avant la nécessité de réduire les déchets et d’instaurer le tri à la source. Pour permettre aux municipalités de mener à bien les opérations de ramassage et de tri, cette feuille de route propose de nouvelles taxes.

"La majorité des points de la feuille de route du ministère de l'Environnement a été approuvée", a déclaré M. Jreissati depuis le Grand sérail, dans le centre-ville de Beyrouth, indiquant que "le point concernant les dispositions financières devait être examiné plus en profondeur" avec le ministère des Finances et celui de l'Environnement dans un délai d'un mois après des remarques formulées par le ministre Mohammad Fneich (Hezbollah).

"Le point concernant les nouvelles décharges sanitaires a également été discuté. Les lieux de certaines décharges ont été approuvés, d'autres non", a ajouté le ministre de l'Environnement, indiquant que le gouvernement a donné un délai d'un mois aux pouvoirs locaux. Aucune décision définitive n'a en revanche été prise sur les décharges provisoires de Bourj Hammoud-Jdeidé et de Costa Brava, au nord et au sud de Beyrouth. La capacité de la décharge de Bourj Hammoud-Jdeidé arrive à saturation à la fin de ce mois, prématurément, et une fermeture sans alternative de ce site serait synonyme de nouvelle crise des déchets.

"Nous ne sommes pas face à une crise. Tout le monde est conscient de l'urgence de la situation. Nous comprenons les préoccupations des députés et des municipalités sur l'ensemble du territoire. Cependant, nous avons donné un délai suffisant à l'ensemble des parties. Au bout d'un moment, l’État doit trancher et imposer ses solutions. Que ceux qui s'y opposent proposent des alternatives", a lancé le ministre.

Concernant les incinérateurs, M. Jreissati a déclaré que l'un d'entre eux sera construit à Beyrouth, un deuxième à Deir Ammar, au Liban-Nord, et un au sud de Beyrouth, indiquant avoir donné une semaine au Hezbollah et à Amal de choisir un lieu pour ce dernier. "Nous avons besoin de 4 à 5 ans pour construire les incinérateurs. Entre temps, le Conseil pour le développement et de la reconstruction doit rénover les usines de traitement existants", a expliqué le ministre.

Le débat autour de cette feuille de route intervient dans un contexte déjà tendu : d’une part, une crise au Liban-Nord dans quatre cazas – Bécharré, Zghorta, Koura et Minié-Denniyé – provoquée par la fermeture inopinée d’une décharge sauvage, peine à trouver une issue favorable suite aux refus successifs d'ouvrir des décharges. La décision a finalement été prise d’exproprier un terrain à Hawakir Denniyé pour y stocker les déchets. Dans la journée, des riverains de Hawakir Denniyé ont à nouveau manifesté contre le choix du gouvernement.



(Lire aussi : Déchets : de l’urgence de sortir de l’improvisation et d’instaurer un vrai débat)



"Agression israélienne"
Après Fady Jreissati, le ministre de l'Information, Jamal Jarrah, a pris la parole. "En début de séance, le Premier ministre Saad Hariri a condamné l'agression israélienne, estimant qu'il s'agit d'une violation de la résolution 1701 qui menace la stabilité du Liban. Confirmant que le gouvernement allait déposer une plainte au Conseil de sécurité des Nations unies, M. Jarrah a assuré que "des contacts ont été pris pour dissuader l'ennemi qui poursuit ses violations de la souveraineté libanaise".

Plus tôt dans la journée, M. Hariri avait appelé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lui demandant d'intervenir auprès d'Israël pour "éviter une escalade des tensions". Lundi, le chef du gouvernement libanais s'était entretenu au téléphone avec le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, qui a invité toutes les parties concernées, libanaise et israélienne, à la retenue, à la suite de l’incident des drones. Le Premier ministre s'était également réuni lundi avec les ambassadeurs et chargés d’affaires des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

Lundi, le président libanais Michel Aoun avait qualifié de "déclaration de guerre" l'attaque au drone armé. Il a exprimé sa "crainte" de voir "les agressions d'Israël conduire à une dégradation de la situation, surtout si elles se répètent". Avant la réunion gouvernementale, plusieurs ministres ont salué cette prise de position du chef de l'Etat. 

Dimanche avant l'aube, le premier drone était tombé au-dessus du secteur de Mouawad, dans le quartier Madi, situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Le second appareil avait explosé en vol, provoquant des dégâts dans un centre de presse du Hezbollah proche des lieux et blessant légèrement trois personnes. Quelques heures plus tard, le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, a menacé Israël d'une riposte, présenté l'attaque comme "le premier acte d'agression" d'Israël au Liban depuis la guerre de 2006 entre l’Etat hébreu et le Hezbollah qui avait fait 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien.



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commentaires (2)

ENTRETEMPS ET JUSQU,EN 2024 ET 2030 LES EXHALAISONS MALSAINES CONTINUERONT.

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

17 h 44, le 27 août 2019

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Commentaires (2)

  • ENTRETEMPS ET JUSQU,EN 2024 ET 2030 LES EXHALAISONS MALSAINES CONTINUERONT.

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    17 h 44, le 27 août 2019

  • Une bonne nouvelle ! "...au bout d'un moment, l'Etat doit trancher et imposer ses solutions..." Exactement, c'est ce que font tous les Etats ! Tenez bon, Monsieur le ministre, on vous souhaite bonne chance ! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 32, le 27 août 2019

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