Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

"Jawad Adra ne sera pas notre représentant au gouvernement", annoncent les députés sunnites pro-8 Mars

Saad Hariri s'est entretenu avec Nabih Berry, pendant qu'à Baabda, Michel Aoun s'est concerté avec Gebran Bassil et Abbas Ibrahim. 

Les députés sunnites prosyriens réunis au domicile d'Abdel Rahim Mrad, à Beyrouth, en décembre 2018. Photo Dalati et Nohra

Les six députés sunnites pro-8 Mars, alliés au Hezbollah, ont annoncé samedi qu'ils retiraient le nom de Jawad Adra de leur liste de ministrables à présenter au président de la République, Michel Aoun, M. Adra "ne se considérant pas comme le représentant de la Rencontre consultative" (les six députés sunnites), alors que des discussions décisives pour la formation du gouvernement, dont l'annonce était pourtant tenue pour imminente, ont eu lieu durant toute la journée. 

En parallèle, les contacts avec différents responsables autour de la distribution des derniers portefeuilles se sont intensifiés en vue de la mise sur pied du cabinet, attendu depuis près de sept mois. 

"Après avoir contacté M. Adra pour qu'il soit notre représentant exclusif au gouvernement, ce dernier a demandé un délai supplémentaire pour réfléchir à cette question", a indiqué le député Jihad Samad, membre de ce groupe de six députés, à l'issue d'une réunion organisée au domicile du député Abdel Rahim Mrad. Il a ajouté que finalement, "Jawad Adra ne se considère pas comme le représentant de la Rencontre consultative et il est donc logique que nous annoncions le retrait de son nom de la liste" à présenter au chef de l'Etat. 

Restent donc sur la liste de ministrables de la Rencontre consultative les noms de Taha Nagi, ex-candidat aux législatives sur la liste parrainée par Fayçal Karamé, Osman Majzoub, également proche du député de Tripoli, et Hassan Mrad, le fils de Abdel Rahim Mrad.

L'allégeance de Jawad Adra, un proche du président de la Chambre Nabih Berry, à la Rencontre consultative a fait l'objet d'une longue réunion des six députés sunnites au domicile d'Abdel Rahim Mrad, à Beyrouth. Plus tôt dans la journée, l'un de ces députés, Kassem Hachem, avait indiqué que le nom d'Ali Hamad, un des responsables administratifs au Parlement, était en discussion.

Avant cette réunion, Abdel Rahim Mrad et Fayçal Karamé, deux des députés de la Rencontre consultative, s'étaient déjà exprimés en ce sens, mais dans une certaine confusion. "Désormais, Jawad Adra ne nous représente plus car il s'est engagé dans des discussions" avec d'autres, avait déclaré M. Mrad dans un entretien radiophonique dans la matinée. "Nous considérons que M. Adra intègre la part du président Aoun et du Courant patriotique libre", a-t-il ajouté. "Je rejoins les propos de M. Mrad qui déclare que M. Adra ne nous représente plus", avait déclaré peu après M. Karamé à la chaîne locale LBCI, indiquant néanmoins que les discussions loin des feux de la rampe se poursuivaient. Néanmoins, la chaîne du Hezbollah, al-Manar, a indiqué que M. Mrad démentait les propos qui lui ont été prêtés, et que M. Adra s'était entretenu dans la journée avec Fayçal Karamé à Beyrouth.

La chaîne locale LBCI a indiqué que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, œuvrait à attirer M. Adra dans son giron alors que Fayçal Karamé et le Hezbollah tentaient, eux, de le convaincre de s'inscrire dans la mouvance de la Rencontre consultative.


(Lire aussi : Gouvernement : pas aussi rapide que prévu, la dernière ligne droite...)


Aoun se veut rassurant
Selon notre correspondante Hoda Chedid, citant des sources au cœur des contacts politiques en cours, le choix de M. Adra est le résultat d'un accord conclu entre plusieurs parties, qui sont attachées à cet accord qui entre dans le cadre de l'initiative lancée par le chef de l'Etat. Ces sources précisent également que la personnalité sunnite que le chef de l'Etat choisira fera partie de sa quote-part. 

Dans la journée, Michel Aoun s'est entretenu avec Gebran Bassil et le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui a mené une médiation avec les six députés sunnites pro-8 Mars afin de surmonter les derniers obstacles à la formation du gouvernement. Selon la LBCI, Saad Hariri, qui s'est, lui, entretenu dans la journée avec le président de la Chambre Nabih Berry, devait se rendre à Baabda en soirée. Toutefois, M. Hariri a annoncé qu'il ne pourrait pas se rendre au palais présidentiel en raison d'autres engagements. 

Ces dernières heures, un nouvel obstacle concernant la distribution de portefeuilles dits secondaires et des ministères d'Etat était également apparu vendredi. Dans la matinée, le Parti socialiste progressiste a informé le Premier ministre désigné de sa volonté de se voir attribuer les portefeuilles de l'Education et de l'Industrie, a indiqué la chaîne locale LBCI. Selon des informations concordantes, la distribution de ces portefeuilles concernent le PSP, le tandem chiite Hezbollah-Amal et le CPL.

Selon Hoda Chedid, ces discussions tournent autour des portefeuilles de l'Information, de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Industrie, dont la distribution qui avait été prévue a mécontenté plusieurs formations politiques. Gebran Bassil a alors proposé une rotation de ces portefeuilles, et des contacts avec les parties concernées sont en cours.

Malgré ces obstacles, le président Aoun s'est montré optimiste et a assuré que "toutes les situations difficiles ont une fin". "Nous gardons espoir et sommes prêts à lutter pour notre patrie", a-t-il déclaré, à l'issue d'un récital de Noël organisé au Palais présidentiel. "Maintenant, nous devons fournir encore plus d'efforts, pour parvenir à sauver notre pays et l'amener à bon port", a-t-il ajouté.

Dans l'après-midi, le conseil chérié a mis en garde contre tout "chantage politique" concernant la distribution des portefeuilles ministériels. De son côté, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a estimé sur Twitter que "le feuilleton de la formation du gouvernement est humiliant pour tous les Libanais qui aiment leur pays".

Le Liban est sans gouvernement de plein exercice depuis sept mois.


Lire aussi

Sous le sapin, l'éditorial de Issa GORAIEB

Le Hezbollah n’a pas réussi à briser le monopole du leadership haririen sur la rue sunnite

Le Hezbollah à la Santé : quelles conséquences pour le Liban ?

Jawad Adra, un laïc indépendant pour représenter les sunnites antihaririens

Abbas Ibrahim, l’homme de toutes les médiations

Gouvernement : dernières retouches avant la fumée blanche

Le gouvernement n’attend plus que d’ultimes arrangements de forme, le décryptage de Scarlett Haddad

Gouvernement : le Hezbollah pour trancher le dilemme des sunnites du 8 Mars

Gouvernement : les noms commencent à filtrer

Les six députés sunnites pro-8 Mars, alliés au Hezbollah, ont annoncé samedi qu'ils retiraient le nom de Jawad Adra de leur liste de ministrables à présenter au président de la République, Michel Aoun, M. Adra "ne se considérant pas comme le représentant de la Rencontre consultative" (les six députés sunnites), alors que des discussions décisives pour la formation du gouvernement,...

commentaires (12)

"Il n'est pas permis qu'un courant politique soit non-représenté au gouvernement". (Abdel-Rahim Mourad) Où sont représentés les chiites libres et indépendants et par qui ?

Un Libanais

18 h 07, le 23 décembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • "Il n'est pas permis qu'un courant politique soit non-représenté au gouvernement". (Abdel-Rahim Mourad) Où sont représentés les chiites libres et indépendants et par qui ?

    Un Libanais

    18 h 07, le 23 décembre 2018

  • Le plus grand journal arabophone libanais, l"a écrit en page une : "Veto iranien contre la formation du gouvernement au Liban jusqu'à nouvel ordre." C'est tout dit, rien à ajouter. A celui qui a livré le Liban à l'Iran par le biais du Hezbollah , avec l'Accord de Mar-Mikhaél à Chiyah, de réparer les dégâts ou de quitter le pouvoir.

    Un Libanais

    14 h 31, le 23 décembre 2018

  • Cette affaire sent très mauvais depuis le début et on ne peut la laisser s’éterniser . Ce serait suicidaire. Il faut Tranchez immédiatement

    L’azuréen

    11 h 51, le 23 décembre 2018

  • Ils ont les visages un peu terne sur la photo. Sont-ils vraiment contents de leurs revendications. Rien n'est moins sûr !

    Shou fi

    11 h 39, le 23 décembre 2018

  • Monsieur Le Président de La République. Vous représentez l’autorité suprême et êtes un véritable garant de la Constitution. Je suggère que vous composiez en accord avec Monsieur le Premier Ministre, celui que vous considérez comme être le meilleur gouvernement pour le pays. Par la suite, ceux qui ne sont pas satisfaits n’ont qu’a constituer un front d’opposition politique et refuser leur confiance à ce gouvernement. Ainsi la majorité gouvernera et l’opposition s’opposera comme dans tous les pays démocratiques. A défaut, je crains, comme beaucoup de nos compatriotes et autres analystes indépendants, un effondrement économique irréversible pour notre pays.

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 00, le 23 décembre 2018

  • Le tandem Bassil-President a martelé les 14 Marsistes pendant cinq mois, pour leur arracher un poste ministériel Sunnite et s'approprier la minorité de blocage. Le Hizbollah réagit et demande un poste ministériel pour les six indépendantistes Sunnites pro-Hezbollah. A tout moment ils nous donnent l'impression qu'ils ne se connaissent pas ayant des appartenances politiques et idéologique très différentes voire opposées. Trois mois plus tard, le tandem accepte de lâcher le poste Sunnite de la quota du President en faveur des six indépendantistes. Les six députes, très unis avec une vision commune et un plan de travail super bien réfléchit, nomment cinq candidats pour finalement se voire imposer un sixième: Jawad Adra. Le tandem manœuvre pour reconstituer sa minorité de blocage en declarant que Jawad Adra reporterait au President, vu qu'il est nait de la quota du President. Les six indépendantistes sont furieux et retirent la nomination de Jawad Adra. Donc pas de gouvernement. La quota du President est une hérésie inconstitutionnelle qui a vu le jour à Doha et qu'il faut abolir aux prochaines élections. Ce mandat, risque de nous coûter Taef et se jour là nous tomberons de très haut.

    Zovighian Michel

    06 h 10, le 23 décembre 2018

  • Quel honte tous ces personnages qui veulent des ministères et le pays s'onfonce, honte , honte

    Eleni Caridopoulou

    21 h 15, le 22 décembre 2018

  • On a écouté les voeux pour Noël prononcés par un président qui avait de la peine a parler, a finir les quelques phrases... Un soi-disant chef de l'Etat qui n'a visiblement plus l'énergie pour diriger le Liban, se laissant ballotter dans toutes les directions qui sont tout sauf libanaises...et incapable de s'imposer. Et pourtant, pendant que le Liban s'écroule, on donne une immense récéption au palais de Baabda ! Alors qu'à quelques kilomètres de là, d'autres Libanais n'ont rien pour dîner...ni pour préparer Noël !!! Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 04, le 22 décembre 2018

  • Quelle farce !

    LeRougeEtLeNoir

    19 h 42, le 22 décembre 2018

  • LA MASCARADE DES SIX REJETES CONTINUE ET CELLE DE LA DISTRIBUTION DES LATTAS DE MEME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 30, le 22 décembre 2018

  • « Jawad Adra ne sera pas notre représentant au gouvernement », annoncent les député sunnites pro 8 Mars Députés au pluriel svp...

    Evariste

    17 h 41, le 22 décembre 2018

    • Bonsoir, Merci pour votre remarque, la faute a bien été corrigée. Bien à vous,

      L'Orient-Le Jour

      17 h 52, le 22 décembre 2018

Retour en haut