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À La Une - Liban

Le premier drone tombé dans la banlieue sud était piégé, selon le Hezbollah

L'appareil contenait 5,5 kg de C4, affirme le parti chiite après examen. 

Un enquêteur de la police scientifique libanaise fouillant le site où un drone est tombé et un autre a explosé, dans la banlieue-sud de Beyrouth, le 25 août 2019. Photo AFP / ANWAR AMRO

Le premier des deux drones tombés dimanche dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, contenait plus de cinq kilos d'explosif, a affirmé mardi le parti chiite, qui estime que ce quartier était donc "la cible d'attaques" israéliennes.

Après que les "experts du parti ont démantelé le premier des deux drones qui s'est écrasé dans la banlieue sud, il a été découvert qu'il contenait un engin explosif de type C4 scellé, pesant 5,5 kg", souligne le Hezbollah dans un communiqué. "Nous confirmons que le but de ce premier drone n'était pas un vol de reconnaissance mais la réalisation d'un attentat à la bombe", a ajouté le parti chiite pro-iranien.

"L'objectif de ce drone n'était donc pas de surveiller mais d'exploser, comme l'a fait le second" appareil, estime le parti chiite, qui conclut que la banlieue sud a donc été la cible dans la nuit de samedi à dimanche "d'attaques de drones piégés". 

Dimanche avant l'aube, le premier drone était tombé au-dessus du secteur de Mouawad, dans le quartier Madi, situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait indiqué qu'il aurait pu être abattu par des jets de pierres de jeunes du quartier. Le second appareil avait explosé en vol, provoquant des dégâts dans un centre de presse du Hezbollah proche des lieux et blessant légèrement trois personnes.



(Lire aussi : Le Moyen-Orient à l’heure de la guerre des drones)



"Escalade sérieuse dans la région"
Lundi, le président libanais Michel Aoun avait qualifié de "déclaration de guerre" l'attaque au drone armé. Il a exprimé sa "crainte" de voir "les agressions d'Israël conduire à une dégradation de la situation, surtout si elles se répètent".  Hassan Nasrallah avait, lui, présenté l'attaque comme "le premier acte d'agression" d'Israël au Liban depuis la guerre de 2006 entre l’État hébreu et le Hezbollah qui avait fait 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien, laissant entendre qu'il y aurait une possibilité de riposte.

"Prenez garde à ce que vous dites et surtout à ce que vous faites", a prévenu mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, s'adressant notamment au Hezbollah et à l’État libanais, lors d'une conférence de presse à Jérusalem.  "Je suggère à (Hassan) Nasrallah de se calmer", a déclaré M. Netanyahu, en référence aux propos tenus dimanche par le chef du Hezbollah.


Sur le terrain, les avions de reconnaissance israéliens ont survolé mardi matin à basse altitude des régions du Liban-Sud et de la Békaa. Le porte-parole de la Force intérimaire de l'ONU au Liban, Andrea Tenenti, a affirmé de son côté que la situation le long de la frontière sud est "calme" et que la Finul "œuvre avec les différentes parties pour éviter toute incompréhension ou incident". Lundi, l'ONU avait appelé les parties concernées à observer "une retenue maximale".

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a de son côté appelé mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lui demandant d'intervenir auprès d'Israël pour "éviter une escalade des tensions". M. Hariri a déclaré au chef de la diplomatique russe que cette attaque "constitue un acte dangereux, une atteinte à la souveraineté libanaise et une violation de la résolution 1701 qui a instauré le calme et la stabilité durant les années précédentes". Estimant que l'attaque "menace d'une escalade sérieuse dans la région", le Premier ministre a affirmé que "le Liban compte sur le rôle de la Russie pour éviter une escalade et des tensions, et envoyer des messages clairs à Israël pour qu'il cesse les violations de la souveraineté libanaise", selon un communiqué de son bureau.



(Lire aussi : Le dilemme du Hezbollah : comment riposter sans déclencher une guerre ?)



Droit des Libanais à se défendre par tous les moyens
Face à ces développements, le Conseil supérieur de la défense, réuni dans l'après-midi au palais de Beiteddine, a souligné "le droit des Libanais à se défendre par tous les moyens contre toute agression". "Le Conseil a souligné le droit des Libanais à se défendre par tous les moyens contre toute agression, un droit prévu dans le Charte des Nations unies, pour empêcher qu'une telle attaque se répète contre le Liban, son peuple et son territoire. L'unité nationale est l'arme la plus forte face à l'ennemi", peut-on lire dans un communiqué publié à l'issue de la réunion du Conseil.

Le Premier ministre, Saad Hariri, "a évoqué les contacts qu'il a entrepris avec la communauté internationale", ajoute le texte. Il est précisé "que cette attaque était la première de ce type depuis 2006, et la première violation qui montre qu'Israël veut changer les règles d'engagement, chose qui menace la stabilité". M. Hariri a aussi indiqué qu'une plainte a été présentée au Conseil des sécurité de l'ONU par le biais du ministère des Affaires étrangères. Le chef de l'Etat a souligné pour sa part "la nécessité de défendre la souveraineté du Liban et l'intégrité de son territoire, parce qu'il s'agit d'un droit légitime".

Interrogé par les journalistes à l'issue de la réunion, M. Hariri a affirmé : "il n'y a rien à craindre, et nous ne craignons que Dieu".


Le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Israël et les États-Unis, est un acteur politique majeur au Liban et un partenaire-clé du gouvernement de Bachar el-Assad dans une Syrie déchirée par la guerre.

Lundi soir, des jeunes des localités frontalières du Liban-Sud ont organisé un cortège, principalement à mobylettes, en l'honneur de Hassan Nasrallah, sur la route menant de Adaïssé jusqu'à Khiyam, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

L’État hébreu n'a pas revendiqué l'attaque aux drones au Liban, mais son Premier ministre a assuré lundi que son pays était prêt à employer "tous les moyens nécessaires" pour se défendre contre les menaces iraniennes "sur plusieurs fronts". L'armée israélienne avait en revanche annoncé dimanche avoir mené la veille une frappe dans le village syrien d'Aqraba, situé au sud de Damas, afin de prévenir une attaque de drone orchestrée par l'Iran depuis la Syrie, selon elle. Hassan Nasrallah a affirmé que l'attaque avait fait deux morts parmi ses combattants. Les funérailles des deux jeunes hommes ont eu lieu lundi à Ghobeyri, dans la banlieue sud de Beyrouth, où les cercueils des deux combattants ont été accompagnés par des centaines de personnes. 


Des centaines de partisans du Hezbollah rendant hommage, le 26 août 2019 à Ghobeyri (banlieue sud de Beyrouth) aux deux combattants du parti, tués dans une frappe israélienne en Syrie. Photo AFP



En Irak, la puissante force paramilitaire Hachd al-Chaabi a accusé Israël d'être derrière une attaque de drones ayant tué dimanche deux de ses combattants dans l'ouest de l'Irak, près de la frontière avec la Syrie.



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Le premier des deux drones tombés dimanche dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, contenait plus de cinq kilos d'explosif, a affirmé mardi le parti chiite, qui estime que ce quartier était donc "la cible d'attaques" israéliennes.Après que les "experts du parti ont démantelé le premier des deux drones qui s'est écrasé dans la banlieue sud, il a été découvert qu'il...

commentaires (2)

Le hezb libanais de la résistance sait sur qui compter. Certains retournements de veste peuvent être très dommageables pour cette résistance .

FRIK-A-FRAK

15 h 24, le 27 août 2019

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Commentaires (2)

  • Le hezb libanais de la résistance sait sur qui compter. Certains retournements de veste peuvent être très dommageables pour cette résistance .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 24, le 27 août 2019

  • DEVANT L,ATTAQUE AUX DRONES ISRAELIENNE DE DAHIYE JE NE PEUX QUE ME RANGER DERRIERE LE HEZBOLLAH. C,EST UNE PROVOCATION INACCEPTABLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 52, le 27 août 2019

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