Rechercher
Rechercher

À La Une - diplomatie

L'UE veut éviter "l'escalade" avec l'Iran, Trump "ouvert à la discussion"

Le président américain affirmé que les Iraniens s'étaient montrés "très menaçants", sans autres précisions, pour expliquer sa décision d'envoyer un porte-avions et plusieurs bombardiers B-52 dans la région.

Le président américain, Donald Trump, le 9 mai 2019 à la Maison Blanche. Photo REUTERS/Jonathan Ernst

Les Européens ont rejeté jeudi l'"ultimatum" de Téhéran sur la reprise de ses activités nucléaires, appelant la République islamique à ne pas s'engager dans une "escalade" sans retour face à la pression croissante des Etats-Unis de Donald Trump.

Le président américain a affirmé de son côté jeudi que les Iraniens s'étaient montrés "très menaçants", sans autres précisions, pour expliquer sa décision d'envoyer un porte-avions et plusieurs bombardiers B-52 dans la région. Mais il a aussi réaffirmé être "ouvert à la discussion" avec Téhéran.

La Russie a elle "fermement condamné" les nouvelles sanctions des Etats-Unis contre l'Iran et a appelé toutes les parties au dialogue afin "de normaliser la situation" et sauver l'accord sur le nucléaire iranien.


(Repère : L'accord sur le nucléaire iranien de 2015)

Utlimatum rejeté

La crise iranienne a fait irruption au cours d'un sommet sur l'avenir de l'UE post-Brexit, réuni à Sibiu en Roumanie. Il a ainsi fourni un cas pratique épineux aux Européens, qui avaient prévu d'y débattre de leur rôle sur la scène mondiale, sans la Première ministre britannique Theresa May.

Accusés par l'Iran de céder aux pressions américaines, les trois pays de l'UE impliqués dans le dossier (Allemagne, France et Royaume-Uni), et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réaffirmé leur espoir de pouvoir sauver l'accord sur le nucléaire iranien.

La veille, Téhéran leur avait donné deux mois pour sortir réellement les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de leur isolement provoqué par les sanctions américaines, faute de quoi la République islamique renoncerait à des engagements pris dans l'accord international de 2015.

"Nous rejetons tout ultimatum et nous évaluerons le respect par l'Iran de ses engagements en matière nucléaire", ont prévenu dans un communiqué commun les l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni), et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Dans un climat de tension exacerbée avec Washington, Téhéran a déjà décidé mercredi de s'affranchir de deux des engagements de cet accord qui vise à empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique et que le président américain Donald Trump a dénoncé il y a un an.

L'Iran a ainsi fait savoir qu'il cessait de limiter ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi, revenant sur des restrictions consenties par l'accord conclu à Vienne en juillet 2015.


(Lire aussi : Nucléaire iranien : une annonce essentiellement symbolique)


"Pas d'escalade"

Les Européens ont exprimé jeudi leur "vive préoccupation". "Nous demeurons pleinement attachés à la préservation et à la mise en oeuvre intégrale de l'accord sur le nucléaire, une réalisation essentielle dans l'architecture mondiale de non-prolifération nucléaire, qui est dans l'intérêt de la sécurité de tous", ont-ils souligné.

S'ils ont rejeté les menaces iraniennes, les Européens ont toutefois réaffirmé leurs "engagements fermes" pour "la levée des sanctions au profit du peuple iranien". Et ils ont déploré "que les États-Unis aient à nouveau imposé des sanctions après leur retrait de l'accord" en 2018.



Washington a en effet encore durci mercredi ses sanctions économiques contre l'Iran, en ajoutant l'acier, le fer, l'aluminium et le cuivre aux secteurs visés par des mesures punitives.

Les Européens se disent malgré ce regain de tension "déterminés à poursuivre (leurs) efforts pour permettre la poursuite du commerce légitime avec l'Iran", en particulier via le système de troc, dit de l'Instex, mis sur pied par Paris, Berlin et Londres fin janvier.

"Jusqu'à présent, nous avons vu l'Iran se conformer pleinement à tous les engagements qu'il a pris en matière nucléaire", a rappelé Federica Mogherini. Elle a souligné que l'UE continuerait d'y veiller par le biais des rapports de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

"C'est à nous de travailler pour convaincre les uns et les autres, et aussi l'Iran, de rester" dans l'accord nucléaire, a insisté le président français Emmanuel Macron. "Il ne faut pas tomber dans la fébrilité, il ne faut pas tomber dans l'escalade, il faut que l'on veille à notre sécurité collective", a-t-il ajouté.

Le président français a estimé, dans un message à l'adresse de ses partenaires européens, qu'un euro plus fort, qui serait "une vraie monnaie de réserve et de réference alternative au dollar", contribuerait à éviter la situation actuelle. Car cela éviterait selon lui que les entreprises européennes renoncent à investir en Iran par peur des sanctions américaines.

Lire aussi
Entre Washington et Téhéran, l’escalade, mais pas la guerre

Pétrole iranien : les alliés de Washington "mécontents", selon Téhéran

Zarif dénonce une "équipe des B" qui pousse Trump vers un conflit avec l'Iran

Le pétrole grimpe haut avec le durcissement des sanctions contre l’Iran

« Éteignez tout. Oubliez tout. Vous allez vivre une expérience iranienne »

Téhéran demande à Bagdad de réclamer le départ des troupes américaines d'Irak

Les Européens ont rejeté jeudi l'"ultimatum" de Téhéran sur la reprise de ses activités nucléaires, appelant la République islamique à ne pas s'engager dans une "escalade" sans retour face à la pression croissante des Etats-Unis de Donald Trump. Le président américain a affirmé de son côté jeudi que les Iraniens s'étaient montrés "très menaçants", sans autres précisions, ...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut