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À La Une - conflit

Au moins 42 morts dans des combats entre régime et jihadistes dans le nord-ouest de la Syrie

Le chef de Hayat Tahrir al-Cham appelle à défendre Idleb.


Un membre des Casques blancs, la défense civile en zone rebelle, marche dans les débris après des bombardements du régime syrien et de son allié russe contre la localité de Maarit Sin dans la province d'Idleb, le 11 mai 2019. AFP / OMAR HAJ KADOUR

Au moins 42 combattants ont été tués en 24 heures d'affrontements entre les forces du régime syrien et des jihadistes dans le nord-ouest de la Syrie, théâtre d'un regain de violences depuis plusieurs semaines, a annoncé lundi une ONG.

Le régime de Bachar el-Assad et son allié russe ont intensifié depuis fin avril leurs bombardements contre la province d'Idleb et les territoires insurgés adjacents, des secteurs contrôlés par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'el-Qaëda) et d'autres groupes jihadistes.

Entre dimanche et lundi, des combats opposant le régime et des jihadistes ont ainsi secoué une zone du nord-est de la province de Lattaquié, qui jouxte la région d'Idleb, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins 25 jihadistes et 17 combattants prorégime ont été tués, selon la même source. Le régime syrien et la Russie ont également mené lundi des raids aériens dans différents secteurs du bastion jihadiste, a précisé l'Observatoire.

En début de soirée, HTS et ses alliés ont lancé une contre-attaque, bombardant à l'artillerie lourde plusieurs positions du régime syrien dans le nord de Hama, en prélude à des combats terrestres, a rapporté l'OSDH, qui a fait état de "combats féroces" entre les deux camps. "Nous avons lancé une opération pour reprendre les localités" reconquises par les forces pro-régime, soutenues par l'aviation russe, a indiqué à l'AFP un responsable du Front national de libération sur le terrain sous le nom d'"Abou el-Leith".

Dans la journée, les frappes russes sur la localité de Kafranbel ont mis hors d'usage un centre des Casques blancs, la défense civile en zone rebelle, selon l'OSDH. Un correspondant de l'AFP a pu voir le sol jonché de parpaings et de décombres. Le béton de la toiture s'est écroulé sur un engin de chantier à la vitre brisée. "Deux missiles ont touché le centre" alors que le personnel venait d'être déployé vers un village voisin, sur le site d'une frappe, a confirmé à l'AFP un secouriste local.

De son côté, l'agence de presse officielle syrienne Sana a fait état d'un enfant tué et de cinq personnes blessées dans des tirs de roquettes qui ont visé une localité du régime dans la province de Hama, adjacente d'Idleb.



(Lire aussi : Qui est Hayat Tahrir al-Cham, dans le viseur du régime à Idleb ?)


 

"Violence épouvantable" 
L'escalade de ces dernières semaines est la plus violente depuis que Moscou, qui appuie le régime, et Ankara, soutien de certains groupes rebelles, ont annoncé en septembre 2018 un accord sur une "zone démilitarisée" à Idleb. Elle devait séparer les territoires insurgés des zones gouvernementales et garantir un arrêt des hostilités dans cette région.

Entre fin avril et le 9 mai, les bombardements sur le sud de la province d'Idleb et le nord de celle de Hama ont poussé à la fuite quelque 180.000 personnes. Ces déplacés ont trouvé refuge dans des secteurs plus au nord, selon l'ONU. Au moins 119 civils ont été tués dans les violences, a par ailleurs affirmé l'OSDH.

Et en un peu plus de deux semaines, 18 établissements médicaux ont été mis hors-service, a annoncé lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). "Les attaques contre les installations médicales dans le nord-ouest syrien continuent de faire des ravages parmi la population civile", a déploré un porte-parole d'Ocha, David Swanson.
"Une telle violence est épouvantable. Les hôpitaux doivent rester des sanctuaires de neutralité", a-t-il dit à l'AFP.

Le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France ont appelé lundi à "cesser l'escalade militaire". "Ces derniers jours, la population civile de la région a été fortement bombardée par le régime syrien et la Russie (...) tandis que (...) d'autres groupes terroristes, désignés par l'ONU, intensifiaient leurs attaques", ont souligné ces pays. "Cette escalade militaire doit cesser", ont-ils ajouté dans un communiqué diffusé par le ministère britannique des Affaires étrangères.

Le gouvernement syrien n'a pas parlé d'une offensive contre Idleb mais les experts n'excluent pas une opération limitée.

Jolani appelle à "prendre les armes"
Le chef de HTS, Abou Mohammad al-Jolani, a lancé dimanche un appel à "prendre les armes" pour défendre Idleb, estimant dans une vidéo que le regain des violences signifiait "la mort de tous les accords antérieurs" concernant la région.

Cette vidéo a été réalisée sous forme d'interview, dans un lieu présenté comme étant la campagne au nord de la province de Hama. Abou Mohammad al-Jolani y apparaît vêtu d'un treillis, assis en tailleur dans l'herbe.

Le régime syrien et la Russie accusent les jihadistes de prendre pour cible la principale base aérienne russe dans le pays, située à Hmeimim, à l'ouest d'Idleb.
"Les révolutionnaires ont le droit de bombarder cette base qui cause la mort de (...) femmes et d'enfants", affirme Jolani dans la vidéo. "Si le commandement russe veut que le bombardement sur Hmeimim s'arrête, il doit simplement arrêter de soutenir le régime et de tuer le peuple syrien et des civils", a-t-il ajouté.


La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 370.000 morts.



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