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Liban - Israël-Syrie

Le Liban échappe de justesse à une « catastrophe » aérienne

L’armée de l’État hébreu déclare avoir détruit un cinquième tunnel du Hezbollah dans la zone frontalière.

Le mur frontalier entre le Liban et Israël observé depuis Adaïssé. Mahmoud Zayyat/AFP

« Le Liban a échappé à une véritable catastrophe, deux avions civils remplis de passagers ayant failli être touchés par l’aviation militaire israélienne, lors des bombardements menés par cette dernière contre des positions iraniennes en Syrie », dans la nuit de mardi à mercredi. Ces propos ont été tenus par le ministre sortant des Travaux publics Youssef Fenianos, qui est entré hier en contact par téléphone avec le Premier ministre sortant Saad Hariri pour le tenir informé de ces développements. Les deux hommes se sont entendus pour que le Liban dépose une plainte contre Israël aux Nations unies. Selon la chaîne LBCI, l’un de ces deux avions (relevant d’une compagnie aérienne irakienne) arrivait à Beyrouth en provenance de la ville de Najaf.

À en croire la même chaîne, en menant les raids en Syrie, l’aviation israélienne a effectué un brouillage des radars syriens, ce qui aurait causé un brouillage similaire du système GPS relevant de l’aviation civile libanaise. Cette action serait à même d’expliquer le danger encouru par les deux avions en question. Commentant les raids israéliens en Syrie, Igor Konachenov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a déclaré que l’opération israélienne est intervenue « à l’heure où deux avions civils non russes s’apprêtaient à effectuer un atterrissage forcé dans les aéroports de Damas et de Beyrouth ». Cela fait dire à Amine Hoteit, général à la retraite contacté par L’Orient-Le Jour, qu’il est vrai que le pays a échappé à un véritable danger. « En violant la résolution 1701 du Conseil de sécurité (2006), Israël a transformé la zone située au sud de la région de Damour – trajectoire empruntée par l’aviation civile libanaise – en véritable zone d’opérations militaires, mettant ainsi en péril tous les avions qui la traversent », explique le général Hoteit, avant de poursuivre : « Du fait de l’efficacité du système syrien de défense aérienne, l’armée israélienne bombarde désormais la Syrie à partir du territoire libanais. » « Ainsi, lors de l’opération de mardi soir, les deux avions civils encourraient le risque d’être touchés aussi bien par les missiles syriens que par ceux d’Israël. »


(Lire aussi : Israël fait campagne à l'ONU et dans les médias contre les tunnels du Hezbollah)


Radar

Le général à la retraite Khalil Hélou apporte de son côté une lecture plus globale de l’événement. Dans un entretien accordé à L’OLJ, il explique que l’importance de l’opération de mardi réside dans le fait que c’est la première fois que l’aviation israélienne évite d’effectuer des survols du Kesrouan avant de bombarder la Syrie. Une façon pour Tel-Aviv d’échapper aux batteries aériennes russes établies en territoire syrien. Un geste que le général Hélou ne dissocie pas des efforts déployés récemment par l’État hébreu pour normaliser ses rapports avec Moscou, perturbés depuis près de deux mois. Et pour cause : en septembre dernier, un avion russe a été abattu par erreur le 17 septembre dernier à la suite de raids israéliens en Syrie.

Le général Hélou précise toutefois que le risque qu’encouraient les deux avions s’explique par le fait que les défenses antiaériennes syriennes pourraient toucher l’aviation civile en riposte au survol des avions israéliens. « Mais toute batterie antiaérienne est équipée d’un radar pour distinguer les avions militaires des civils », ajoute le général à la retraite, selon qui les raids du mardi s’inscrivent dans la continuité de la politique israélienne visant à réduire l’influence de Téhéran dans la région.

À l’heure où Youssef Fenianos observait hier le silence sur cette affaire – de même du reste que tous les officiels contactés hier par L’OLJ –, le ministère des Affaires étrangères a stigmatisé « les frappes israéliennes contre la Syrie », soulignant « le droit légitime de ce pays à défendre son territoire et sa souveraineté ». Dans un communiqué publié hier, le palais Bustros a exhorté la communauté internationale et le Conseil de sécurité « à condamner ces raids, ainsi que l’utilisation par l’aviation israélienne de l’espace aérien libanais pour mener des attaques contre un pays frère, dans une flagrante violation à la résolution 1701 du Conseil de sécurité ». Selon le texte, « le ministre des Affaires étrangères a donné ses directives à l’ambassadrice du Liban aux Nations unies Amal Moudallali afin de présenter une plainte contre Israël portant sur ses violations graves qui menacent la stabilité de la région, et qui ont mis en danger l’aviation civile et failli provoquer une catastrophe ».


Un cinquième tunnel

Par ailleurs, au lendemain de l’annonce faite par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, concernant une prochaine fin de l’opération « Bouclier du Nord » entamée le 4 décembre, l’armée israélienne a annoncé hier avoir détruit un nouveau tunnel percé selon elle par le Hezbollah à des fins militaires, le cinquième depuis le début de l’opération. « Le tunnel a été neutralisé par une explosion », a indiqué l’armée dans un communiqué, précisant qu’il avait été creusé à partir du village libanais de Aïta el-Chaab (Liban-Sud). « Le gouvernement libanais est tenu responsable pour ces tunnels d’attaque creusés depuis le territoire libanais », ajoute le texte. Plus tôt dans la journée, l’armée israélienne avait poursuivi ses travaux de construction d’un mur frontalier formé de pans en béton à la hauteur de Kfar Kila, en présence de soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban. Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), l’armée israélienne s’est repliée derrière une route militaire, après que l’armée libanaise, qui avait effectué des relevés topographiques, lui eut demandé de se conformer au tracé frontalier. En outre, l’ANI a indiqué que l’armée israélienne avait repris ses travaux de construction de remblais dans un secteur situé en face du fleuve Wazzani, notant la présence d’excavateurs et de camions.

Commentant ces développements, le porte-parole de la Finul Andréa Tenenti a déclaré que « la force onusienne est présente sur le terrain afin d’assurer la stabilité de la situation et œuvre dans ce sens avec les parties libanaise et israélienne ». « Nos soldats sont déployés le long de la ligne bleue et œuvrent d’arrache-pied sur le terrain avec les forces armées libanaises », a-t-il ajouté dans une déclaration, soulignant que le commandant de la Finul, Stefano del Col, est en contact avec toutes les parties pour garantir la stabilité de la région.


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commentaires (8)

Une seule réflexion : votre guerre vous la faite ailleurs et vous dégagez . Le Liban a plus que donné ! Et ce n’est pas des pauvres civils qui vont payer pour votre bêtise et vos blocages ancestraux. C’est à dire que vous nous foutez la paix que ce soient les syriens, iraniens ,arabes , israéliens and co. Vous dégagez de notre territoire. Vous vous entretuez là où vous voulez mais pas chez nous ,...donc dehors ! C’est clair comme ça ?

L’azuréen

12 h 45, le 29 décembre 2018

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Commentaires (8)

  • Une seule réflexion : votre guerre vous la faite ailleurs et vous dégagez . Le Liban a plus que donné ! Et ce n’est pas des pauvres civils qui vont payer pour votre bêtise et vos blocages ancestraux. C’est à dire que vous nous foutez la paix que ce soient les syriens, iraniens ,arabes , israéliens and co. Vous dégagez de notre territoire. Vous vous entretuez là où vous voulez mais pas chez nous ,...donc dehors ! C’est clair comme ça ?

    L’azuréen

    12 h 45, le 29 décembre 2018

  • Je pensais que les Israéliens étaient plus intelligents que ca et après ils s' enfoutentde tout le monde, ils disent qu'ils protègent leur territoire , ils sont malins, ils sont entourés des mûrs incroyable et tout le monde leur donne raison . La meilleure diplomatie est de faire la paix avec ton ennemi pour le connaître mieux

    Eleni Caridopoulou

    17 h 37, le 27 décembre 2018

  • Et voilà! Nostradamus l'avait bien prédit : dans la deuxième décennie du troisième millénaire le Liban (Nostra avait utilise le nom chouette de pays du cèdre éternel qui ne s'applique plus) passera du stade de catastrophe terrestre en évoluant vers l'âge de la catastrophe aéronéfique! Belle évolution, toujours grâce à la contribution et le support de nos bien aimés voisins mais aussi à la persévérance de notre classe politique qui, traversant les siècles, nous aiguille infailliblement vers des catastrophes de plus en plus spectaculaires et magistrales!

    Wlek Sanferlou

    16 h 09, le 27 décembre 2018

  • Les usurpateurs ont intérêt à ce qu'une cata se passe chez nous, pour ruer dans les brancards. C'est dans leurs habitudes de pêcher en eau trouble. Je ne leur fait aucunement confiance.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 15, le 27 décembre 2018

  • DANGER DEVENU TRES PROBABLE POUR TOUS LES AVIONS UTILISANT LES COULOIRS DU CIEL LIBANAIS ET ENTRETENU PAR NOS DEUX VOISINS REVANCHARDS ET HAINEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 42, le 27 décembre 2018

  • le danger venait plus de la riposte Syrienne qui en tirant des missiles incontrôlés pouvaient descendre un avion de ligne comme ils l'ont déjà fait avec un avion Russe, ce fait démontre bien la différence de capacité de nuire entre Israël et les autres belligérants, se serait bon de réfléchir avant le malheur

    yves kerlidou

    09 h 51, le 27 décembre 2018

  • Les israeliens ne font que survoler le territoire libanais,l iran et la russie ont des troupes sur le sol syrien et ont assassines des centaines de milliers de civils innocents....ces 2 pays devraient faire l objet d une plainte a l ONU.

    HABIBI FRANCAIS

    09 h 34, le 27 décembre 2018

  • THE REAL CATASTROPHE FOR LEBANON ARE THE TERRORIST REGIMES OF SYRIA WHO STEAL THE LEBANESE PUBLIC MONEY AND MASSACRED, MURDERED ALL THE LEBANESE PATRIOTIC PEOPLE FROM ALL THE LEBANESE COMMUNITIES ( ESPECIALLY FROM THE CHRISTIAN COMMUNITY ) AND AFTER, THE TERRORIST REGIME OF IRAN WITH THEIR MILITIAS GANGSTER BANDITS PRESIDED BY HUZBOLLAH DOES THE SAME. IT IS THE BIG CATASTROPHE FOR LEBANON !

    LAWSON KASSHANNA

    05 h 12, le 27 décembre 2018

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