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À La Une - sécurité

Attaques de Tripoli : le danger existe au Liban, prévient Bou Saab

Le ministre libanais de la Défense a effectué une tournée au Liban-Nord, cinq jours après la série d'attaques menées par un islamiste dans la deuxième ville du pays.

Le ministre libanais de la Défense, Élias Bou Saab (c,) serrant la main le 8 juin 2019 à Saber Mrad, blessé par l'islamiste qui a perpétré une série d'attaques meurtrières à Tripoli dans la nuit de lundi à mardi. Photo ANI

Le ministre libanais de la Défense, Élias Bou Saab, a mis en garde samedi contre le danger du terrorisme qui existe toujours au Liban, cinq jours après la série d'attaques meurtrières menées par un islamiste qui s'était ensuite fait exploser à Tripoli, dans la nuit de lundi à mardi.

"La plupart (des Libanais) qui ont combattu en Syrie sont des terroristes présumés et le danger existe. Le Liban compte sur vous, et nous ne voulons pas que votre moral soit affecté par ce qui se passe au niveau politique", a dit le ministre de la Défense, en s'adressant  à des militaires du commandement du Liban-Nord situé dans le quartier de Kobbé à Tripoli. Le ministre effectuait une tournée auprès des responsables militaires, politiques et religieux de la capitale du Liban-Nord. Après avoir été informé des détails de la série d'attaques terroristes, M. Bou Saab a ensuite inspecté l'unité du capitaine Hassan Farhat, l'un des quatre militaires tués par l'islamiste.

Lundi soir, armé et circulant à mobylette, Abdel Rahmane Mabsout avait abattu quatre militaires avant de se faire exploser. La direction générale des Forces de sécurité intérieure avait annoncé la mort du sergent Johnny Khalil et du caporal Youssef Faraj, tandis que le commandement de l'armée libanaise faisait part de la mort du capitaine Hassan Ali Farhat et du soldat Ibrahim Mohammad Saleh. Il n'y a pas eu de revendication immédiate des attaques et les mobiles de l'assaillant restent inconnus. Selon les premiers éléments de l'enquête, il aurait agi seul.



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La ministre libanaise de l'Intérieur, Raya el-Hassan, a mis en garde vendredi contre toute "instrumentalisation communautaire et politique" de la série d'attaques à Tripoli. Les déclarations de la ministre intervenaient alors que plusieurs responsables proches du Courant patriotique libre, dont Élias Bou Saab, se sont émus du fait que l'auteur de cette attaque était un extrémiste récemment libéré de prison, sous-entendant que le Courant du Futur du Premier ministre Saad Hariri avait contribué à sa relaxe.

Élias Bou Saab avait récemment déclaré qu'il était "prématuré de déterminer l'état psychologique du terroriste". Le ministre de la Défense répondait implicitement au directeur général des Forces de sécurité Intérieure (FSI) Imad Osman qui avait indiqué mardi que Abdel Rahmane Mabsout souffrait de "troubles psychologiques".



(Lire aussi : OGM de rasoir, le billet de Gaby NASR)



Experts psychiatriques
Le ministre de la Défense s'est ensuite rendu samedi au domicile du député sunnite Fayçal Karamé. "Malheureusement, la présence sécuritaire (de l’État) n'était pas sérieuse à Tripoli, le soir de la Fête du Fitr. Nous espérons que le sang des martyrs n'aura pas été versé en vain et que les pressions se poursuivront pour connaître la vérité", a dit M. Karamé, lors d'un point de presse conjoint avec M. Bou Saab. "Nous ne demandons pas aux responsables politiques de s'ériger en experts psychiatriques. Nous attendons la fin de l'enquête pour nous exprimer sur cette affaire", a ajouté le député.

"Nous ne pouvons pas nous prononcer avant la fin de l'enquête", a renchérit le ministre de la Défense. "Nous souhaitons connaître la vérité, et la coopération entre les services de sécurité porte ses fruits. Nous coopérons avec la ministre de l'Intérieur afin de "faire face aux danger"s, a ajouté M. Bou Saab. "Cela ne veut pas dire que nous avons des points de vue divergents, mais dans ce genre de situation, nous nous devons de rester unis". 

Élias Bou Saab s'est ensuite rendu au siège de Dar el-Fatwa à Tripoli où il a été reçu par le mufti de la capitale du Nord, le cheikh Malek Chaar. 

Le ministre libanais de la Défense (2e de g), en compagnie du mufti de Tripoli, le cheikh Malek Chaar. Photo Ani

"Tripoli est la ville du vivre-ensemble et de l'égalité entre chrétiens et les musulmans", a rappelé le mufti. "Le président de la République Michel Aoun nous a promis qu'il sera le père de tous les régions et de tous les Libanais", a-t-il ajouté.

"Le terrorisme n'a pas de religion et l'islam est synonyme d'amour, la religion n'est pas corollaire du terrorisme", a pour sa part affirmé le ministre de la Défense. "Notre destin est de vivre ensemble. L'armée et les forces de sécurité ont payé le prix fort à Tripoli, cette ville qui nous est chère. Le chef de l’État a donné des directives fermes pour maintenir la sécurité à Tripoli", a ajouté M. Bou Saab. 

Le ministre de la Défense a une nouvelle fois insisté sur l'importance de la coopération entre les services et les ministères pour accélérer l'enquête. Il s'est enfin rendu à l'hôpital islamique de Tripoli, au chevet de Saber Mrad, un Palestinien qui a été grièvement blessé lors des attaques, alors qu'il tentait de stopper l'assaillant.

M. Bou Saab a ensuite poursuivi sa tournée en se rendant à Wadi Khaled, dans le Akkar, à Ras Baalbeck, dans la Békaa, ainsi que dans la localité de Qasr, frontalière de la Syrie, dans la même région. Le ministre s'est notamment plaint du manque de matériel de l'armée "qui a la charge du contrôle des frontières", appelant à un "dialogue direct" avec Damas pour le tracé des frontières entre le Liban et la Syrie. 

M. Bou Saab s'est ensuite rendu à Hoch Tal Safié, non loin de Baalbeck, dans la Békaa, pour présenter ses condoléances à la famille du caporal Faraj.

Le président Aoun, qui a marqué le le 158e anniversaire de la création des Forces de sécurité intérieure, a affirmé pour sa part qu'"il n'y aura pas de laxisme avec le terrorisme. Il n'y aura pas d'indulgence non plus avec toute partie qui chercherait des excuses à ceux qui s'en sont pris à l'Etat et aux innocents".



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Le ministre libanais de la Défense, Élias Bou Saab, a mis en garde samedi contre le danger du terrorisme qui existe toujours au Liban, cinq jours après la série d'attaques meurtrières menées par un islamiste qui s'était ensuite fait exploser à Tripoli, dans la nuit de lundi à mardi."La plupart (des Libanais) qui ont combattu en Syrie sont des terroristes présumés et le danger existe....

commentaires (4)

le cher ministre de la guerre et de la paix devrait etre poursuivi de faux et usage de faux sourire ! pour le reste le peuple syro libanais lui en est gre de le defendre bec et ongles.

Gaby SIOUFI

10 h 01, le 09 juin 2019

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Commentaires (4)

  • le cher ministre de la guerre et de la paix devrait etre poursuivi de faux et usage de faux sourire ! pour le reste le peuple syro libanais lui en est gre de le defendre bec et ongles.

    Gaby SIOUFI

    10 h 01, le 09 juin 2019

  • LE DANGER EXISTE PARTOUT DANS LE MONDE. LES TARES EXTREMISTES Y SONT REPANDUS CAR ON LES ACCUEILLE SANS CONTROLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 01, le 08 juin 2019

  • Tant que dans notre beau pays, celles qui donnent la vie ne peuvent pas transmettre la nationalité, il n'y aura aucune chance d'une véritable avancée humaine et sociale. Le machisme n'est qu'arriération!

    Rana Raouda TORIEL

    13 h 46, le 08 juin 2019

  • Saber Mrad mérite la nationalité libanaise, beaucoup plus que certains qui l’ont déjà !

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 31, le 08 juin 2019

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