Le chef druze libanais Walid Joumblatt a affirmé dimanche que les "porte-voix du régime syrien" menaient une "campagne programmée" pour entraver la formation du gouvernement, attendue depuis plus de sept mois, alors que le Hezbollah, allié de Damas, a de nouveau fait assumer la responsabilité du blocage au Premier ministre désigné Saad Hariri.
"Ce n'est plus un secret pour personne. Il y a une campagne programmée de la part des porte-voix du régime syrien pour entraver la formation du gouvernement, tantôt au moyen de consultations, tantôt par le biais de l'ajout de deux ministres ou autres prétextes fallacieux", a écrit M. Joumblatt sur son compte Twitter.
La formation du gouvernement, qui semblait imminente à la veille des fêtes de fin d'année, s'est compliquée in extremis. Les six députés sunnites pro-8 Mars, soutenus par le Hezbollah, avaient annoncé qu'ils retiraient le nom de Jawad Adra de leur liste de ministrables à présenter au président de la République.
Vendredi, le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait affirmé que la formation du cabinet était entravée par des "différends sur les choix politiques", évoquant des "guerres froides internes". Le même jour, le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil politique du parti chiite, avait rejeté la responsabilité du blocage sur M. Hariri, indiquant que ce dernier aurait refusé une formule de 32 ministres.
"La solution de la crise gouvernementale est, clairement et simplement, dans les mains du Premier ministre désigné, et pas ailleurs", a déclaré dimanche Hassan Fadlallah, député du Hezbollah, affirmant que la "Rencontre consultative" (les six députés sunnites du 8 Mars) avait fait des concessions.
Dans la journée, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, s'est, lui, à nouveau prononcé pour la formation d'un gouvernement restreint, neutre et composé de technocrates.
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commentaires (12)
SI SEULEMENT ON POUVAIENT DEVINER LES DESSOUS DE LEURS MARCHANDAGES A TOUS , INNOCEMMENT APPELES TRACTATIONS POLITIQUES.
Gaby SIOUFI
14 h 53, le 07 janvier 2019