Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem. Photo d'archives AFP/Stringer
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a affirmé jeudi que la résistance armée contre Israël "est la seule solution", au moment où Israël mène une opération militaire lancée il y a plus de deux semaines pour détruire des tunnels qui, selon lui, ont été creusés par le parti chiite et qui traversent la frontière qui sépare les deux pays. Le numéro deux du Hezbollah n'a toutefois pas commenté directement la question des tunnels. L'armée israélienne a quant à elle commencé jeudi soir à les détruire.
"Israël viole l'espace aérien libanais. Le mois dernier, 150 violations ont été enregistrées, ce qui équivaut à 5 violations par jour. Cela n'est-il pas considéré comme une agression contre le Liban ? Où est le Conseil de sécurité (de l'ONU) et les grandes puissances qui parlent de justice ?", s'est demandé le cheikh Kassem, lors d'un discours prononcé à Bir Hassan à l'occasion de la commémoration annuelle de l'assassinat de Samir Kantar, figure du Hezbollah longtemps incarcérée en Israël, qui a été tué le 19 décembre 2015 dans un raid dans la banlieue de Damas, attribué par le Hezbollah à l’État hébreu.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mercredi une réunion à la demande des États-Unis et d’Israël, consacrée à l’affaire des tunnels transfrontaliers. Durant cette réunion publique, des prises de position ont été exprimées par les ambassadeurs de plusieurs pays, dont le Liban et Israël, sans qu’aucune décision en résulte.
(Lire aussi : Israël fait campagne à l'ONU et dans les médias contre les tunnels du Hezbollah)
"Ne nous menacez pas"
"Lorsqu'il y a une résistance et une population résistante (...), Israël ne peut pas mettre en œuvre son projet, ne peut pas tracer ses frontières et ne peut pas se maintenir parmi nous (...)", a martelé le responsable chiite. "Il n'y a de solution avec Israël qu'à travers la résistance", a-t-il insisté.
"Nous croyons que la résistance est la solution, et elle va perdurer. Il ne s'agit pas d'une résistance basée sur des manigances politiques. Nous ne sommes pas une résistance des États qui instrumentalisent les populations pour leurs fins politiques. Nous sommes la résistance d'un peuple qui revendique tous ses droits et toutes ses terres. Cette résistance ne prendra en compte aucune équation politique, qu'elle soit régionale ou mondiale. Ne nous menacez pas avec la communauté internationale", a insisté le numéro deux du Hezbollah, en s'adressant à ses détracteurs.
(Lire aussi : Le Liban salue son nouveau héros, l’officier qui a ordonné à l’armée israélienne de reculer)
"Il est de notre droit, comme il est du droit des Palestiniens et de tous les résistants, de nous armer par tous les moyens disponibles pour affronter Israël. Vous ne pouvez pas nous dire quel type d'arme nous pouvons utiliser et en quelle quantité. La résistance a recours à tous les moyens pour être la plus forte", a fait savoir Naïm Kassem. "Nous allons continuer sur ce chemin, malgré les protestations (...)", a-t-il promis.
En cours d'après-midi, le groupe parlementaire du Hezbollah a condamné "les violations israéliennes quotidiennes contre les espaces aérien, maritime et terrestre libanais". Il n'a lui non plus pas commenté la question des tunnels, mais a salué "l'armée libanaise et les habitants du Liban-Sud pour leur refus de ces violations".
(Lire aussi : Dans la zone frontalière sous l’emprise du Hezbollah, on veut « provoquer Israël »)
Gouvernement
Sur le plan politique, le cheikh Naïm Kassem s'est dit "rassuré" face à l'imminence de la formation du gouvernement.
Après sept mois de crise gouvernementale, c'est une intercession du directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui a permis de trouver une solution au blocage sunnite de la formation du gouvernement. Après des réunions entre les différentes parties, il a été décidé que les six députés sunnites pro-8 Mars du "Rassemblement consultatif", soutenus par le Hezbollah et qui réclament un portefeuille ministériel, devraient s'entendre sur une liste de ministrables à présenter au chef de l’État, qui nommera un ministre sunnite les représentant, au sein de sa quote-part de portefeuilles. Les députés du Rassemblement consultatif s'étaient donc réunis mercredi afin de discuter de ces noms et on finalement désigné Jawad Adra comme leur ministrable, un proche du président de la Chambre, Nabih Berry. Sa désignation se fera via la quote-part ministérielle du chef de l’État, selon la formule suggérée par le directeur général de la Sûreté générale.
"Tous les indices des derniers jours indiquent que le Rassemblement consultatif a été reconnu" comme groupe politique, s'est félicité Naïm Kassem.
Pour mémoire
Pour le Hezbollah, Israël a « peur » d’une guerre
Lire aussi
Gouvernement : le Hezbollah pour trancher le dilemme des sunnites du 8 Mars
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a affirmé jeudi que la résistance armée contre Israël "est la seule solution", au moment où Israël mène une opération militaire lancée il y a plus de deux semaines pour détruire des tunnels qui, selon lui, ont été creusés par le parti chiite et qui traversent la frontière qui sépare les deux pays. Le numéro...
commentaires (8)
On rabâche tout le temps le même refrain : Les violations de l'espace aérien du Liban (sic). Certains, calculette à la main, ont remarqué que l'ennemi israélien a perpétré 150 violations en novembre ce qui équivaut à 5 violations par jour ou 1825 violations par an... On prend les Libanais pour des imbéciles. Pourquoi Israél survole le ciel du Liban ? C'est uniquement pour surveiller les mouvements des armes étrangères, les mouvements des combattants pro-iraniens et le perçage de tunnels. Tout autre point de vue est nul et non avenue. Quant à la solution : Il n'y en a qu'une seule qui consisterait de dire à tous ces gens-là : Ramassez toute votre quincaillerie afin de les employer pour libérer une terre occupée qui s'appelle le Golan syrien. Le Liban n'est en guerre avec personne, idiots que nous sommes, nous revendiquons notre droit de vivre loin de tous les conflits qui se déroulent autour de notre pays et qu'ils ne devraient pas nous concerner.
Un Libanais
17 h 07, le 21 décembre 2018